Le devoir (pv : Mythos alias Glen)

HJ : pardonne mon correcteur automatique, il préfère les Alain aux Alia :p

Pendant tout le temps d'absence d'Alia, Glen et Forciticus étaient restés silencieux, sans même se regarder. Le petit garçon savait Alia sage et se doutait qu'elle ne ferait pas de bêtises et qu'elle trouverait l'argent demandé, légalement. Il avait donc fait le choix de ne pas l'importuner d'avantage. En revanche, ce qui le troublait c'était ce qu'elle lui avait dit auparavant, en se réveillant de son sommeil. Elle avait parlé d'un rêve où l'Esprit de la Lumière s'était matérialisé pour la mettre en garde de quelque chose. Glen n'avait pu lui répondre, mais n'en avait pas moins réfléchi. Selon lui, ce rêve devait être pris au sérieux plus que tout, car un Esprit, aussi bien représenté soit-il dans notre sommeil, ne nous apparaissait que pour nous aider. On ne rêve pas des Esprits, on les voit. Malheureusement, Alia étant parti, il choisit de ne pas y revenir, préférant qu'Alia elle-même choisisse de remettre le sujet sur le tapis.
A ce moment, Forciticus parla tout haut. Glen se tourna vers la source du bruit avant de répondre :

- Peut-être doit-elle sacrifier certaines choses pour payer la sanction. C'est dans ce cas compréhensible qu'elle ne veuille en parler.

Puis la porte du vestibule s'ouvrit à nouveau, Alia en sortit, aussi impétueuse qu'à l'aller, pour s'asseoir dans un des canapés et travailler. Glen resta silencieux, jusqu'à ce qu'il sente se poser sur ses yeux aveugle, le regard interrogateur, de Forciticus. Ne voulant pas déranger Alia, il choisis de lui parler en entrant dans son esprit. Forciticus se senti alors comme foudroyer du regard avant que ses pensées se bousculent, le temps qu'il réalise que Glen était dans son esprit. Or, le plus déroutant fut qu'il le voyait, en face de lui, dans son canapé, à regarder par dessus l'épaule d'Alia.

- Alia doit faire face à des situations difficiles. A priori, si elle dit vrai, l'Esprit de la Lumière l'a mise en garde d'un prochain dilemme inéluctable. Il est normale qu'elle nous paraisse tendue et mystérieuse. Il nous faudra la divertir, quitte à ce qu'elle reste les deux semaines à Numarus. Je m'occuperai de la remplace et de savoir ce que manigance l'Empereur.

Pendant ce temps, Glen, toujours silencieux, s'était appuyé sur l'épaule de l'Elue, pour se pencher un peu pus, tel un enfant curieux qui cherchait à voir ce que faisait sa mère.

Forciticus n'avait pas prononcé le moindre mot depuis le retour d'Alia, mais son interrogation n'en restait pas moins présente. Bien que Glen lui ait expliqué qu'elle avait sans doute sacrifié des choses pour pouvoir payer l'amende de Dalion, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de se demander quoi. Mais la voix tranquille du garçon l'avait rassuré, il avait compris que la jeune fille n'avait pas fait de bêtises, mais qu'elle n'avait tout simplement pas envie d'en parler, et Forciticus respectait son choix.
Le prince de la Terre ne comprenait pas pourquoi elle était aussi anxieuse alors qu'elle avait pu sauver son ami, le jaguaran. C'est alors qu'il se sentit bizarre puis il entendit la voix de Glen dans sa tête. Il comprit que le garçon ne voulait pas parler à haute voir pour ne pas déranger la princesse qui s'était remise au travail. Et ce qu'il apprit au jeune homme surpris ce dernier, et lui fit largement comprendre l'état de son amie, bien qu'il ignora quel fut ce dilemme auquel elle allait être confronté, mais sans doute l'ignorait-elle même. Glen indiqua qu'il faudrait distraire la jeune fille et la faire rester au tournoi de Numarus. Le jeune homme se concentra pour répondre lui aussi au garçon dans son esprit. Il ne maîtrisait pas excessivement bien la télépathie, mais parvenait tout de même à se débrouiller un peu.

- Ça ne devrait pas être trop compliqué de la convaincre. Elle sera auprès de sa famille et de ses amis là bas, une des rares occasions de les revoir, il faudra juste parvenir à la convaincre que tu peux gérer son travail ici en son absence.

Forciticus commençait à bien connaître Alia. La seule raison pour laquelle elle refuserait de rester durant toute la durée du festival au tournoi de Numarus, ce serait à cause de son devoir, de son travail. Mais si Glen restait alors il y avait une chance pour qu'elle accepte. À moins qu'elle ne s'inquiète trop pour le garçon, ce qui était possible. Après tout elle l'avait cru mort une fois, le jeune homme s'imaginait très bien qu'elle n'ait pas envie de revivre ça et de laisser le garçon en danger seul au palais de l'Empereur. D'un autre côté, le garçon était plein de mystère et lié au seigneur Mythos, il était largement capable de gérer ce qu'il avait proposé. Mais ils verraient tout cela en temps voulu, le tournoi ne démarrait pas avant trois semaines, d'ici là, beaucoup de choses devaient être réglées...

A vrai dire, Glen avait entamé une conversation par télépathie, sans même savoir si son interlocuteur avait les capacités suffisantes pour lui répondre. Ce n'est qu'en écoutant la voix de Forciticus qu'il le réalisa. Il se contenta de sourire devant les papiers que feuilletait Alia, satisfait des progrès mentaux dont pouvait faire preuve le jeune prince. Après l'avoir écouté, il était évident qu'avec un peu de réflexion, il aurait pu lui même deviner qu'en effet, l'Elue du Bien allait rester le plus longtemps possible à Numarus pour profiter de sa famille. Selon ses informations, l'Empereur n'allait rester qu'une journée au tournoi, le temps de voir l'ouverture, de saluer les souverains et le peuple présent. Alia allait donc prendre du retard sur ce qu'allait lui donner à faire son homologue des Ténèbres. Heureusement, il était là pour la remplacer officieusement. Après tout, qu'est-ce qu'il ferait d'autre ? Rien. S'il était là c'était pour protéger Alia en l'absence de son maître, puis l'aider dans son devoir. Ainsi, Glen hocha la tête intérieurement pour approuver la proposition du prince.

