Le Tournoi de Numarus

Pendant que les discussions allaient grand train au Grand Salon et que les courtisans désapprouvaient l'absence de la co-impératrice, cette dernière appréciait grandement de se trouver loin de tous ces hypocrites qu'elle laissait bien volontiers à l'Empereur. Lui qui se délectait d'avoir tous ces gens se pavaner devant lui pour tenter de se faire remarquer et d'atteindre peut-être une place importante. Cela rappelait à Alia la cours du roi Louis XIV, cet homme de pouvoir avait réussis à instaurer ce système, mais visiblement cela fonctionnait aussi sur Télania avec l’empereur ou l'impératrice du moment.

- C'est une bonne chose que tu portes ses couleurs. Mais ne te fais pas trop d'illusion Roy, cela ne rassemblera pas notre famille.

Prévint la princesse, compatissante envers son frère. Elle savait que cela lui tenait à cœur et elle ne voulait pas qu'il se fasse de faux espoirs. Il était fort probable qu'il en ait parfaitement conscience, mais Alia préférait le prévenir. Après cela son frère la sermonna gentiment sur le fait qu'elle ne lui ait rien dit à propos de son champion.

- Je n'ai pas vraiment eu le temps de t'en parler. Mais ça ne fait rien, cesse de t'inquiéter. Tout ce qui m'importe c'est d'être près de vous.

Son frère suggéra alors que Forciticus porte les couleurs d'Alia. La jeune fille soupira et releva les yeux vers le visage de Roy.

- Je ne pense pas qu'il voudra. Et puis il s'occupe bien assez de moi comme ça. Et puis c'est déjà un miracle qu'il arrive ait réussi à tenir aussi longtemps au palais. On est peu sortis, et il a du se plier à l'étiquette quelques fois. Ce n'est pas évident de retrouver une vie de palais quand ça fait des années que l'on vit cachés dans des montagnes, traqué comme un criminel. J'aimerai qu'il profite du tournoi pour faire un peu autre chose tu comprends ?

Elle pénétra alors dans sa chambre, suivie de son frère. La lumière s'alluma tout seule. Elle invita Roy à s'asseoir sur le canapé.

- Changeons de sujet tu veux bien ?

Après s'être installés, la princesse entama un nouveau sujet. Ils discutèrent ainsi de sujets divers et variés durant une bonne partie de la nuit. Ils rirent et se rappelèrent de bons souvenirs, parlèrent un peu d’affaires d'état, revinrent sur des sujets plus léger, traitèrent de nouveau du tournoi et passèrent par bien d'autres sujets.

En entendant la voix du souverain du Royaume de l'Eau, l'Empereur se retourna, un verre de sang à la main qu'il avait pris quelques minutes plus tôt, en laissant se dessiner sur ses lèvres, un sourire courtois.

Votre majesté, je suis tout à vous.

Et il lui fit signe de le suivre pour s'éloigner des courtisans, en s'avançant un peu vers la terrasse, où l'on pouvait voir, sur un autre balcon, Roy et Alia discuter. Une fois dans un coin plus calme, Darkhell écouta la demande d'Atlant en hochant la tête. Cet homme avait bientôt 70 ans, et il était normal à son âge de vouloir se retirer, surement pour se reposer. Mais avant qu'il n'ait pu le lui accorder cette requête, le souverain enchaina sur un autre sujet, à savoir le tournoi et le champion qui s'était porté volontaire pour Alia. Il était évident qu'aussi puissant il était, il n'en savait rien. Il se mordit les lèvres, mais sans se rebiffer, il improvisa une réponse :

Je ne puis vous reveler de nom. Mais je peux vous assurer qu'il sera digne d'elle. Maintenant, allez-donc vous reposer votre majesté.

Et en gardant son habituel sourire, il salua le roi, qui semblait satisfait de sa réponse. Une fois seul sur le balcon, il s'appuya sur la balustrade de pierre, le visage tournée vers Roy qui riait à ce moment là. Ce devait-être lui ce champion. Ah moins que ce soit ce vagabond de Forciticus. Darkhell ne pouvait supporter le frère de Stalven et il souhaitait de tout coeur que ce dernier ne soit pas le dit champion, dans quel cas, il ne pourrait tolérer sa victoire.
C'est alors qu'il entendit un bruit derrière lui, et il vit arriver son fils, discret. il s'appuya sur le balustrade juste à côté, légèrement penché en avant. Son père, qui s'était redressé, le regarda, et tout en passant une main dans ses cheveux noirs comme l'ébène, pour lui arranger ses boucles, lui demanda :

Tu viens retrouver ton vieux père.

Il continua à lui frotter les cheveux, en regardant au loin, pensant à sa fille qui n'était pas là, plongée dans ses affaires. Son poing se serra, ses dents manquèrent de grincer, mais ce ne fut non pas de la colère qu'on put lire dans son visage, sinon de la tristesse. Et en même temps, ses yeux descendirent sur son autre main, posée sur la balustrade, sur laquelle, une bague brillait à son annuaire.

