La reconstruction au Royaume de l'Air

C'est à contre coeur, mais sans pouvoir s'y opposer, que Valmer fut forcé de venir ramasser les cadavres dans le secteur sud. Heureusement, il était accompagné de quelques Inquisiteurs, qui l'aideraient dans sa pénible tâche. Sans y être accord arrivé, le Grand Inquisiteur savait le lieu infectés de morts et d'odeurs nauséabondes en raison du fait qu'il était le plus proche de la cascade à l'envers, et donc des assauts. A vrai dire, Valmer bien que mauvais personnage, n'avait jamais tué de lui-même qui que ce soit, il était donc selon lui, vierge de tout crime, simple politicien qui voulait imposer ses idées et convictions. Afin débiter toutes mauvaises odeurs et contaminations orales, il se banda le bas du visage d'un fichu de lin bleu marine et, appuyé sur sa canne, il partit déterminé avec le prince de l'Air.
Dans les rues, les survivants, s'écartaient, à la fois perplexes et inquiets, de les voir traverser la ville. Valmer, entouré de ses Inquisiteurs restait muet. Ce n'est qu'une fois arrivé dans la zone indiqué par Roy, qu'il sorti, un parchemin, une plume et donna ses premiers ordres.

- Inquisiteurs, je veux que tous les défunts soit recensés, vous me les amènerez et vous les mettrez dans cette charrette.

Et sans attendre, sous les yeux du prince de l'Air et de son ami, les Inquisiteurs s'engouffrèrent dans les ruelles, et ramenèrent très vite les premiers défunts. Valmer, debout sur une caisse, comme le chef d'orchestre de cette danse macabre, armé de son parchemin, sa plume et du livre de recensement, commença à écrire. Il semblait bien reconnaître les victimes, parmi les dizaines de milliers d'habitants de la capitale, à en voir la vitesse à laquelle il inscrivait le nom de chacun, après juste quelques coups d'oeil sur leur cadavre.

Alors que chacun commençait à se mettre à l'ouvrage, Valmer avait de nouveau décidé de ne pas se salir les mains. Roy cru un bref instant, lorsqu'ils arrivèrent sur place, que le vieil homme "s'empressait" de se mettre à l'ouvrage, or, le traître en avait décidé autrement. Il s'en aperçu en revenant déposer un corps sur une charrette près de lui. Le prince soupira, il n'était pas là pour faire le gardien de condamnés devant effectuer des travaux d'intérêt général. Cependant après un court instant d'observation, il s'avança vers Valmer et le rappela à l'ordre :

- Monsieur Valmer, il me semble que l'on vous a demandé de transporter les cadavres et non d'inscrire des noms fictifs sur un parchemin, car, bien que je ne doute pas de vos compétence *ironie*, je doute fort que vous soyez en mesure d'identifier les cadavres que l'on vient d'amener.

L'air autoritaire du jeune homme en aurait persuadé plus d'un. Cependant il gardait entièrement son calme, les bras croisés, et fixait de ses yeux bleus et graves le visage fripé comme une vieille pomme de Valmer. Il espérait que le vieil homme allait se mettre au travail rapidement avant que Dalion ne revienne, sinon il n'était pas sûr de parvenir à retenir le jaguaran plus longtemps.

Si le timbre emprunté par le prince de l'Air aurait persuadé le commun des mortels, le Grand Inquisiteur se contenta de de sa caisse, de s'approcher du jeune homme, sous le regard des Inquisiteurs qui se postèrent autour de leur maître, cadavre parfois sur les épaules. Il était évident que Valmer s'était senti outrageusement offensé et qu'il comptait encore rappeler à ce nouveau venu, arrivé comme une fleur alors qu'il avait abandonné son soi disant peuple. Une fois arrivé devant lui, que ses yeux pouvaient se fondre dans les siens, sa langue fourchue siffla :

- Vous vous dites prince mais ne connaissez pas même votre peuple. En tant que chef de la sécurité et de la Justice au nom de son excellence, je connais tout sur tous. Par exemple, regardez ce corps.

Valmer lui montra celui que portait l'un des Inquisiteurs, brulé par une déflagration et le visage arraché par une explosion.

- En vue de ce qu'il reste de lui, je peux vous dire qu'il s'agit d'un homme, riche en vue de son alliance en or, et si je la regarde bien je peux y discerner des armoiries. Il s'agirait du comte Veolys.