- Normalement, je ne devrais pas avoir trop de difficultés. un inconvénient demeure : comment faire si Darkhell la réclame en personne ? Je ne pense pas qu'il choisisse de laisser Alia avec sa famille.

Glen se recula de derrière la jeune femme avec un livre contenant le calendrier impérial. En même temps qu'il s''installait dans un fauteuil, il continuait de réfléchir à ce qu'il venait de dire. Si Alia était ici, c'était pour la séparer de sa famille; De fait, l'Empereur pourrait même lui demander de rester au Palais de Cristal pendant tout le tournoi. Cette perspective n'était vraiment pas la meilleure pour la jeune fille. D'autant plus que si Darkhell a la possibilité de se montrer, Alia serait de plus en plus reléguer au second plan et progressivement effacé de la scène politique de Télania.

- Je ne sais pas si nous pouvons croire en la sincérité de notre Empereur qui veut ramener l'égalité en tous, mais il nous faudra faire très attention qu'Alia ne reste pas dans son ombre.

Son regard tomba alors sur une date prochaine. la veille du tournoi de Numarus. Il y était inscrit qu'à ce jour, les dépôts de candidature pour la chancellerie devait tous être présentés à l'Empereur. A ce jour commencerait donc la campagne pour la chancellerie et donc le poste d'Imperator.

Évidemment, le seigneur des Ténèbres pouvait faire cela, demander la présence d'Alia au palais Impérial pour le travail officiellement, pour l'éloigner des sien officieusement. Dans ce cas, Glen, en effet ne pourrait rien faire. Le prince jeta un regard furtif sur son amie. Elle semblait douce et inoffensive à cet instant, mais le jeune homme savait que l'Élue du Bien était capable de s'imposer et de se changer en mur inébranlable. Si elle voulait rester auprès de sa famille à Numarus et que Darkhell ne trouvait pas les arguments nécessaires pour la faire venir, elle resterait sans aucun doute sourde à ses convocations. Mais Forciticus devait reconnaître que l'Empereur était malin, il trouverait les arguments souhaitables pour l'éloigner des gens qu'elle aimaient et la faire revenir dans sa profonde solitude au palais Impérial. Le prince n'avait pas beaucoup de connaissance sur le tournoi de Numarus, il n'en connaissait que les grandes lignes et n'y avait participé qu'étant enfant, en compagnie de ses parents et de son frère. Aussi eut-il une idée mais il ignorait si elle pouvait fonctionner.

- Et si quelqu'un porte ses couleurs lors du tournoi, n'est-elle pas obligée de rester jusqu'à la fin des épreuves ?

En effet, le jeune homme pensait que cela serait assez mal vu de partir au milieu du tournoi alors que quelqu'un portait vos couleurs. Mais peut-être n'y avait-il pas de règle à ce sujet et son argument ne tiendrait pas la route. De plus, il fallait que quelqu'un porte les couleurs de la princesse. Il y avait son frère, mais serait-il disponible ? À ce jour, aucun homme ne s'était porté volontaire pour porter les couleurs de l'Élue du Bien, et elle semblait ne pas s'en préoccuper le moins du monde. D'ailleurs, elle ne parlait jamais du tournoi, ni de son anniversaire d'ailleurs. En réalité, la jeune fille ne parlait plus de festivité depuis un bon moment, et Forciticus trouvait cela triste. Car si son amie n'avait jamais aimé les bal huppés de la cours, elle avait toujours apprécié les soirée de retrouvailles avec ceux qu'elle aimait. Or, depuis son retour, elle semblait ne vivre plus que pour son devoir. Cette constatation fit parcourir un frisson dans le dos du prince de la Terre...

Que quelqu'un porte les couleurs d'Alia ? Evidemment que l'idée était ingénieuse. Mais Pour cela il fallait que non seulement quelqu'un accepte de se battre pour elle mais aussi qu'elle-même accepte d'être représentée. Ce n'était pas une mince affaire. Si cela se faisait, alors dans ce cas, oui Alia serait obligée de rester à Numarus, jusqu'à l'élimination de son candidat. Il fallait donc que le chevalier soit valeureux. Et si tous ces critères étaient remplis, comment l'Empereur envisagerai-t-il cela ? Serait-ce un affront ? Pour Glen, si la proposition de Forciticus était la plus envisageable, elle n'en demeurait pas la plus simple à mettre en oeuvre.

- Mais qui voudrait et pourrait porter les couleurs d'Alia ? Il lui faudrait alors remporter le tournoi, au risque de décevoir tout ceux qui croient en sa puissance. C'est une élue, on la pense imbattable. Si sn champion perd, on verra indirectement en elle, une faiblesse.

En même temps, Glen parlait à haute voix en montrant la page du calendrier qu'il lisait à Alia :

- Son Excellence ne nous avait pas dit que le dépôt des candidatures étaient si proches. Il va falloir que ton camps s'organise le plus vite possible. Darkhell s'est servit de la date du tournoi de Numarus pour nous faire oublier la date de dépôt des candidatures de sorte à ce que nous puissions participer pleinement aux élections des Chanceliers.

Il déposa le calendrier devant Alia, et resta dans cette position, pour lire avec elle : allongé sur le ventre, les jambes en l'air, croisées, et la tête reposée sur ses mains. Il battait des pieds, l'air ingénu, fier de sa découverte. Il se dit, qu'il fallait que tous les anciens rebelles et leurs soutiens se retrouvent le plus rapidement possible. En même temps, une autre question vint le titiller : il n'avait jamais entendu parler d'un congrès des Ténèbres pour organiser les candidatures. Eux non plus ne l'avaient pas fait ? Ou alors, Darkhell avait tout organisé lui-même lorsqu'il pourchassait ses ennemis. Ce qui serait très ingénieux, dans le sens où il avait tout préparé des mois avant.