Drakos avait vu Alia partir à la fin du diner, mais ne put la suivre, à son grand regret. Il resta donc dans le grand salon, à écouter ou plutôt entendre ce que lui disait les gens. Toutes ses pensées étaient obnubilées par la femme qu'il aimait. Il regrettait aussi qu'elle soit partie si vite. Si hier ils n'avaient pu se parler de peur de se faire prendre, ils auraient très bien pu disparaître tous les deux ce soir là dans l'immense foule présent au palais du gouverneur. Au bout d'un moment, il choisit de sortir pour rejoindre son père. Comme il croisa Atlant qui le salua et en déduit qu'il était désormais seul. Malgré sa nature de vampire, censée faire de lui quelqu'un d'excrément silencieux, son père l'entendit et l'accueillit avec mélancolie.

- A votre âge je n'aime pas vous savoir seul mon père.

Fit-il sur le ton de la plaisanterie en se mettant juste à côté de lui. Alors il sentit, avec surprise, la main de son père passer dans ses cheveux. Un frisson agréable parcourut tout son coeur et le jeune homme se sentit extrêmement bien si bien qu'il ferma les yeux et se laissa faire, comme lorsqu'il était petit. Il posa alors sa tête sur l'épaule de son père et ferma les yeux, le visage tourné au loin. Puis, toujours les cheveux caressé, il ouvrit les yeux en tournant la tête et aperçut sur un balcon voisin, Alia, de dos, qui discutait avec son frère. Un sourire s'étira sur son visage, heureux de la savoir non loin, avant de les fermer à nouveau.

- Et si on s'en allait ?

Demanda-t-il en levant les yeux vers son père qui regardait au loin, le visage embrumé par ses tristes pensées.

Plongé dans ses pensées, le maître des Ténèbres en fut extirpé par la voix de son fils. Il pensait auraient à sa famille et surtout à son épouse qui lui manquait affreusement. Il lui manquait peu pour accomplir son rêve, mais malheureusement ce peu était surement le plus dur à atteindre. Alia, aussi bonne était-elle, n'offrirait jamais son Diamant pour rien au monde. Heureusement, grâce à son plan maléfique, Darkhell espérait que la situation dramatique qui était en train de frapper le Royaume de l'Air allait peut-être la faire changer d'avis.
C'est de ces pensées qu'il fut tiré vers la réalité par son fils lui demandant de partir. Il regarda autour de lui, et personne ne les regardait, alors il hocha la tête en répondant :

Tu as bien raison.

Et son corps se désagrégea par le bas, en une nuée de brume noire, partant de ses pieds jusqu'à son coup. Avant qu'il ne s'envole, on ne distinguait palus que son visage et ses deux yeux rouges. Alors, il s'envola à une folle vitesse, le temps que son fils le suive dans les airs. Lui, s'étaient envolé en devenant une nuée de chauve souris, volant autour de son père dans sa brume noire et épaisse. Dans la nuit, il était difficile de les distinguer. Mais les deux hommes étaient partis en direction de l'arène qui était déserte. Là il s'y posèrent, Drakos reprit sa forme humaine, et comme s'il savait ce qu'il allait se passer, sortit son épée. Alors, son père qui lui faisait dos, lui lança une première boule de magie, puis une seconde, et ainsi de suite, que le prince détruit par des coups d'épée. En se battant, les deux hommes semblaient effectuer une chorégraphie, Drakos tournoyant avec son arme pendant que l'Empereur, qui faisait preuve d'une souplesse remarquable, se tordait et bondissait dans tous les sens pour éviter les coups de son fils. Il n'avait aucune arme, seulement sa magie. Eclairs, flamme, magie noire, chacun de ses sorts frappaient son fils sans aucune retenue qui se défendait à merveille, sous son regard amusé et fier. Ce petit jeu lui avait fait oublier toute sa mélancolie.

N'oublie pas de surveiller tes arrières jeunes hommes

Dit-il en se téléportant derrière lui pour le frapper d'un grand coup dans le dos et le mettre à terre. Drakos se releva en grognant sous le regard de Darkhell qui se massait la main.

Le pouvoir t'a fait perdre en agilité. Reprenons.

Et L'Empereur devint brume mouvant à une folle vitesse tout en tirant des sorts sur son fils de façon tellement aléatoire qu'il en était impossible d'en déterminer la fréquence et l'emplacement, de sorte à tester sa rapidité de défense.

Drakos fut ravi que son père accepte de partir. Il le suivit donc utilisant ses facultés de vampire en se transformant en une nuée de chauve souris. D'arriver dans l'arène lui fit immédiatement comprendre qu'était venu le temps de l'entrainement. Après tout c'était une bonne idée. Il sortit alors son épée et se mit en garde. Comme il l'attendait, le duel allait se faire à distance. Son père lança les festivité en attaquant à plusieurs reprises. Se défendre n'était pas une mince attaque car à chaque boule magique qu'il explosait Drakos était légèrement repoussé en arrière. C'est pourquoi, il bondit en avant et donna de multiples coups d'estocs que son adversaire évitait sans aucune difficulté. Son père avait une esquive tout à fait particulière, il se mettait très près de son ennemi et ne bougeait que par accoups, en glissant sur le sol à une vitesse si rapide qu'on en aurait dit de la téléportation. Le prince de l'univers ne vit pas venir le coup dans son dos qui fut si violent qu'il en tomba par terre, projeté sur plusieurs mètres. Il se releva dans la poussière, sous les remarques de son père, essuya le mince filet de sang qui coulait de sa bouche et se remit en position d'attaque.

- Allez-y je suis prêt.