A chacune de ses hypothèses, le Grand Inquisiteur montrait les différents indices correspondant, avant de conclure :

- Votre père sera fort aise d'apprendre que cet homme, qu'il ne portait pas dans son coeur, est mort.

Puis, alors qu'il venait d'écrire le nom du défunt sur sa funeste liste il ironisa :

- Alors vous me direz que pour les gens moins aisé, la tâche sera plus dure. Détrompez-vous votre altesse, j'ai l'oeil, et si les bijoux ne peuvent pas m'aider à l'identification, les restes, peuvent être très bavards.

Race : Jaguarans Age : 17 ans Premier combat : 25/06/2009 Combats menés : 125

Hélas, pendant que le vieux traître parlait, ce que carignait Roy arriva. Dalion était en train de rapporter l'un des cadavres avec un de ses jaguaran, lorsqu'il aperçu la scène. Comme le vieux moribond ne faisait rien, et de plus il se prenait pour un maître de chantier, debout sur sa caisse. Il se tenait menaçant devant le prince de l'Air, entouré de ses gorilles qui lui servaient d'assistants. Le sang du jeune jaguaran ne fit qu'un tour, il posa le cadavre et se précipita vers Valmer, s'interposant entre lui et Roy et il montra un air menaçant au vieil homme racorni.

- Vous êtes vraiment un sale prétentieux ! Vous êtes incapable de reconnaître les pauvres, tout comme nous ! Vous faites tout ça pour ne pas vous salir les mains alors que vous êtes autant responsables que nous de tout ce bordel ! Et en plus vous osez prendre un ton menaçant avec votre prince alors que vous êtes juste un pauvre minable insignifiant !

Dalion sauta sur la caisse en empoigna Valmer par le col, les sourcils froncé et la respiration rapide. Il planta son regard foudroyant dans celui du vieil homme.

- Vous n'êtes qu'une sale ordure ! Vous devez vous salir les mains comme tout le monde au lieu de vous trouver des pretextes aussi minables que vous pour ne pas vous atteler à la tâche !

Roy n'eu pas le temps de répondre à Valmer. Lui qui craignait que Dalion arrive avant qu'il ait pu soit convaincre le vieux traître de se mettre au travail, soit de laisser tomber, il ne pu empêcher ce qui arriva en quelques instant. Son meilleur ami avait bondit tel un fauve sur l'Inquisiteur pour venir défendre le prince. Le jeune homme tenta une première fois de s'interposer :

- Non Dalion, ne...

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le jaguaran avait sauter sur la caisse et empoigné le vieil homme qui semblait une souris sur le point de se faire dévorer par un lion. Roy aurait volontiers laissé son meilleur ami refaire une coupe au vieux tordu, mais il avait des responsabilité. D'autant que Dalion devenait très agressif. Le jeune homme blond sorti ses ailes et entoura le jaguaran de ses bras pour le détacher de Valmer.

- Ça suffit Dalion ! Nous perdons un temps précieux, et ce pour des idioties.

Par "idioties", Valmer était compris dans le lot, mais cela ne se remarqua pas. Roy relâcha doucement le jeune homme à côté de la caisse et lui fit comprendre par son regard qu'il n'avait pas tout à fait tort mais qu'il ne pouvait pas se permettre d'agir ainsi. Malgré cela, il sentit bien qu'il n'avait pas réussi à calmer son meilleur ami, et que cette intervention de sa part avait sans doute blessé le jeune jaguaran dans son orgueil.