Alia était concentré dans son dossier, mais elle sentait les ondes traverser la salle, résultat de son grand pouvoir de l'esprit. Cependant elle ignorait ce que les deux garçons étaient en train de se raconter et elle ne désirait pas le savoir, le travail était plus important pour le moment. Elle les remercia intérieurement de ne pas parler à haute voix pour ne pas la déranger. Elle était bien loin de s'imaginer qu'ils étaient en train d'élaborer un plan pour lui permettre de rester au tournoi de Numarus le plus longtemps possible. D'ailleurs, cet événement lui était sortit de l'esprit jusqu'à ce que Glen lui présente le calendrier et prenne la parole à haute voix cette fois-ci. La jeune fille leva les yeux de son dossier pour les poser sur les dates que lui indiquait le garçon. Elle posa son doigts sur le jour comme pour mieux voir.

- Le tournoi de Numarus ? Déjà ?

Elle fit la moue en voyant cette date. Elle ne se sentait pas d'assister à une fête officielle pendant plusieurs semaines. Mais elle son moral remonta lorsqu'elle réalisa qu'elle pourrait y voir sa famille et ses amis. cela la détendit un peu. Puis son regard se porta sur la date de dépôt des candidature. Elle pinça les lèvres et répondit à Glen dans une profonde ironie :

- Son Excellence a du oublier ce léger détail.

Mais son jeune ami avait raison, son camp devait se préparer au plus vite à cette date, et moins penser aux festivités. La jeune fille posa son dossier et se rendit à son bureau où elle commença à rédiger des lettres pour informer les potentiels candidats à la chancellerie de la date et d'une réunion imminente. Elle lança un sort à plusieurs stylos pour qu'ils rédigent plusieurs autres lettres.

- Ils seront prêt, ne t'en fais pas. Dès qu'ils recevront cette lettre, ils sauront gérer leur candidature le plus rapidement possible. Je les informe d'une réunion dans quatre jours.

Grâce à son pouvoir, les lettres se pliaient toutes seules et se rangeaient dans les enveloppes. La princesse de l'Air avait appris ces quelques petits sortilèges qui lui simplifiaient la vie depuis quelques temps. Les postes officiels comprenaient beaucoup de paperasse et sans magie, Alia ne s'en sortait jamais. Elle du tout de même signer et cacheter chacune des lettres de sa propre main. Cela alla plus vite que ce que l'on aurait pu imaginer et bientôt, une pile importante de lettres se dressait sur son bureau. La jeune fille signa et cacheta la dernière avant de la déposer sur le tas.

- Il ne reste plus qu'à les envoyer.

Forciticus écouta attentivement les paroles de Glen dans sa tête. Il du reconnaître que son plan était difficile à mettre en place. Le jeune homme se serait bien présenté, mais il se savait incapable de porter les couleurs de l'Élue du Bien aussi loin qu'il le fallait. Il ne comprenait pas cependant que personne ne cherche à représenter la princesse de l'Air. Il devait bien y avoir un grand champion qui aurait la puissance nécessaire pour parvenir le plus loin possible et qui avait envie de porter honneur à la jeune fille. Le prince de la Terre connaissait plusieurs valeureux guerriers, mais étaient-ils assez forts et ingénieux pour être à la hauteur de la dame.

- Dommage que le seigneur Mythos ne soit pas là, peut-être aurait-il eu une idée de celui qui aurait pu être le champion d'Alia.

Le jeune homme se promit de réfléchir à quelqu'un pendant que Glen faisait remarquer la date des remises des candidatures à la chancellerie. La première réaction d'Alia fut au sujet du tournoi de Numarus. Elle avait donc oublié ? Forciticus soupira intérieurement, ça n'allait pas être une mince affaire de la divertir. Puis elle se concentra plus sérieusement que la date la plus importante. L'ironie de sa phrase concernant le fait que Darkhell ne les avait pas informé était profondément marquée. Alors la jeune fille s'activa de nouveau, prenant place à son bureau elle se mit à rédiger des lettres. Dommage que Forciticus n'ait pas connu ce sortilège lorsqu'il était encore prince, bien qu'étant le dernier il avait très peu de choses à gérer. La vitesse avec laquelle était allée Alia était impressionnante. Une fois la pile de lettre terminée, elle déclara qu'il ne restait qu'à les envoyer. Au même instant, la nuit commençait à s’éclaircir au loin, laissant place à un bleu jaunissant à l'horizon.

Décidemment, Alia s'approchait de plus en plus de Shiva que de sa famille. En voyant ce qu'elle venait de faire en un temps record, Glen ne put retenir sa stupéfaction. Finalement, elle était devenue une excellente magicienne. Quand on pense qu'elle n'était que depuis moins d'un ans. Pendant ces longs mois, Alia n'avait cessé de progresser au côté de Mythos, si bien qu'elle était devenue une adversaire coriace pour le seigneur des Ténèbres. L'Esprit de la Lumière l'habitait, il lui avait inculqué tout son savoir et lui avait permis de devenir ce qu'elle était aujourd'hui. Malheureusement, le temps qu'elle passait ici, lui faisait perdre tout ce qu'elle avait construit dans son passé. Elle n'était plus la jeune femme joviale et espiègle qui jouait avec sa soeur, mais une femme sérieuse, éloignée de sa famille, obligée de travailler pour son ancien ennemi. Glen, réalisant cette triste constatation, serment droit sur le canapé, pour s'asseoir comme il le faut, en soupirant intérieurement. Au même moment, Forciticus lâcha une nouvelle phrase télépathique.

- Oui bien sur, il le sait.

mythos savait des choses. Mais son savoir n'avait pas réponse à tout. Bien au contraire, il ne faisait qu'ouvrir des portes sur d'autres corridors. Et c'est ce qu'il aurait fait cette fois-ci. Glen alors choisis d'imaginer ce que son maître aurait put dire.

- A mon avis, seul trois familles auraient pu porter les couleurs d'Alia : Les Daimon, Mythos et... les Magister. Mon maître s'est toujours refusé à ce tournoi. Darkhell ne se battra jamais pour Alia. Il ne reste que Roy. Peut-être faut-il le lui proposer ?

Glen jeta un coup d'oeil à Alia, puis réunis les lettres dans un petit panier qu'il porta vers la porte d'entrée pour la donner à un fidèle soldat afin qu'il les fasse envoyer le plus vite possible.