L'Empereur devint brume et l'attaqua de toutes part. Drakos évitait avec agilité mais il savait que bientôt il lâcherait. Alors, après avoir calculé les mouvements aléatoires de son père et sa vitesse de déplacement, il se protégea d'un bouclier magique et lança son épée su lui.

L'épée fut si bien lancée qu'elle atteint sa cible. Toucher Darkhell sous cette forme était une chose très difficile car son corps n'était plus que fumée si ce n'est à quelques très brefs moments où il reprenait sa forme materielle. Ainsi, en sentant la lame s'enfoncer dans son ventre, le seigneur des Ténèbres, s'arrêta, debout, en regardant son fils, à la fois fier et surpris de ce qu'il venait de faire. Comme la douleur était excessive, Darkhell posa sa main sur la garde de l'épée et la retira. A peine fut-elle sortie, que la plaie se referma et le sang qui avait coulé, disparut.

Je pense que ça suffira pour ce soir.

Il rendit l'épée à Drakos et posa sa main sur son épaule pour le féliciter avant de continuer sa route. Il voulait marcher un peu dans les rues, les plus sombres pour ne pas être dérangée par celles où l'agitation de la fête régnait encore.

J'ai un peu soif.

S'il avait été chez lui, l'Empereur ne se serait pas gêné pour prendre le sang d'une victime mais depuis son accession au trône il savait qu'il ne devait commettre aucun impaire. Alors il prit sa soif en patience, et continua de marcher, Drakos derrière lui. Ils ne croisaient personne sinon quelques rats fuyants des chats. Ce quartier devait être pauvre compte tenu des petites maisons délabrées, de l'insalubrité des rues et de l'atmosphère qui y régnait. On entendait un enfant pleurer, réveillant ses parents, au loin les échos de la fête et les gouttes d'eau des sanitaires tombant dans une flaque d'eau sous une gouttière. C'était une atmosphère nocturne qui plaisait à l'Empereur, si bien qu'il en oublia sa soif. Il savait qu'il ne dormirait pas cette nuit, alors il espérait pouvoir se promener le plus longtemps possible dans cette ambiance calme.

La nuit était bien entamée, sans pour autant qu'il soit trop tard. Roy serait bien resté discuter encore un peu avec sa sœur, mais il devait aller se coucher pour être en forme le lendemain. Il décida donc qu'il était temps de prendre congé d'elle, même s'il savait qu'elle n'en serait pas ravie.

- Il se fait vraiment tard, je vais devoir y aller. Et puis je pense que ça ne te fera pas de mal de dormir un peu toi aussi.

Tout en parlant, le jeune homme s'était levé. Il faisait face à sa sœur en lui souriant affectueusement. Alia le fixait d'un air déçu, mais qui voulait aussi dire qu'elle savait que le jeune homme avait raison. Le prince s'avança vers elle et la prit dans ses bras, puis il l'embrassa sur le front.

- Bonne nuit petite sœur. On se retrouve demain.

Lui dit-il avec un clin d’œil. Après quoi il se dirigea vers la porte qu'il ouvrit. Il jeta un dernier regard à sa sœur puis quitta la chambre. Se dirigeant à travers les couloirs et les escaliers, il atteignit rapidement la sortie (notamment grâce à la petite taille du palais). Puis il se dirigea vers celui qu'on lui avait attribué avec son père et sa sœur. Un majordome l'attendait.

- Bonsoir votre altesse. Votre lit est prêt. Avez-vous besoin de quelque chose d'autre ?

- Bonsoir. Non je vous remercie, je pense que je vais me coucher tout de suite.

- Bien votre altesse. Si vous avez besoin de quoi que ce soit je suis à votre disposition.

Le majordome s'inclina et sortit de la chambre où il avait accompagné le prince. Celui-ci retira se dirigea dans la salle de bain et prit une douche rapide. Il sortit de la salle de bain, une serviette blanche autour de la taille et se dirigea vers son lit où sa tenue de nuit l'attendait. Les rideaux de sa chambre avait été fermés, et les draps étaient entrouverts, une invitation à aller se coucher. Une fois en tenue, Roy se glissa entre les draps de soie et sombra rapidement dans le sommeil.

Pendant qu'ils discutaient, Alia s'était mise un peu près de la fenêtre entrouverte. Le léger vent qui parvenait à s'infiltrer par l'ouverture faisait voler les voilages dorés qui recouvraient la fenêtre de la princesse. Elle jeta un regard sur l’extérieur et aperçut Darkhell sur le balcon en compagnie de son fils. Moins d'une minute après ils s'envolèrent. La jeune femme ne pu retenir un sourire, apparemment même l'Empereur aimait s'éclipser des fêtes mondaines pour être en intimité avec les gens auxquels il tenait. Alia soupira en pensant à Drakos. Ils étaient si près l'un de l'autre, et en même temps, ils ne pouvaient pas se voir, devant faire presque comme s'ils étaient deux étrangers l'un pour l'autre. Elle reporta son regard sur son frère et se dit qu'elle n'avait pas trop à se plaindre, car lui ne voyait même pas Ténebris. Mais au fond, elle se demanda ce qui était le pire entre près de la personne qu'on aimait et faire semblant de ne pas la connaître et ne pas la voir. Car enfin elle se sentait par moment comme une assoiffée près d'une fontaine qu'elle ne pouvait toucher.
Alors qu'elle était perdue dans ses pensées et que la conversation s'était un peu estompée, son frère estima qu'il était temps pour lui de se retirer. La jeune femme lui lança un regard déçu, mais elle du admettre qu'il n'avait pas tort.

