Voyage et retour au royaume

Le portail mena les navires en haut de la cascade. Il ne restait pus beaucoup de chemin à parcourir pour arriver à la cité d'argent. Le voyage était cependant bien triste pour les voyageur de l'Air. Autour de la rivière tout n'était que cendres et désolation. Déjà que la séparation avec Alia avait été dur pour son frère et sa soeur, cette vision désolatrice leur apportait encore plus de  peine. Roy se tenait sur le barrière à babord, plusieurs soldats se tenaient à ses côtés. L'un d'eux finit par dire ce qu'ils pensaient tous :

Roy se tourna vers lui et posa une main compatissante sur son épaule. Il lui fit alors son sourire rassurant dont lui seul avait le secret :

Le jeune homme parlait avec force et espoir au point que chacun à bord du navire reprit courage. Hélas ils n'avaient pas encore vu l'état de ceux qui n'avaient pas pu fuir lors de la dernière attaque explosive de leurs ennemis. Ils n'allaient pas tarder à le découvrir et leur courage retomberait sans doute à nouveau, mais pour l'instant leur prince ne pouvait rien faire de plus que les encourager et leur dire de garder la tête haute.

Le prince sourit à son tour à son meilleur ami. Il savait qu'au fond de lui le jaguaran était tout de même furieux face à l'état du royaume mais qu'il se contenait. Le jeune homme avait fait des progrès, sans doute par respect pour Roy qui avait tenté de lui expliquer la complexité de la situation. 

La navire arriva enfin au port et le roi sortit de sa cabine. Personne ne lui tenait rigueur du fait qu'il n'avait pas été sur le pont avec le reste des passagers, il avait beaucoup de choses à faire, et cela commençait dès leur départ du royaume de Cristal. Le prince de l'Air appréciait de voir le nouveau visage rayonnant de son père, un visage qu'il avait depuis la dernière bataille et le retour d'Alia. Il ne l'avait plus vu ainsi depuis qu'il avait été enfant. Malgré tout, il y avait une pointe de tristesse dans ses yeux, sans doute lié au départ et à la séparation avec sa fille. Quelque part cela fit plaisir à Roy, car enfin son père et sa sœur s'étaient réconciliés.

Ils commencèrent à descendre du bateau lorsqu'un soldat leur annonça la venue de Valmer. Roy sentit, tout comme les autres, une grande colère monter en lui, mais il fut le seul à parvenir à se contenir. Son père fut le premier à jeter la pierre au vieil homme difforme, puis Dalion s'emporta au grand désespoir du prince, décidément son meilleur ami n'aura pas pu se contenir très longtemps. le jeune homme s'avança et tendit son bras devant son père comme pour réprimer un geste agressif de la part du souverain et avant que sa sœur ne se mette à blâmer le traître à son tour. 

Il lança des regards insistants à son père et son meilleur ami. Ils devaient se contenir coûte que coûte. Après quoi le prince se tourna vers Valmer et employa toute sa diplomatie naturelle mais ne parvint tout de même pas à sourire. Il se contenta de garder une expression neutre :

Roy tentait d'éviter l'incident diplomatique de catégorie mineure, certes, mais incident tout de même. Aussi préféra-t-il ne pas répondre à la pique du vieux serpent courbé qui se tenait devant lui. Il évita son regard et posa une main compatissante sur l’épaule de son père qui avait bien l'air de se retenir de sortir son épais et de trancher ce sourire hideux de la face ridée du traître. 

Sur invitation de Valmer, qui faisait un peu trop comme s'il était le maître des lieux ils entrèrent dans une salle du palais à peine en reconstruction. Ce qui choqua les arrivant ce n'était pas la disparition des portraits mais me fait que des murs soient encore debout. Le prince s'avança là où il y avait eu le portrait d'Alia et se tourna vers Valmer :

Le jeune homme continuait à rester diplomate. Il le fallait. Oublier sa haine, revenir calme, penser aux choses importantes à faire. Il se tourna de nouveau vers le mur vide et soupira :

Le reste était en ruine, la majorité de la ville et du palais n'était plus que de la cendre. C'est alors que le paysage le plus horrible attendait les survivants du royaume de l'Air. Le prince s'avança sur ce qui était autrefois un balcon qui donnait sur l'ensemble de la ville. Un spectacle d’horreur et de désolation s'étendait sous ses yeux. Des milliers de cadavres carbonisés jonchaient le sol calcinés. On pouvait encore lire l'horreur, la peur et la douleur dans les crispations des cadavres, funeste spectacle pour un retour à la maison. Le jeune homme tomba à genoux face à cette vision. Tout était de sa faute, il aurait du les sauver... Et pourtant lui avait survécu, lui avait fuit et tous ces gens étaient morts...

Pour que les famille viennent les réclamer !? Cette phrase ébahie le prince de l'Air qui s'était relevé. Il porta son regard sur le vieil homme, puis de Valmer aux cadavres, puis des cadavres à Valmer. Est-ce que ce vieux traître était aussi fou ? Sans doute. les deux s'alliaient bien. Malgré tout, Roy ne dit qu'une seule chose :

Il détourna un instant son regard de la scène et s'aperçu que Valmer mettait un mouchoir sur son nez. Ah oui, l'odeur de ces cadavres calcinés en train de se décomposer était bien âcre, aussi âcre que l'odeur de la traîtrise du vieux fourbe. Si Roy était coupable de ne pas avoir sauvé ces gens, Valmer, lui, était coupable de l'attaque quelque part. Pourtant il ne pliait pas sous le poids de la culpabilité. Le jeune chassa cette idée de sa tête, de toute façon, en ce jour, ça ne changeait rien. C'était Dalion qui avait raison, il devait se montrer fort pour les survivants. Il se redressa donc et se tint droit, comme le prince qu'il était.