Forciticus n'avait même pas envisagé la possibilité que le seigneur Mythos puisse représenter la jeune fille. Mais il est vrai que puisqu'il avait deux enfants très étranges qui veillaient sur l'Élue du Bien en son absence, il aurait pu avoir un haut champion dans sa manche pour sa jeune apprentie. Mais apparemment non. En revanche il n’apprécia guère la suggestion de la famille Magister, aucun d'eux n'était digne de porter les couleurs de la jeune fille, d'après lui. Et puis, si jamais cela se faisait, ils n'hésiteraient pas à perdre pour faire déchoir la magnificence de la princesse. Alors en effet, il ne restait plus que Roy. Mais serait-il disponible ? Beaucoup de femmes espéraient se faire représenter par le prince du royaume de l'Air. Il puissant, intelligent et beau, tout ce que la majorité des femme de Télania convoitaient. Mais le jeune homme ne s'était jamais présenté, bien qu'il connaisse le fonctionnement du tournoi sur le bout des doigts.

- Je crois bien que nous devrions. Je vais lui écrire et je lui enverrai avant ce soir.

Assura le jeune homme à l'intention de Glen. Après quoi le garçon s'occupa des lettres qu'il confia à un soldat. Apparemment il faisait leur faisait assez confiance pour la livraison du courrier officiel. En attendant le tournoi, il allait falloir trouver autre chose pour sortir Alia de son bureau, car elle faisait peine à voir, et le pire, c'est qu'elle ne semblait même pas s'en rendre compte. Mais Forciticus avait une idée, une idée que la jeune fille ne pourrait pas refuser puisqu'elle pourrait continuer à travailler...

Alia s'étira gracieusement puis Glen vint récupérer les lettres pour s’occuper de leur envoi, ce qui arrangea bien le jeune fille car cela lui faisait une chose de moins à faire, même si cela ne prit pas longtemps au garçon.

- Merci Glen.

]Lui dit-elle avec un sourire. Elle se tourna vers la fenêtre et vit le jour pointer à l'horizon. Elle n'avait jamais vu un lever de soleil, alors elle décida de se détendre un peu et sortie sur son balcon. Elle savoura la montée du soleil, la renaissance de la lumière au début de ce nouveau jour. Elle était l’Élue du Bien, la lumière était son essence même, et cela lui fit beaucoup de bien d'observer ce spectacle matinal. La jeune fille sentit de nouvelles forces revenir en elle. Elle observait ce spectacle avec délice.
Mais le fait d'observer le lever du soleil ne lui faisait pas oublier ses pensées pour autant. Et alors qu'elle fixait l'horizon, elle pensa à ceux qu'elle aimait. La princesse pensa aussi à Drakos. Ils ne se voyaient quasiment plus. Elle sentait su'ils devenaient distants l'un de l'autre involontairement, en raison de leurs camps et des plans du seigneur des Ténèbres et du devoir du prince de l'Univers, et du devoirs de l’Élue du Bien. Et cette constatation fit mal à la jeune fille. Elle serra son poing dans lequel se trouvait la bague que lui avait offert le jeune homme, blottit sur son cœur. Cupidon était bien cruel parfois. Pourquoi choisissait-il des gens qui ne pouvaient s'aimer librement ? Et d'ailleurs, s'il y avait la paix comme ne cessait de le prétendre Darkhell, pourquoi ne pouvaient-ils pas déclarer leur amour au grand jour ? Pourquoi Ténebris et Roy ne le pouvaient-ils pas eux non plus ? Les conventions... Les conventions encore et toujours, et les apparences, et la guerre silencieuse mais bien toujours présente. Alia soupira. Pourquoi se morfondre après tout ? Elle avait un devoir, et elle devait l'accomplir. Autrefois, elle aurait trouvé ça injuste, sordide, mais aujourd'hui, elle devait se rendre à l'évidence, sa vie ne lui appartenait plus, des milliards de personnes avaient besoin d'elle, et c'était désormais à eux qu'appartenaient sa vie. Elle se dit que l'Esprit d Bien c'était trompé de personne lorsqu'il avait choisi son Élu. Quelqu'un de plus docile aurait sans doute mieux fait l'affaire.
Tout en pensant tristement, le couda posé sur la barrière en pierre de son balcon, le menton posé dans sa tête, la jeune fille faisait des formes lumineuses du bout de son index, de l'autre main.
Un oiseau vint se poser près d'elle. Il la regarda un instant en faisant des petits bonds pour s'avancer, comme pour attirer son attention. Une fois que la jeune fille le regarda, il s'envola joyeusement en décrivant des cercles avant de se diriger vers l'horizon. Alia se redressa, cet oiseau lui donna follement envie de s'envoler dans les airs elles aussi. Elle sentit ses ailes se déployer dans son dos, comme agitée par la vie. Mais La princesse se contrôla et fit disparaître ses ailes. Elle avait du travail qui l'attendait. Beaucoup de travail.

Glen n'était pas quelqu'un qui offrait sa confiance facilement. Il avait donc jeté un sort d'enchantement sur le panier contenant les lettres pour que personne ne puisse les toucher jusqu'à ce qu'elles soient arrivées à destination, c'est-à-dire à leur propriétaire, à l'exception de celui qui allait les envoyer. Il allait pour retourner à son siège quand il sentit Alia se lever et partir au balcon. Alors il s'arrêta, la suivit du regard et observa la scène. il sentit un oiseau venir piailler devant, elle l'incitant à le suivre dans les airs, sous les rayons chatoyants du soleil qui pointait ses premiers rayons. Au fur et à mesure que la scène avançait dans le temps, Glen se sentait de plus en plus confiant pour Alia. Il voulait la voir s'envoler, profiter de la beauté du monde, frôler les flèches d'or et de marbre du Palais de Cristal, passer devant la fenêtre du seigneur des Ténèbres pour le narguer et crier sa joie de vivre à tout ceux qui pourraient l'entendre. Mais voilà qu'il sentit l'excitation de l'Elue du Bien chuter.

- Ah non !