- Je comprend. Demain une nouvelle longue journée nous attend. Surtout, promet-moi de faire bien attention à toi.

Elle rendit son étreinte à son frère et se laissa faire puis elle leva ses yeux vers lui, des yeux qui en disaient tellement long.

- Merci. Passe une bonne nuit toi aussi. Et rentre bien surtout, attention aux fous complètement ivres.

Lui dit-elle en souriant. Après cela, Roy s'en alla non sans un dernier sourire à sa sœur. La porte se referma et Alia soupira. Seule de nouveau. Même Phalengius, le lutin, était partit se balader, sans doute dans une taverne où il pouvait retrouver les siens. Seul le loup de la princesse, Thor, était présent. Il vint s'allonger à moitié sur elle alors qu'elle s'était allongée sur son lit, sans dormir. Elle fixait le plafond, la tête pleine de pensées tout en caressant machinalement la tête de l'animal. L’Élue du Bien ne parvenait pas à s'expliquer pourquoi, mais elle était terriblement stressé à l'idée de la journée du lendemain.

Ouverture de la compétition

Finalement, la ville de Numarus ne dormit pas cette nuit. L'agitation fut perpétuelle et lorsque les fêtards nocturnes s'endormirent, ce fut au tour de ceux qui s'occupaient des préparatifs de prendre la relève. A 9h, tout devait être prêt car on accueillait les concurrents. Chacun devait se présenter à un notable qui les enregistrait et vérifiait qu'ils s'étaient bien inscrits. Pour ceux qui n'avaient pas pu encore s'inscrire, il leur restait encore une heure avant la clôture des inscriptions, à un guichet voisin. Tout était millimétrée et orchestrée par le maître de cérémonie, nommée directement par le Sénat de Numarus. Il s'agissait de sa première organisation du prestigieux tournoi, mais sa réputation d'homme intransigeant et rapide avait été un argument pour sa nomination. Pour l'instant tout se passait merveilleusement bien, et depuis 8h, l'arène se remplissait de spectateurs.

Pendant ce temps, Elgonor se préparait chez lui. Il ne concourrait pas, mais sa femme avec un champion, un puissant commandant des forces de Fulgor. Il fallait donc se tenir prêt. Les souverains avaient rendez-vous à 10h à l'arène, soit une demi-heure avant l'ouverture des jeux. Edelwen s'étaient levée très tôt, elle aussi, brulant surement d'impatience d'apercevoir son champion. traditionnellement, les femmes venaient une dernière fois embrasser leur champion avant qu'ils ne soient dans l'arène. C'est pourquoi, Elgonor avait proposé à sa fille de l'amener, avec sa femme, un peu plus tôt pour saluer le dénommé Munto et le commandant de Fulgor.
Quant au gouverneur, il était dans une telle agitation qu'on crut qu'il allait se taper la tête sur un mur à force de garder la tête baisser et de faire ses aller retours en se répétant que tout se passerait bien.

- Calmez-vous mon cher ami. Inutile de vous épuiser, nous ne concourrons pas dans l'arène.

Lui disait Elgonor en se laissant revêtir sa toge avec un sourire. Comme on l'attendait, Elgonor put sonner l'heure du départ et partir avec sa famille, laissant celle du gouverneur, patienter encore un peu. Depuis leur carrosse, ils purent apprécier l'étendue de la foule se rendant à l'arène. Les carottes pouvaient se déplacer sans peine car une route leur avait été libérée jusqu'à l'arène. En revanche, pour les piétons, il fallait s'armer de patience et attendre que chacun entre, à tour de rôle, dans la prestigieuse arène. Quand Elgonor et sa famille arrivèrent devant le lieu dit, noir de monde, ils furent époustouflés par la quantité de candidats qui entraient dans les loges. Il y avait même encore une foule au bureau des inscriptions. Le maître de cérémonie, unique personne à connaitre tous les candidats et leur dame, avait estimé entre 50 - 60 000 concurrents. Un record ! Le Royaume de la Foudre pouvait être fier de cette paix qui allait lui apporter énormément d'argent.

Le temps s'écoula et le clocher de l'arène sonna 10h30. le carillon retentit dans toute la ville et les dernières personnes non installés se pressèrent de rejoindre les dernières places. Alors, les portes des champions (s'est ainsi que s'appelaient les portes qui menaient des loges jusqu'aux terrain de l'arène), s'ouvrirent. On vit alors déferler, calmement et de manière ordonnée, les différents concurrents, vêtus chacun de leurs armures. Il y avait des princes, des nobles, des marchands, des paysans et même des mendiants car cette fête était aussi celle du mélange social. On les applaudit, pendant qu'ils s'installèrent en rang jusqu'à ce que le maître de cérémonie fasse son apparition à la tribune. Il fut à son tour applaudit, puis sorti un immense rouleau de parchemin, la liste des candidats par ordre alphabétique avec leur dame. On appela le premier nom, qui s'avança hors de la foule, et déclina en se tournant vers une femme dans la tribune :

- Je suis Lyn Aasan, Elfe des Racines, et je viens défendre la Dame Arwen Kementari.