Il ne finit pas sa phrase. il ne voulait pas dire que les morts était dévorés que de la viande. Beaucoup de travail les attendait, mais enterrer les morts était une priorité. le jeune homme regrettait qu'il faille faire une fosse commune, mais le nom de tous les morts seraient inscrits sur une grande pierre de marbre blanc et dressé au dessus de la fosse. Ils n'avaient malheureusement pas le choix. Ce serait un travail long et fastidieux mais il faudrait le faire.

Sur ces mots, il lança un regard à Valmer qui voulait dire "vous aussi" car bien qu'il soit voûté et qu'il ait une canne, Roy savait que le vieil homme était capable d'aider.

Roy savait bien que le vieil homme n'avait aucune envie de se salir les mains. Elles étaient pourtant bien sales. C'est pourquoi Valmer montra tout ce qui avait été prévu pour la reconstruction de la ville et du palais. Le prince se rappela ce que, lui avait demandé sa sœur, qu'il n'y ait pas trop de changements. Ceux que proposait le nouveau plan semblaient corrects.  Il en parlerait avec Alia à l’occasion, mais il ne pensait pas qu'elle serait contre. Les changements apportés étaient de bonnes idées.

Demanda le jeune homme en se tournant vers le roi. Il avait beau donner des ordres, il n'oubliait pas qu'il n'était que le prince, mais son père, bien qu'à nouveau en pleine forme, ne s'imposait pas beaucoup. Il n'avait même rien dit depuis que son fils l'avait stoppé dans sa colère face au vieux serpent.

Le financement était un problème majeur pour Roy, il ne voulait pas accepter l’argent de Darkhell, mais pouvaient-ils se permettre d'employer leur propre argent ? En avaient-ils assez ? Il avait quelques doutes sur l'affaire, mais il devrait attendre de pouvoir faire calmement les comptes avec le trésorier du royaume. Il se contenta donc de ne rien dire sur l'argent. En revanche le temps le surpris :

Dit Roy en souriant au vieil homme. Puis il se pencha une dernière fois sur le plan pour l'étudier minutieusement. Puis il se redressa. C'est à cet instant que Valmer sortie une phrase fatidique. En un instant, le sourire charmeur du prince se changea en air serieux et ses yeux se plantèrent dans ceux du vieux traître dans un regard noir et lourd de repproche :

Roy se tût puis inspira profondément, faisant redescendre la haine qui venait de l'envahir puis il se tourna de nouveau vers Valmer. Oh que oui il allait participer à l'enterrement, comme tout le monde, et il n'aurait pas le choix :

Valmer était piégé. Il n'avait plus d'autre choix que de se plier à la règle. Roy le fixait avec tout son sérieux.

Roy fut suivit par son père et cela le fit sourire. Il appréciait que son père prenne des initiatives et donne des ordres, s'imposant à nouveau comme le roi légitime du royaume de l'Air. Il avait si longtemps délaissé les rennes du royaume que le prince avait prit l'habitude de diriger en grande partie à sa place, mais il lui cédait volontiers l'autorité désormais. De plus il avait parfaitement raison, toutes les créatures volantes du royaume leurs seraient d'une aide précieuse. De plus il imposa clairement aux inquisiteurs de mettre la main à la pâte ce qui plut beaucoup à Roy.

"Merci père de t'imposer enfin."

Se dit-il à lui-même, rassuré par la vraie présence du roi. Ce dernier se tourna alors vers son fils et lui indiqua ce qu'il aurait à faire, tout en lui rappelant que certaines choses ne pouvaient pas prendre trop de temps, tel que l'enterrement des morts. Le jeune homme devait donc s'y résigner mais il le fit de façon neutre puisque l'ordre émanait de son père. 

Répondit-il simplement en s'inclinant légèrement. L'emplacement et la façon d'enterrer les morts donné par le roi convenait parfaitement à Roy. Il n'avait rien à redire et était donc prêt à se plier aux ordres de son père et à commencer dès qu'on lui donnerait le départ.

Roy écouta attentivement toutes les directives données par son père aux différentes personnes présentes autour de lui. Cela arrangeait bien le prince de ne pas avoir à traiter la paperasse. Après que le roi eu fini, tout le monde attendait, c'est alors qu'il leur indiqua qu'ils devaient s'y mettre sur le champ. Le jeune homme commença à s'éloigner, suivie par sa sœur, lorsque leur père la rappela, Roy se tourna vers la jeune fille et lui sourit avec compassion en jetant un œil sur la pile de parchemins posés sur la table. Le jeune homme retourna au navire où il quitta sa tenue officielle pour une tenue plus simple et pratique, lorsqu'il redescendit, Dalion, Valmer, les inquisiteurs et plusieurs personnes l'attendaient, certains s'étaient changé aussi.

Tout en parlant, le jeune homme avait désigné plusieurs groupes de personnes qui se séparèrent pour se rendre aux différents points indiqués par le prince. Le jeune homme voulait Valmer dans son groupe pour l'avoir à l’œil, mais il avait séparé les inquisiteurs à travers les différents groupes. Ils arrivèrent sur place au bout de quelques minutes. Une odeur âcre de chaire carbonisée en décomposition se dégageait de la zone où ils venaient d'arriver, mais cela n'arrêta pas Roy qui remonta ses manches et pris un homme avec lui pour qui l'aide à porte un cadavre sur un brancard. Plusieurs charrettes attendaient pour que l'on dépose les corps.