Et rapidement, d'un petit coup de magie, il fit claquer les portes du balcon au moment où Alia allait se retourner pour rentrer. Au même moment, il créa une bourrasque de vent qui la poussèrent brusquement en arrière. Celle-ci, eut tout juste le temps d'ouvrir ses ailles qu'elle était déjà passé de l'autre côté du balcon, suspendue dans les airs. L'oiseau vint alors à sa rencontre, pour se poser sur son doigt, et piailler une nouvelle fois, comme une invitation à aller plus loin.

Alia se retourna pour entrer dans le salon lorsque les portes se fermèrent violemment. Surprise, la jeune fille resta un court instant à les regarder sans comprendre lorsqu'une bourrasque de vent la projeta au delà de la barrière. En un instant, ses ailes recouvertes de plumes blanches se déployèrent dans l'espace, et la jeune fille se mit à flotter dans l'air. Elle se demanda ce qui avait bien pu se passer puis l'oiseau revint vers elle et sifflant gaiement. Alia se mit à sourire. Après tout maintenant qu'elle en était là, elle pouvait bien s'accorder une petit balade non ? En tout cas, l'oiseau avait l'air partant lui. Alors, l’Élue du Bien s'envola dans les airs, tourbillonnant, flottant, se laissant porter par moment par le vent, son précieux élément, suivant l’oiseau. La jeune fille volait si vite qu'elle dépassa la frontière du palais, mais elle ne le voyait pas, elle se trouvait haut, haut tellement haut dans le ciel. Elle cessa de faire battre ses ailes et se laissa tomber, les yeux fermé, telle une poupée de chiffon, puis tout à coup, rouvrant les yeux, elle déploya de nouveau ses ailes et se redressa avec force, créant un puissant courant d'air. Elle se sentait bien dans les airs, cela lui rappelait l'époque où elle était princesse et Élue du Bien, mais qu'elle s'en fichait, que tout ce qu'elle désirait c'était être libre, alors elle s'envolait loin du palais au milieu de la nuit pour faire une petite virée, parfois avec son frère et sa sœur, chevauchant son pégase. Et dans ces instants là elle se sentait vraiment libre, elle avait l'impression que plus rien ne pouvait l'atteindre tellement elle volait haut dans le ciel. Alia avait la sensation de ne plus avoir aucune limite, aucune frontière. C'était un peu ce qu'elle ressentait à cet instant, alors que l'oiseau continuait de voler auprès d'elle.

- Alors dis-moi petit oiseau, pourquoi as-tu eu envie de m’emmener dans ta balade hein ?

L'oiseau gazouilla joyeusement en signe de réponse, faisant rire la princesse. Bien sûr qu’elle savait que son nouveau petit compagnon n'allait pas lui répondre vraiment, mais Alia avait envie de lui parler, sans vraiment savoir pourquoi. Elle connaissait la raison de cette invitation de la part de l'oiseau. Les animaux de nos éléments peuvent sentir nos émotions et agir en conséquence parfois, pas toujours. Mais l’Élue du Bien les attiraient assez.
La soleil s'était levé assez haut dans le ciel pour que celui-ci ait pris une couleur orangée tirant vers le jaune. La princesse estima qu'il était temps de rentrer, et elle avait de nouveau projet pour sa journée. Elle se posa sur son balcon où les portes étaient rouvertes. Elle pénétra dans sa chambre complètement décoiffée. Elle utilisa son pouvoir de l'Air pour les arranger rapidement et se dirigea vers son armoire. Elle allait l'ouvrir lorsqu'elle marqua un temps d'arrêt puis elle se ravisa.

- Bon. Préparez vos affaires, il fait un temps magnifique, on sort.

Déclara-t-elle avec conviction. Sans plus d'explications, elle s'empara de l'un de ses sacs et commença à fourrer les dossiers non lus à l’intérieur. Elle du utiliser un sortilège pour pourvoir tous les entrer dedans. Après quoi, elle se tint prête à partir, en meilleure forme qu'avant sa petite balade dans les airs.

C'est avec satisfaction que Glen sentit Alia s'envoler et disparaître dans les cieux, le temps d'une minute. Il ne cacha pas à Forciticus son plaisir et sa fierté, en croisant les bas l'un sur l'autre, le torse bombé, tel un petit enfant vaniteux. Son regard croisa celui du prince, le temps d'une seconde. Puis, au bout de quelques secondes, Alia déboula dans la chambre, en s'exclamant qu'on sortait. Glen était enchanté. il lacha un :

- Chouette !

Et il se jeta sur sa sacoche en cuir dans laquelle il gardait ses affaires ou précieux petits objets. Déjà près à partir, en moins de quelques secondes, tout sourire.

- On va où ?

Le temple du Bien se trouvait sur les hauteurs et il était entouré par la nature. C'était là que la princesse avait l'intention d'aller. Dans le buffet de l'entrée il y avait une nappe. La jeune fille la prit et la rangea dans sa sacoche avec le reste puis elle fit venir un domestique.

- Faites sceller le cheval du seigneur Forciticus ainsi que Hierry.

Le domestique s'inclina et parti exécuter les ordres d'Alia. Après quoi la jeune fille retourna vers les deux garçons. Forciticus n'avait pas prononcé un seul mot depuis qu'elle était revenu de sa petite balade dans les airs, mais elle savait très bien qu'il viendrait avec eux. Quant à Glen, il semblait très enthousiaste à l'idée de sortir.

- Nous allons près du temple du Bien, nous y serons bien j'en suis certaine.

Après quelques minutes, le domestique revint pour informer l’Élue du Bien que les montures étaient prêtes. Un grand sourire s'étira sur les lèvres d'Alia qui tourna les talons et se dirigea vers la porte de ses appartements. Telle une enfant à qui l'ont avait promis une grande surprise, elle marchait d'un pas précipité à travers les couloirs vides. Mais dès qu'elle fut au milieu des courtisans de la cours, elle repris une allure normal et se déplaça avec toute la grâce et noblesse qui sciait à son rang. Chacun s'inclinait sur son passage, mais elle ne prêtait pas attention à eux. Elle sortie dans la cours, suivie de ses deux amis et s'avança jusqu'aux deux montures qui les attendaient. Glen pourrait monter avec qui il avait envie. La jeune fille se tourna vers le domestique qui se tenait à côté du palefrenier.