Après quoi le maître de cérémonie se tourna vers la femme qu'il regardait en demandant :

- Acceptez-vous que cet homme porte vos couleurs ma dame ?

Et la femme, se leva et jeta une rose blanche pour acquiescer. Il faut savoir qu'à l'entrée de l'arène, des vielles dames offraient ces roses à toutes les dames, même sans concurrent, car elles étaient le symbole du tournoi. La jeter à son champion signifier l'accepter, sinon, c'était un refus. Et ainsi, chaque champion fut appelé, les uns après les autres, selon ce cérémonial millimétré, avec pour seule différence, le discours du champion, parfois très simple, d'autre fois élogieux. Et à un moment, le maître de Cérémonie appela :

- Roy Daimon !

Roy s'était levé très tôt. Malgré la courte nuit qu'il avait passé, il se sentait en forme. Non seulement parce que sa nuit, même courte, avait été très reposante, mais également parce qu'il était envahie par une certaine excitation à l'idée du tournoi approchant. Pourtant il n'en laissait rien paraître. Il se tenait droit et calme, toujours un léger sourire sur ses lèvres. Après une bonne heure de préparation dans le palais, il se rendit jusqu'à l'arène et confirma son inscription, puis il se dirigea vers les loges. Il y avait des hommes de tous les âges à partir de la majorité, jusqu'à des hommes plus mûrs. Le prince salua nombreux d'entre eux. Pour lui, tous les participants étaient égaux, et il avait du respect pour chacun d'eux.

Alors que le jeune homme avait commencé à se préparer, il fut rejoint par Dalion.

- Nous y voilà enfin. C'est un miracle que tu ais réussis à me retrouver au milieu de tous ces participants. En tout cas, fais attention à toi dans les épreuves et prends soin de l'honneur de ma petite sœur mon frère.

Lui dit-il avec un clin d’œil. Il savait que même si son meilleur ami de parvenait pas jusqu'en final, il saurait tout de même faire preuve de tous les atouts demandés à un champion. Le jaguaran était certes impulsif, mais respectueux des règles. D'autant qu'il ne s'énervait que contre ses vrais ennemis. Roy ne s'inquiétait nullement du comportement de Dalion.

Dix heure retentirent et il fut temps d'y aller. Les portes s'ouvrirent et tous les champions entrèrent dans l'arène. Attendant patiemment chacun leur tour, ils se présentaient un à eux face à leur dame pour porter les couleurs. rare étaient les femmes qui refusaient, car en général, elles le savaient bien avant le tournoi. Enfin, le gouverneur appela Roy. Le prince s'avança dans son armure d'argent, fine et légère mais aussi impénétrable qu'un rocher. Il se mit face à la tribune royale et s'inclina légèrement puis il leva son regard vers sa mère, fier de porter ses couleurs.

- Je suis Roy Daimon, Prince héritier du royaume de l'Air, et je viens défendre la dame Flameria Daimon.

Un murmure de surprise parcourut l'assemblée. On se questionna sur le fait de savoir si le jeune homme s’était mis d'accord avec la reine avant ou non, sur le pourquoi il la représentait et surtout, s'il n'était pas le champion d'Alia alors qui ?

Roy ne fit pas attention et attendit simplement que sa mère accepte, fait sur lequel il n'avait aucun doute puisqu'elle lui avait demandé elle-même d'être son champion.

Sur Télania, la femme à deux moyens d'expression. La première consiste en celui du langage, le second, c'est celui de l'apparence. Flameria faisait partie de ces femmes qui l'avaient compris. Ainsi, pour remercier à sa façon son fils, et pour montrer au monde entier qu'elle était proche du Royaume de l'Air, elle avait fait confectionner une robe des plus originales,par ses meilleurs brodeurs. Dans sa coupe, elle était d'inspiration médiévale occidentale, longue, serrée à la taille de couleur rouge flamme. Or, et là était l'originalité, était rabattue sur la première robe, un second tissu, de couleur or, qui se terminant en une longue traine avec tout autour, comme des broderies reprennent la forme de plumes. Les manches, elles aussi d'un tissu doré, s'évasaient au niveau du coude et se terminait en deux longues traines comme deux ailles. La robe se terminée sur un décolleté osé s'ouvrant, dans le dos, sur une collerettes en forme de roue de pan, encerclant le visage de la divine reine dont les cheveux étaient coiffés par un sublime diadème d'or représentant un phénix dans sa renaissance.
Quand Flameria se leva, la foule poussa un cri d'admiration, en la voyant depuis les écrans de diffusion. On pouvait d'ailleurs voir plus distinctement ses bijoux, et notamment ses épaulières d'or représentant deux pégases, comme allongé sur ses épaules. La voir ainsi, n'était pas seulement voir la Reine du Feu, mais voir aussi celle qui avait été reine de l'Air pendant quelques années. Elle s'avança, la rose dans sa main, silencieuse, sentant le regard de l'Empereur qui ne s'attendait visiblement pas à ce coup de théâtre.

- Moi, Reine parmi les flammes, j'accepte que mon fils, prince des vents et enfant des flammes, porte mes couleurs.

Et elle baisa sa rose blanche avant de la jeter depuis sa tribune, au pied de son fils. Une fois assise, elle sourit à l'Empereur, qui n'avait cessé de la fixer, en écoutant ceux qu'on appelait. Puis ce fut au tour de :

- Amon Elestar !