Lorsque le jaguaran bondit sur lui, le Grand Inquisiteur et ses hommes n'eurent le temps de riposter. Le ouvre vieil homme fut agrippé par le col et soulevé de son piédestal comme un vulgaire fétu de paille. Le regard de son rival, braisière de haine à son égard lui fit perdre toute courage qu'il pouvait lui rester, autrement dit pas grand chose. Valmer aurait en vérité voulu hurler à l'aider, chercher à se venger de cette affront et riposter, mais il savait sa situation fort embarrassante et quoiqu'il ferait ne servirait qu'à attiser la rage du jeune homme. Ce dernier l'accusait de tous les crimes, pour lesquels Valmer se sentait innocent. Il avait en effet choisit de respecter la loi de Télania : obéir à l'Empereur ou à l'héritier du trône, c'est-à-dire à Darkhell. Finalement, Dalion, Roy, Alia et tous ses insupportables personnages qui se disaient de la Lumière étaient les seuls coupables dans cette guerre. Ils avaient en effet entrainé des Royaumes entiers à s'opposer à un retour au trône de l'Empereur et avaient par conséquence enjôler des milliers d'habitants pour guerroyer contre les loyalistes et l'unique pouvoir légitime. Dalion oubliait aussi qu'il n'avait su sauvegarder son peuple de l'extinction, et ne savait plus non plus que le Grand Inquisiteur avait un pouvoir supérieur au prince du Royaume où il exerçait.
Heureusement que Roy intervint pour ramener à la raison son pauvre ami. Cependant aucun des deux ne virent les Inquisiteurs se placer en cercle, lance magique en joue, pointée sur le jaguaran. A peine eut-il lâché leur seigneur qu'ils lancèrent de leur arme un sort de paralysie, frappant violemment le fougueux jeune homme qui s'effondra, inconscient, enlacé par une chaine magique dont les pouvoirs, disait-on, avaient la capacité de démultiplier la douleur de sa proie si celle-ci tentait de s'agiter. Roy fut écarté par d'autres Inquisiteurs du corps inerte de son ami pendant que Valmer, sourire cynique aux lèvres, descendant de son piédestal, l'ardeur retrouvée :

- Inquisiteurs, emmenez moi cet hors la loi ! Je l'arrête pour agression physique et verbale envers un haut représentant de l'ordre et de la Justice Imperiale.

Les Inquisiteurs soulevèrent Dalion en le portant par les épaules et au nombre de cinq, ils partirent en direction d'un petit vaisseau de l'Inquisition qui venait d'atterrir, suite à l'attaque envers leur chef. Ce dernier, après que le prisonnier y fut chargé, y monta en s'adressant au prince de l'Air, toujours retenu en arrière par les Inquisiteurs qui lui barraient la route.

- Je suis dans l'obligation de vous quitter votre altesse, mais mes hommes seront toujours ravis de continuer notre dure labeur pour la reconstruction de cette sublime capitale !

A peine eut-il fini sa phrase que le vaisseau s'envola, en direction de l'Ouest.

Tout se passa très rapidement. A peine Roy avait-il lâché son meilleur ami que les inquisiteurs bondirent sur eux et les séparèrent, puis avant que le jaguaran ait pu réagir, ils l'avaient enchaîné par un sort et il s'effondra sur le sol. Le prince de l'Air voulu venir vers lui mais les inquisiteurs le retenaient fermement. C'est alors que Valmer le fit arrêté et emmené, Roy tenta désespérément de sauver son meilleur ami :

- Je vous en prie seigneur Valmer !

Mais il en put rien faire. Déjà le vieil homme lui avait dit au revoir et le vaisseau avait décollé. Les inquisiteurs lâchèrent le jeune homme qui resta figé, impuissant. Tout autour de lui s'étaient arrêtés, ahuris par le spectacle qu'ils venaient de voir. C'st alors que le jeune homme se retourna vers les spectateurs et vit la colère qui montaient en eux et les regards noirs lancés vers les inquisiteurs. Ils devaient vite calmer la foule avant que cela ne dégénère de façon pire encore.

- Allons, remettons-nous au travail, je me chargerai de cela plus tard.

Chacun se remit donc à l’ouvrage non sans quelques marmonnements à l'égard de Valmer et des inquisiteurs. Le prince se tourna vers le ciel où le vaisseau qui avait emmené son meilleur ami venait de disparaître. Qu'allait-il faire maintenant ? Prévenir Alia et Mythos ? Mais pouvaient-ils réellement faire quelque chose ? Ils n'étaient pas au dessus des lois... Ou du moins si, mais ils seraient mal vu de leur part de les digresser. Et comment allait-il annoncer ça à sa sœur ? Elle allait devenir folle... Saurait-elle se contrôler et ne pas faire de bêtises pour libérer le jeune jaguaran ? Tout cela inquiétait beaucoup Roy, d'autant qu'il ne voulait même pas imaginer dans quelles conditions son meilleur ami allait être détenu.

"Quel fou tu es Dalion... Dans quel pétrin t'es-tu encore fourré ?..."

FIN DU TOPIC

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