- Si son Excellence me cherche, vous pourrez lui dire que je me suis absentée pour la journée mais que je rentrerai avant la tombée de la nuit. Mais qu'il ne s'inquiète pas, je continue de travailler.

- Bien votre Altesse.

Le domestique s'inclina. Bien sûr elle aurait pu dire où elle allait car elle n'avait rien à cacher, mais elle n'en avait pas envie. Elle voulait sortir librement sans avoir à rendre des compte à qui qu ce soit. Elle monta sur le dos de son compagnon. Hierry poussa un petit cri de joie et relevant la tête, ravi de pouvoir faire une balade avec la jeune fille, chose qu'ils n'avaient pas fait depuis longtemps.

Glen suivit du regards les vas et viens de sa grande amie, avec un large sourire aux lèvres. Sa détermination se lisait son sur visage et était confirmée par les ordres qu'elle donnait aux différents domestiques qui venait la servir. Qu'elle prenne une nappe n'échappa pas aux sens du petit garçon qui soupçonna la préparation d'un petit pique nique en extérieur. Mais apparemment, ce n'était pas dans la capitale qu'Alia comptait se détendre, mais aux abords du Temple. Ah quel cadre idyllique que de s'allonger dans l'herbe avec derrière soi le temple de la Lumière. L'initiative était décidément bien agréable.
Dans les couloirs, Glen et Forciticus suivait la jeune femme qui marchait d'une rapide cadence, surement pour partir le plus vite. L'enfant craignit qu'elle ne paraisse de la sorte devant la foule de nobles qu'ils allaient croiser mais Alia savait très bien changer ses attitudes. Ce ne fut donc pas étonnant que dès qu'elle vit l'un d'entre eux, sa démarche ce fit beaucoup plus élégante et souple. On s'inclina à leur passage, Glen n'y prêta pas attention, même s'il se délectait de cette soumission absolue envers eux. Afin d'éviter un maximum de personnes, ils passèrent par une sortie plus discrète donnant directement sur les écuries. Là deux montures les attendaient. Sans hésiter, Glen monta sur celle où Alia venait de prendre place, entre la tête du cheval et son ventre, bien à l'abri et accroché pour ne pas tomber.

Le trajet fut relativement rapide. Glen eut néanmoins une pensée pour le seigneur Forciticus qui venait de l'emprunter quelques jours auparavant avec maître Mythos. Lorsqu'il furent arrivés, devant le temple, dans le sous bois, Glen posa le premier pied à terre pour se dégourdir les jambes. il préférait le vole aux voyages à cheval.Ses jambes étaient un peu engourdies mais après quelques pas, il retrouve leur usage.

- Et maintenant ?

S'empressa-t-il de demander. Au même moment, les montures se mirent à brouter l'herbe fraiche qui poussaient dans la region, et qui, dit-on, avaient de vertus thérapeutiques.

Forciticus observa son amie se lever et sa diriger vers son balcon. La soleil pointait à l'horizon et le ciel était zébré de couleurs claires et bleutées. Un petit oiseaux vint voleter autour de la princesse avant de partir vers l'horizon. Soudain il y eut un violent courant d'air, les portes vitrées claquèrent et la jeune fille bascula par delà la rambarde du balcon. Forciticus eu un mouvement de réflexe et se leva d'un bond, mais il comprit que c'était un coup de Glen et fut rassuré en voyant l’Élue du Bien s'envoler dans les airs, toutes ailes déployées. Elle était magnifique dans la lumière du soleil levant. Elle apparaissait dans un halo de lumière tel un ange. Les yeux du jeune homme brillèrent devant tant de lumière. Au bout d'un moment, Alia rentra avec un air plus déterminé que jamais, et un agréable sourire sur ses lèvres. Elle déclara que l'on sortait. Sans une seule question, et sans exprimer la moindre émotion, Forciticus se contenta de ramasser ses affaires et d'attendre. Mais au fond, cela le rassura de voir la jeune fille aussi enjouée et dynamique. Elle se saisit de ses affaires, donna des ordres à droite et à gauche et prit une nappe, signe qu'ils allaient passer la journée dehors. Glen demanda tout de même où il se rendait. La destination indiquée par Alia remit en mémoire au prince de la Terre ce qu'il devait faire, son entraînement. Les deux garçons la suivirent docilement à travers les couloirs, mais il leur fallait presser derrière la princesse qui ne ralentissait pas, du moins pas avant de croiser des gens. Elle s'arrêta enfin dans une cours ou deux montures les attendaient. Forciticus prit place sur le cheval brun qu'il avait depuis son départ avec Mythos. Cela ne lui faisait rien de refaire le chemin, cette fois il n'était pas inquiet comme il l'était la veille. Il pouvait accomplir son devoir qui était de veiller sur son amie.
Au bout d'un long moment, ils parvinrent jusqu'à une clairière non loin du temple. Il faisait un temps radieux. Les trois amis descendirent de leurs montures et les laissèrent brouter l'herbe environnante. Glen demanda ce qu'ils faisaient maintenant qu'ils étaient arrivés. Mais Forciticus avait le regard tourné vers le temple. Il sentait une envie irrésistible d'y aller. Après tout, il avait promis au seigneur Mythos de s'entraîner durant son absence...

Le temple se trouvait loin du palais de Cristal, environs plus de cinq heures, à vol de pégase. Aussi, la salle du portail étant rouverte, Alia s'y rendit en compagnie de ses amis et des montures. Ils arrivèrent près du temple en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Mais la princesse avait envie de galoper un peu, aussi choisit-elle de s'éloigner un peu du temple jusqu'à une clairière qui se trouvait à quelques kilomètres de là. Elle prit plaisir à faire galoper Hierry, son hippogriffe. Le ciel était largement dégagé. La princesse libéra son compagnon de sa selle et le laissa gambader librement. Glen lui demanda ce qu'ils faisaient maintenant. Alia prit le temps d'inspirer l'air agréable avant de répondre au garçon.

- Eh bien, étant donné le chemin que nous venons de faire...

Elle farfouilla dans sa sacoche et en sortit la nappe qu'elle déploya sur le sol, puis elle claqua des doigts et différents mets et boissons apparurent dessus. Pas en excès, bien entendu, mais de quoi largement satisfaire les estomac des trois compagnons.