Robe de Flameria:

Hj : Comme j'ai raté le moment avec Shana je résume.

Amon avait profité d'être libre le soir après la cérémonie d'ouverture pour rejoindre Shana. Après avoir profité de leur soirée ensemble, le jeune homme avait choisit de dormir avec sa fiancée. Le lendemain, il se leva tôt pour rejoindre l'arène. Il était vêtu comme un prince, dans les couleurs oranges, noir et or. Lorsque dix heure sonna, il fut temps pour lui de suivre les autres candidats dans l'arène. Il y avait beaucoup de champions, le nombre était surprenant. Le jeune homme s'avança en rang avec les autres. Les champions étaient appelé les uns après les autres pour annoncer les couleurs de qui ils portaient. Lorsque le prince de l'Air fut appelé, il annonça pour qui allait se battre. Seules quatre personnes ne semblèrent pas surprises : le prince, la reine, l’Élue du Bien et Amon. Ce dernier eut un sourire, ravie de voir se confirmer que le prince de l'Air portait bien les couleurs de la reine. Après quoi on appela enfin Amon. Le jeune homme s'avança et planta ses yeux noirs dans le regard de feu de sa promise. Il lui décocha un sourire amoureux et se présenta.

- Je suis Amon Elestar, Grand Inquisiteur du royaume du Feu, et je viens défendre la dame Shana Falmera.

Dit-il fièrement. Il la regardait en souriant, oubliant pour un temps les opinions des autres. Il espérait simplement que cette situation ne mette pas la reine mal à l'aise. Mais après tout, elle savait que cela devait arriver, et elel avait accepté cette relation, difficielemnt, mais elle l'avait accepté.

Shana était bien installer aux gradins de l'arène du tournois de Numarus, lorsqu'elle voyait son fiancé annoncer, son cœur battait à la chamade ainsi que ses pommettes devinrent un peu rouge. La guerrière allait au rebord des gradins et lançait un rose blanche aux pieds de son bien-aimé Amon Elestar, Grand Inquisiteur du Royaume du Feu :

- J'accepte qu'Amon Elestar, Grand Inquisiteur du Feu, porte mes couleurs.

En le regardant au plus profond dans les yeux de son fiancé, elle jetait un clin d’œil avec un grand sourire. Elle était bien représentée d'une robe médiéval rouge et noire, serrer par des lacets noir de velours. Sa traine était un peu longue que les autres précédente qu'elle avait essayer avec sa domestique personnelle. Shana rejetait un regard amoureux à Amon en chuchotant un : "je t'aime mon amour... et bonne chance."

HJ : Celui qui énonce les noms n'est pas le gouverneurs mais le maître de cérémonie.

L'appel était long, fastidieux, mais pourtant l'ambiance était toujours présente car on se plaisait à voir et revoir cette cérémonie. Le pauvre maître de cérémonie avait encore beaucoup de nom à appeler et il buvait souvent une gorgée d'eau entre deux appels. Après les E vinrent les F. Ainsi, il continua d'appeler jusqu'à un certain

- Munto Flamnaze !

Au même moment, Elgonor se tourna vers sa fille, tout excité en lui prenant le bras, souriant, comme pour lui dire à son tour qu'on avait appelé son champion. Lorsqu'il se fut présenté, le maître de cérémonie se tourna vers la princesse qui se devait d'accepter ou non.

Voilà que le grand jour était arrivé plus vite que possible. Munto l'elfe aux cheveux acajou était auprès des concurrents ainsi au participant de ce tournois. Il était habiller d'une tunique elfique or et orange qui était autre fois l'équipement de son père, et équiper de son arc et ses flaches qui ne ratait jamais pas sa cible. C'est alors qu'il apercevait ses amis aux gradins, Fabulus, Leica, Toche et les autres, ainsi que sa princesse de la Foudre Edelwen. C'est alors qu'il se présentait :

- Je suis Munto Flamnaze, Guerrier elfe du royaume du feu et je viens défendre la princesse Edelwen, Princesse de la Foudre.

En la retrouvant, il a regarda avec un sourire ainsi qu'au roi de la Foudre. Pendant ce temps là, Fabulus hurlait le nom de son grand guerrier. Pour un dernier regard à sa douce, il souriait en jetant un clin d’œil de confiance et beaucoup plus d'amitié.

Edelwen faisait partie des personnes s'étant levées le plus tôt en ce jour du début du tournoi. Elle était toute excitée et avait hâte que cela commence, pourtant elle ne devait partir que trois heures plus tard. Sa dame de compagnie l'aida à se préparer avec patience. La princesse avait revêtu une robe jaune pâle et marron, les épaules dénudées par les manches tombantes. Elle avait de petits gants assortis et ses cheveux était ramenés en demi-queue tressées au milieu desquels se mélangées des perles d'ambre, assortis aux bijoux de la jeune fille. Lorsque sonna l'heure du départ, Edelwen ne tenait plus en place. Mais sous le regard désapprobateur de sa mère, elle comprit qu'il fallait qu'elle se calme. Elle se reprit donc et se tint tranquille. Elle alla saluer Munto avant le début des épreuves mais choisis de le présenter plus tard à ses parents. Après quoi elle suivis ces derniers dans les gradins. Elle fut autant surprise que les autres de voir que Roy ne représentait pas Alia, et elle fut également époustouflée par la tenue de la reine du Feu. Un mouvement de surprise déclara également lorsque le Grand Inquisiteur du Feu indiqua qu'il portait les couleurs d'une inconnue, et le regard qu'il se lançait trahissait une certaine proximité. Enfin Munto fut appelé. Edelwen se leva en souriant, mais en même temps un peu mal à l'aise en sentant tous ces regards braqués vers elle. Elle prononça donc timidement ces mots :

- Moi, Edelwen ***, princesse héritière du royaume de la Foudre, j'accepte que le valeureux guerrier elfe du Feu, Munto Flamnaze, porte mes couleurs.

