Une rencontre à nouveau (pv : Munto)

Edelwen avait eu l'impression que ce discours avait duré de très longues et interminables heures. Elle se disait qu'elle allait venir à son rendez-vous encore plus vieille que l'Empereur lui-même. Elle avait réussis à s'éclipser rapidement après avoir dit à son père qu'elle allait faire un petit tour. Elle portait une magnifique robe couleur or, jaune et orangée, mais elle avait mit une cape plus sombre pour cacher un peu ses vêtements. Elle n'avait pas recouvert son visage de son capuchon, elle avait envie de sentir l'air dans ses cheveux et sa nuque. La princesse avait également indiqué à son chat, Anahol, de ne pas venir avec elle, et de rester tranquillement au palais. Le parc était très beau, la jeune fille n'avait jamais prit le temps de s'y arrêter vraiment et de le contempler. Elle trouvait ce lieu apaisant. Edelwen se tenait debout et fixait avec admiration l'eau d'un petit ruisseau qui scintillait. Elle inspira profondément. Malgré cela, elle ne parvenait pas à sourire. Elle n'avait pas appréciait les paroles de son ennemi, et devoir rester jusqu'au bout lui avait été insupportable. Elle était en colère et ne parvenait pas à se calmer malgré que le lieu soit apaisant.

La princesse était tellement perdue dans ses pensées et sa colère qu'elle ne s'aperçu pas immédiatement de la présence de Munto au loin. Elle finit cependant par le reconnaître et c'est alors qu'elle sentit de nouveau son cœur faire des bonds étranges et des émotions bizarres l'envahir.

" Mais qu'est-ce qui m'arrive bon sang !" S'énerva-t-elle intérieurement.

Elle voulut avancer jusqu'à lui, elle fit quelques pas, mais lorsqu'elle se trouva à seulement quelques mètres de lui, elle sentit ses jambes tremblantes et en coton et elle avait l'impression qu'elle ne pouvait plus faire le moindre pas. Elle se contenta de le fixer sans bouger.

" De pire en pire, je me demande vraiment ce qui m'arrive..."

Edelwen resta stupéfaite. Le jeune homme avait une très belle voix. une voix douce, mélodieuse et rassurante. L'entendre chanter la fit rougir. Elle osa encore moins bouger. Elle écoutait à peine les paroles, elle était plus concentrée sur la voix du jeune homme. Soudain celui-ci s'aperçu de sa présence et la salua. la princesse paniqua un peu, c'était assez gênant d'avoir été là sans manifester sa présence, c'était comme si elle l'espionnait. Elle se mit à rougir encore plus.

- Non, c'est moi, je suis désolée, j'aurai du manifester ma présence.

Edelwen baissa les yeux vers le sol, elle serra ses mains entre elles nerveusement. puis tout à coup elle redressa la tête et tenta de se reprendre. elle était princesse et un peu guerrière, alors elle n'allait pas se laisser submerger par des émotions bizarres.

- Alors, vous vouliez que je vienne euh... Je suis là voilà.

- C'est gentil de m'avoir invité, ça m'évite de rentrer de suite au palais.

La jeune fille s'assit avec élégance sur l'herbe en étalant sa robe autour d'elle. Elle était moins à l'aise que Munto mais elle essaya de ne pas le montrer. Il lui parla du parc et du fait que c'était un endroit agréable et apaisant. C'était ce qu'avait aussi pensé Edelwen lorsqu'elle y était entrée.

- Oui, c'est vrai que c'est un très bel endroit. J'ai un mauvais pressentiment depuis le début. J'ai peur pour l'avenir, j'ai l'impression qu'il va nous avaler d'une seule bouchée. Je ne sais pas si nous sommes venus signer la paix ou nous jeter dans un piège en réalité.

La princesse soupira. Où allaient-ils ? Que faisaient-ils ? Étaient-ils tellement aux abois qu'ils soient venus jusqu'ici se soumettre à un homme aussi cruel...

- Je ne pense pas que beaucoup de personne du Bien croient vraiment à la paix et aux paroles de l'Empereur. et aucune de ces personnes ne baissera les bras c'est sûr. Et puis nous avons notre Elue du Bien, je suis sûre qu'elle saura toujours nous guider, nous aider et nous protéger.

Dit Edelwen en souriant. Elle repensa à Alia qu'elle admirait tant. Elle plaçait une grande confiance en elle et pensait que tant qu'elle était là, il y avait de l'espoir. Munto lui parla alors des membres de sa troupe.

- Je les rencontrerai volontiers. Mais que faites-vous tous ensemble en réalité ? Pourquoi êtes vous en groupe ? Et qu'accomplissez-vous ?