- Je pense que nous pourrions commencer par un petit déjeuner. Ce sont ce que les cuisiniers ont préparé pour nous au palais.

La princesse allait s'installer lorsqu'elle s'aperçut que Forciticus fixait le temple, perdu dans ses réflexion. La jeune fille s'avança vers lui et s'arrêta juste derrière lui, un sourire sur les lèvres.

- C'est beau n'est-ce pas ?

Glen ne put s'empêcher de sourire en entendant Alia tirer de son sac la nappe prise précédemment, pour l'étaler sur le sol. Il avait vu juste, la jeune femme avait effectivement prévu de pique niquer en pleine nature. En soi ce n'était pas une mauvaise idée, bien au contraire ; il faisait beau, c'était le matin et l'on entendait les animaux discuter en se reposant. L'atmosphère qui régnait là était due à l'aura du Temple de Lumière. Etait-ce lui aussi qui donnait à Glen cette envie de manger, lui qui n'avait besoin de ni se restaurer ni se reposer pour vivre. Il fut alors le premier assis. Au même moment, en voyant Alia et Forciticus s'asseoir à leur tout, le jeune garçon se sentir vivre l'une de ces scènes courantes qui se faisait auparavant : des familles de riches Télaniens se retrouvaient pour manger sur l'herbe et profiter de ma chaleur de la saison. Il se sentit alors comme un enfant entouré par ses deux parents. A la fois amusé et surpris de cette comparaison, Glen se changea les idées en servant par ses propres mains, chacune des assiettes.

- Encore un peu ?

Fit-il en montrant l'assiette qu'il remplissait à Alia. Celle-ci regardait Forciticus, lui-même admirant le Temple. Pourquoi tant de béatitude, tous deux y étaient déjà allé ! Ce n'était donc pas une découverte. Glen reposa l'assiette devant son amie, prit cette de Forciticus et tout en la remplissant, il ajouta.

- On y rentrera si vous voulez. Mais peut-être vous fraudra-t-il manger avant. La Lumière exige une alimentation saine et équilibrée.

Et Glen se servit une petite assiette qu'il posa sur ses genoux. Avant de manger, il médita le temps de quelques secondes, pour remercier ceux qui avait fait ce repas, avant de souhaiter un chaleureux :

- Bon appétit.

Forciticus fut tiré de sa rêverie par Alia. Il se retourna vivement vers elle.

- Euh... Oui c'est très beau.

Elle avait raison, le temple était magnifique sous le soleil. C'était la seconde fois qu'il le voyait et pourtant il était toujours admiratif de sa beauté. Cependant ce n'était pas à ça qu'il pensait en le regardant de loin. Il jeta un œil sur la nappe qu'avait étendu son amie sur l'herbe verte et fraîche ainsi que sur le copieux déjeuner qui y reposait dans différents plats. Puis son regard se porta de nouveau sur la jeune fille qui semblait l'inviter à prendre place sur le bord de la nappe. Glen, quant à lui, s'était déjà installé, prêt à attaquer semblait-il, mais il resta poli en servant d'abord Alia et Forciticus. Il avait servi une assiette bien remplie au jeune homme. Celui-ci savait très bien qu'il ne pourrait jamais avaler autant de nourriture, lui qui était habitué à de maigres repas, suffisant simplement à le nourrir sans plus, mais il se contenta de dire :

- Merci Glen. Tout en s'emparant de l'assiette. Bon appétit à vous aussi.

Il commença à manger après Alia et Glen et ne dit pas un mot de plus. Comme à son habitude, le jeune homme s'enfermait dans un silence dont lui seul avait le secret. On finissait pas s'y habituer, et il ne le faisait pas forcément exprès.

Alia réalisa lorsque son ami se tourna vers elle, qu'il n'était pas en train de contempler le temple mais qu'il était perdu dans ses pensées. Elle s'en voulu un peu de l'avoir dérangé, mais puisqu'il la regardait elle l'invita du regard à prendre place sur la nappe. Le jeune homem s'assis et elle en fit de même. Elle ne put s'empêcher de rire doucement en voyant Glen près à l'attaque. La princesse ne pouvait pas s'imaginer ce qu'il était en train de penser. Il lui servit une copieuse assiette et demanda s'il en voulait encore.

- Oulà, non je te remercie Glen, ça va aller je crois, il y en a même trop je crois.

Elle prit délicatement l'assiette et commença à manger. L'air de la nature et l'environnement du Temple du Bien lui faisait du bien. Même si elle avait tout de même l'intention de travailler dans ce petit coin de paradis, elle se sentait détendue et heureuse.

- Tu as raison Glen, il est important de bien manger, déjà que nous n'avons pas beaucoup dormi.

Une fois le repas terminé, ils reposèrent leurs assiettes. Alia n'avait pas tout mangé mais se promit de finir plus tard ce qu'elle avait laissé. Elle se leva et s'étira, faisant quelques pas en direction du temple, puis elle porta son regard sur la vallée qui s'étendait à ses pieds. Partout, tout n'était qu'herbes vertes et dorées, arbres de toutes les tailles et bien feuillus. Et partout des fleurs de toutes les couleurs et de toutes les formes. Une rivière scintillante descendait en contrebas. On pouvait y voir au loin quelques animaux venus s'y abreuver. L'été venait de commencer, mais les fleurs survivaient dans la vallée du temple et il n'y faisait ni trop chaud, ni trop froid. C'était un lieu absolument magique, préservé du temps et des saisons. Ce n'était pas la première fois que l’Élue du Bien venait ici, mais chaque fois elle était toujours aussi émerveillée.
Après s'être repu du spectacle, la jeune fille retourna auprès de ses amis et sortit les dossiers de son sac. Il était temps de terminer son travail. Cette fois elle était décidée, détendue et dans de parfaites dispositions pour s'y mettre, elle savait qu'elle aurait terminé avant le milieu de l'après-midi. ELle commença à lire, mais voyant que Glen et Forciticus ne bougeait pas, elle leva les yeux de dessus son dossier et leur dit en souriant :

- Allez balader pendant que je termine si vous voulez.