Et elle jeta délicatement la rose blanche aux pieds de son champion qu'elle ne lâchait plus du regard.

L'Empereur n'était pas rentré chez lui cette nuit. Son fils était resté avec lui jusqu'au petit matin avant de retourner dans sa résidence pour s'y changer. Lui aussi s'était changé pour prendre un manteau plus classique et traditionnel qu'il avait l'habitude de porter de façon régulière. Lorsque commença l'appel des noms, Darkhell en profita pour dévisager chacun des concurrents afin de s'occuper et de savoir s'ils allaient persister dans la compétition ou non. Quand le nom de Roy Daimon fut appelé, il se tourna instinctivement vers Alia, mais ce n'est pas elle qui fut appelé par le jeune prince, sinon sa mère. L'Empereur manqua d'écarquiller les yeux et se tourna rapidement vers Flameria, comme toute la tribune et l'arène. L'intéressée se leva et accepta. Darkhell ne savait si cela avait été improvisé ou non, mais à en juger les attitudes de la reine, il jugea qu'elle savait que son fils allait la représenter. Finalement, les choses n'étaient pas toutes écrites d'avance. De plus il y eut une seconde surprise : Amon qui défendait une certaine Shana Falmera. Si ce nom ne disait rien à la populace, tous les érudits se devaient de le connaître pour une raison très simple. Elle était la petite fille du célèbre général Falmera qui avait été exilé par la précédente souveraine du Royaume du Feu.

Décidement...

Se dit-il en se tenant le menton. Les noms continuèrent de défiler, mais Darkhell n'en attendait qu'un : Forciticus Grave, pour le compte d'Alia Daimon. Mais les G passèrent et le prince de la Terre ne fut jamais appelé. Son frère, Stalven, participait néanmoins à la compétition, pour défendre la Grande Inquisitrice de son Royaume : Mahëva Lithium. Beaucoup de grands noms féminin étaient représentés. Mais celui d'Alia ne venait toujours pas, et Darkhell, qui avait des pouvoirs de télépathe, sentait bien que la foule s'en inquiétait. C'est alors que d'un serment récité par un concurrent un nom retentit à l'oreille de l'Empereur :

- ..., Télanien de par mon sang et de par ma foi, n'ayant que pour possession ma seule personne, je viens défendre celle qui nous a guidé vers la Lumière en nous ouvrant son coeur, la princesse et Elue du Bien, son altesse Alia Daimon, fille du vent et maîtresse de la paix.

Et le jeune homme s'agenouilla. Darkhell se redressa sur son fauteuil, en plissant des yeux pour mieux voir qui était cet audacieux méconnu. L'homme portait des habits soyeux, blancs et rouges : une longue tunique dont le capuchon était rabattu sur ses yeux. Et comme pour mieux masquer son identité, l'homme portait un foulard de ninja sur le bas de son visage.
Darkhell, se tourna vers Alia, qui ne s'était pas encore levée, comme surprise par ce candidat, laissant alors toute l'arène plongée dans un silence d'angoisse et d'impatience difficilement supportable. Tout semblait comme figé, si ce n'est l'esprit du seigneur des Ténèbres qui, par télépathie, demandait à sa fille de chercher le nom de ce candidat dont il soupçonnait d'avoir été un rebelle.

Alia avait mal et peu dormi, une fois de plus, mais qu'importe, une bonne dose de café Télanien et un peu de maquillage firent disparaître les traces de fatigue. Elle se vêtit d'une de ses robes préférée elfique, blanche et argent, aux bretelles larges dégageant ses épaules. Son diadème, ayant repris sa couleur argent d'origine, reposé gracieusement sur ses cheveux blonds. Elle portait également un bijoux elfique en argent à son avant bras, et toujours la bague que Drakos lui avait offerte. Une fois de plus, elle rejoignit l'arène en compagnie de Darkhell, mais elle s'arrêta par les loges pour saluer son frère et Dalion. Beaucoup la saluèrent avec respect sur son passage, auxquels elle souriait et qu'elle saluait à son tour, leur souhaitant bonne chance.

- Bonne chance à tous les deux. Dit-elle au prince et à son meilleur ami. Et faites attention à vous.