La jeune fille avait remarqué que lorsq'elle avait rencontré Munto, il n'était qu'avec Fabulus. Mais les autres memebres de son groupe avaient peut-être été arrêtés avant eux.

Edelwen écoutait le jeune homme avec attention. 

- Vous avez vraiment de la chance de faire ça. J'aimerai beaucoup faire partie d'un groupe de guerrier, prendre les armes et mon cheval et traverser les royaumes afin d'aider les gens qui en ont besoin. Vous êtes libre et j'aimerai être comme vous, j'aimerai aller où je veux quand je veux.

La princesse soupira. Il y a longtemps, elle pensait qu'être princesse était une bénédiction, car elle pensait avoir suffisamment de pouvoir pour protéger et aider son peuple et les gens qui avaient besoin d'aide et de soutien. Mais depuis deux ans, elle n'avait plus cette idée; En effet, elle trouvait qu'elle n'avait aucun pouvoir, car seul son père, le roi, pouvait décider de tout, et il protégeait son peuple sans lui offrir vraiment la liberté. Alors quit à n'avoir aucun pouvoir pour aider les gens, Edelwen préférait être une simple guerrière pour aider ceux qui en avait besoin, plutôt que de rester enfermé dans un magnifique palais qui avait des allures de cage à oiseau.

- Être une princesse c'est vraiment un fardeau... 

Murmura la jeune fille en se recroquevillant, les bras autour de ses jambes et la tête posée sur ses genoux.

La jeune fille fut surprise par sa réponse elle leva la tête et la tourna vers lui.

- Comment ça ? Comment puis-je l'être sans l'être à la fois ?

Lorsque Munto posa sa main sur l'avant-bras de la princesse elle se remit à rougir. Mais lorsqu'il lui parla de son père, elle fit de nouveau la moue et soupira :

- Vous ne connaissez pas mon père. Il croit que j'ai encore cinq ans. C'est déjà un miracle qu'il m'autorise à sortir dans les jardins du palais... Depuis toujours j'essais de lui expliquer ce que je veux, et ce pourquoi je me bat mais ça ne nous a jamais causé que des disputes. Il y a un fossé entre nous. J'ai décidé d'arrêter d'essayer d elui faire comprendre, au moins on ne se dispute pas, c'est plus simple...

Après quoi le jeune homme lui proposa d'aller se balader à cheval. Cela redonna du baume au coeur à la princesse. Elle se détendit et lui sourit.

- Oui volontiers. Mais l'ennuie c'est que je n'ai pas mon cheval...

C'était déjà un peu ce qu'elle faisait, se rebeller contre son père et s'enfuir du palais pour aider les gens. mais ces derniers temps elle ne pouvais plus, son père allait mal et sa mère aussi alors elle préférait rester auprès d'eux dans le palais. De plus, pour l'instant, il n'y avait rien à faire pour elle. Tout Télania était en émois politique. Elle savait simplement qu'elle devait se ternir prête pour le moment où quelque chose allait éclater, quelque chose dont elle ignorait encore ce que ce serait.

- D'accord, alors je vous suis.

Lui répondit la jeune fille lorsqu'il lui indiqua que c'était lui qui invitait. Lorsque le cheval apparut, la princesse fut émerveillé, il était vraiment beau et fort. Cela se voyait que c'était un cheval puissant.

- Il est vraiment magnifique. 

Munto monta sur le cheval et aida la princesse à monter à son tour. Elle hésita à mettre ses mains autour sa taille pour se tenir. Être aussi prêt du jeune homme la fit rougir et se sentir mal à l'aise. Elle sentait son coeur battre très fort. Si seulement la jeune fille avait pu comprendre à cet instant là ce qui se passait, que cette chose étrange et mystérieuse qui vous tombe dessus au coin d'une rue sans que vous vous y attendiez venait de la choisir.

Edelwen n'eut pas d'autre choix que de s'accrocher à Munto lorsqu'ils partirent au galop. la balade était vraiment agréable et sortir de la ville fit du bien à Edelwen. Elle était heureuse de voir qu'ils se dirigeaient vers la forêt. C'était un endroit vert et clair comme la jeune fille les aimait. Elle se rappela que c'était de l'autre côté de cette forêt, à sa frontière, que vivait les hauts elfes d'Elrond dont elle était une des descendantes.

- Oui, tout va bien. Tout est absolument parfait.

Répondit la jeune fille en souriant. Elle se demandait avec curiosité où le guerrier allait l’emmener maintenant. Elle ferma les yeux et inspira profondément. Elle avait oublié tous ses soucis et toutes sa colère. Cette balade lui faisait vraiment du bien, elle avait envie de rire de bonheur.