Chacun mangea à sa faim. Pour Glen, sa faim se limitait à quelques fourchetées, et deux gorgées d'eau. Néanmoins, très patient, et surtout, poli, il attendit que ses deux amis eurent fini leur repas, pour se manifester. Entre temps, son esprit s'évada de son corps pou contempler le paysage. Tout d'abord il se vit, assis sur cette petite nappe à carreau, puis Alia, puis Forciticus, puis la clairière, et bientôt les trois silhouettes ne devinrent plus que des points. Alors Glen, ou plutôt son esprit vola encore plus haut si bien qu'il aperçu la capitale de Télania, scintillant, de l'autre côté de la montagne. Sa curiosité le poussa alors à s'en approcher. En un temps de mouvements il fut devant les toits dorés et des vitraux du Palais. Non loin de lui, il y avait celui qui donnait sur le bureau impérial. Faisant abstraction de toute politesse, le jeune enfant s'y pencha mais il lui sembla que la pièce était vide. L'Empereur était surement à d'autres occupations; A croire que seul Alia travaillait ici !
Il continua sa méditation en allant visiter les rues de la Surface des Commerçants, qui depuis la fin de la guerre avait retrouvé leurs agitations, leurs charmes et surtout leurs commerçants d'antan. Soudain, Glen fut tiré de sa méditation par le bruit des assiettes qu'on raclait. Alia n'avait pas tout fini mais était repu alors que Forciticus raclait les dernières miettes.

- C'était très bon ?

Conlcut-il en se levant pour se dégourdir les jambes. L'idée d'aller se promener lui faisait grandement plaisir. Forciticus fit de même, et tous deux, en la regardant, attendirent qu'Alia les rejoigne. Malheureusement, et désolée, elle expliqua qu'elle ne pouvait pas se joindre pour le moment à eux, mais qu'ils pouvaient en attendant balader par-ci par là en attendant qu'elle finisses ses derniers dossiers. Glen savait que la forcer à se joindre à eux n'auraient pas été correct. Après tout elle était déjà venu dehors pour se détendre. Elle ne pouvait hélas pas se permettre toutes distractions. Alors, le jeune garçon tourna son visage vers Forciticus en lui tendant la main, comme il avait l'habitude de faire avec Alia ou son maître.

- On va où monsieur Forciticus ?

Son comportement pouvait surprendre plus d'un. Pourtant, Glen avait toujours été comme ça. Son esprit était celui d'un vieux sage mais il avait parfois des réflexes d'enfant dans certains de ses gestes, comme chercher la protection d'un adulte, être malicieux, ou appeler les gens par monsieur lorsqu'ils ne les connaissait pas suffisamment.

HJ : Désolé, je n'ai pas vraiment d'inspiration... =/

Tout le monde termina son repas avec plaisir. Forciticus déposa son assiette par dessus celles de Glen et d'Alia. La jeune fille entreprit alors de reprendre son travail, mais elle ne semblait pas vouloir empêcher les garçons de profiter de la petite sortie, c'est pourquoi elle leur suggéra d'aller se promener pendant qu'elle terminait ce qu'elle avait à faire. Forciticus n'avait guère envie de la laisser seule, mais sous le regard insistant de son amie et à la question de Glen, il ne put refuser. Le jeune homme prit la main que lui tendait Glen, même si cela lui faisait bizarre, mais il n'était pas le premier enfant avec qui il passait du temps. Il réfléchit un court instant à la direction qu'ils pourraient prendre, puis après réflexion, il lui sembla que c'était peut-être le bon moment pour aller s'entraîner un peu au temple, tant qu'à être là.

- Est-ce que tu as envie d'aller au temple ?

Demanda donc le jeune homme en s'adressant à Glen. Il pensait que le garçon n'aurait aucune objection, mais il préférait lui demander son avis avant. Forciticus se doutait que Glen aurait compris la raison pour laquelle il voulait aller là bas.

Il était évident qu'en sachant Alia occupée, Glen se doutait qu'il allait avec Forciticus au Temple de Lumière pour l'entrainer. Pourtant, le petit garçon se fit prier, attendant patiemment que le prince vienne le lui demander. La question ne se fit pas attendre et sans se faire répéter, il accepta avec politesse. Le temple n'était pas pour lui inconnu, bien au contraire, il y était allé souvent et y avait même vécu. En franchissant la porte, qui rappelons-le ne laissait entrer que les âmes n'ayant aucune mauvaise intention, Glen ne sembla pas affecté par le second enchantement qui lui, punissait chaque meurtre par une sensation de coup de couteau dans le corps de celui qui entrait.

- Vu qu'on est là pour s'entrainer, autant le faire confortablement.

Déclara-t-il en grimpant sur une pile de coussins sur laquelle il s'installa en tailleur. Après quoi, il ferma les yeux, et san crier garde, pénétra dans l'esprit de Forciticus. A peine fut-il à l'intérieur que déjà il s'exclama :

- Mh, c'est comme la chapelle de Lindegard, ici, à l'extérieur tout est de pierre mais à l'intérieur on y lit comme un livre ouvert.

Et l'entrainement débuta. Glen avait beau être jeune, il n'en était pas moins sans pitié. Il expliqua d'abord à Forciticus comment l'éjecter de son esprit puis surtout comme ne pas amener un esprit étranger dans ses souvenirs les plus précieux. Mais au fur et à mesure, le jeune aveugle se montra plus redoutable et n'hésita pas à transformer les souvenirs du jeune homme, ce parfois en vision fort génante, tandis que d'autres pouvaient être violente. Ainsi, Forciticus vit son frère tué de sa propre main, ou tous ses amis éradiqué par l'Inquisition.
Après plusieurs heures passées, Glen jugea que le prince avait fait preuve de suffisamment de progrès si bien qu'il s'arrêta. Une fois descendu de son piédestal, il prit la sortie et rejoignirent Alia qui n'avait pas bougé d'un poil (à l'exception faite de la pile de feuille qui avait bien réduite, tout comme la barre de chocolat déposée dans le panier).

- Le soleil est bientôt couché, il ne faudrait pas tarder à se coucher. Laissons donc ce lieu de paix à ses habitants

Alia se leva, et ils partirent, à la marche, vers le Palais de Cristal où ils étaient surement attendus

FIN DU SUJET

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