Après les avoir vu et encouragé, elle se retira et se rendit à la tribune. Là elle salua avec grâce les souverains et vint prendre place auprès de Darkhell. Dix heures sonnèrent et les portes s'ouvrirent. Alors on vit défiler les innombrables candidats. La princesse fut impressionnée par le nombre de champions qui venaient défendre les couleurs d'une dame, et elle eut également de la compassion pour le maître de cérémonie qui devait énuméré seul tous ces noms. Il commença, et les hommes s'avancèrent un à un pour se présenter et annoncer la femme qu'ils représentaient. On appela Roy et l'assemblée fut très étonnée de voir qu'il défendrait sa mère, même l'Empereur ne put retenir une très légère expression de surprise, sans doute n'y avait-il qu'Alia qui l'avait vu, mais cela lui provoqua un petit sourire amusé. Une rare chose que l'Empereur ignorait et qu'il n'a surpris. En revanche, le fait que les questions commençaient à se poser sur le champion de l’Élue du Bien, mis la jeune femme mal à l'aise. Qu'allait-il se passer lorsque l'on découvrirait qu'elle n'en avait pas ? Enfin vint le tour d'Amon, et Alia vit Shana. Elle sourit heureuse de voir ces deux amants plein d'amour, puis Dalion et Anna. Elle découvrit enfin le prétendant d'Edelwen, Munto. Il semblait un jeune homme remarquable et digne d'elle. Puis d'autres noms défilèrent, et à la grande surprise d'Alia, tout le monde restait très à l’écoute, bien que le calme ne règne pas entièrement sur l'arène. Du moins jusqu'à cet instant. Lorsqu'un homme inconnu de tous et qui masquait son apparence vint proposer de porter les couleurs de la co-Impératrice, un genoux à terre. Les paroles qu'il prononça allèrent droit au cœur de la jeune femme, mais elle se demandait qui était cet inconnu. Elle sentit son cœur lui dire d’accepter, et sa raison de refuser. Elle devait, sois-disant, en raison de son rang, être représentée par quelqu'un digne d'elle et qui saurait aller jusqu'au bout, c'était aussi ce que lui avait son frère la veille. Mais elle se trouvait beaucoup trop sage, beaucoup trop raisonnable et à l'écoute de l'étiquette ces derniers temps. Elle avait bien le droit de faire une petite folie.
Alors que toute la reine était en haleine, attendant la suite, L’Élue du Bien se leva enfin après un moment de silence et de surprise et elle s'avança, avec grâce et dignité jusqu'à la rampe de la tribune royale.

- Vous avez beaucoup de courage et vos paroles n'ont pas été vaines, de plus ici, tout le monde est égaux, c'est pur toutes ces raisons que moi, Alia, Élue du Bien, co-Impératrice et princesse du royaume de l'Air, j'accepte que vous portiez mes couleurs.

Et elle jeta sa rose, mais au lieu de la laisser tomber, elle la fit virevolter avec grâce jusqu'aux pieds de l'inconnu. Puis elle lui sourit. Un murmure de surprise se dégagea de l'assemblée. Certains étaient indignés, d'autres trouvaient cela adorable, ainsi commença l'agitation dans les tribunes. Le maître de cérémonie allait avoir du mal à ramener le calme autour de l'arène.

Si ça ne se voyait pas, Darkhell faisait preuve d'une extrême anxiété en attendant la réponse de son ancienne ennemie. Il était évident qu'en refuserait elle briserait son image d'Elue du Bien et de femme conciliatrice et prévenante, et ainsi divisant l'opinion à son sujet. Mais en acceptant, toute la classe conservatrice, noble pour la plupart, lui reprocherait cette attitude. Si en apparence le tournois de Numarus voulait briser les frontières de classes, la vérité était encore tout autre. Pour l'Empereur, cette situation signifiait soit laisser Alia s'affaiblir d'elle même et perdre en prestige, pour son avantage, soit, diviser le peuple. Le choix était aisé en ce qui le concernait. Malheureusement lui n'avait aucun pouvoir décisif sur cette question. Alors, il attendait. Il attendait de voir, d'entendre et de savoir ce qu'il allait se passer.
Et la réponse, suspendue au lèvres d'Alia, tomba. Elle choisit d'accepter, en tout bien tout honneur. A peine eut-elle achevée sa phrase qu'une vague de protestation déferla sur l'arène. En réaction, la classe populaire, enchantée par cette décision prouvant l'égalité au sommet de Télania, scanda le mot "égalité" contre "honte" des nobles. Pour Darkhell la décision était intelligente. En acceptant, Alia faisait plaisir aux peuple et la haute classe serait vengé de cet affront rapidement lorsque le jeune inconnu aura été éliminé. Dans cette situation là, Alia serait certes humiliée par la défaite, mais soutenue par un peuple aimant.
Quoiqu'il en fut, les cris ne cessèrent de se multiplier dans l'arène si bien que le maître de cérémonie ne put rétablir le calme. L'Empereur se leva alors de son trône et fit apparaître son sceptre impérial qu'il frappa au sol dans un vacarme assourdissant.

Silence !

Sa voix résonna dans toute la ville avec une telle force et une telle puissance qu'il était maintenant impossible de contester l'hyperpuissance de cet homme. Et sous ses attributs impériaux on sentait l'homme militaire des Ténèbres qu'il avait été, à la tête de puissantes unités sanguinaires qu'il aurait pu lâcher sur tous les mortels présents autour de lui. Inutile de vous dire que le silence fut immédiatement rétabli. Avant de se rasseoir, Darkhell lança un regard vers le jeune champion, non pas pour le sermonner, mais plutôt par compassion et par respect pour avoir su créer une telle situation. Puis, une fois assis, il se tourna vers le maître de cérémonie :

Reprenez.

Et dans le calme, la cérémonie repris son cours jusqu'à ce que tous les noms furent énumérés. Alors, les concurrents se retirèrent et les éprouvent purent alors commencer.
Suite des épreuves