Un petit briefing

A peine s'était-il évaporé que Mythos fit son apparition dans un halo de lumière devant le frère de Stalven. Ce dernier surpris par cette arrivé avait dégainé son sabre, prêt à se défendre, mais le mage blanc était sur la défensive et d'un coup de bâton, désarma son adversaire.

- Est-ce comme cela que vous accueillez vos amis sire Forciticus ?

Ce fut évidemment sur le ton de la plaisanterie que le vieil homme fit cette réflexion à l'ancien chef des Rebelles. Pour se faire pardonner de cette soudaine apparition, il lui ramassa son épée et la lui tendit aimablement.

- J'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de vous avoir faussé compagnie Alia, et moi, nous avions à parler de maître à apprenti.

Sans attendre, il lui demanda de le suivre, en marchant d'un pas vif, vers la sortie du Palais, dans une direction bien opposée à celle où Alia se trouvait.

- Ne trainez pas, nous ne sommes jamais en sécurité pour parler librement dans ces lieux.

Ils sortirent du Palais, du côté de la grande place, là où trônait la statue de l'actuel Empereur, pour monter sur deux chevaux, qu'un petit garçon, les yeux bandés, avait préparé. Mythos monta sur le blanc, son cheval de prédilection, et regarda Forciticus encore pied à terre.

- Si votre mission est de protéger Alia, vous ferez mieux de me suivre.

Puis, à l'intention de l'enfant :

- Glen, je te charge de prévenir Alia de notre absence, prend soin d'elle.

Sans attendre une réponse de Glen  qui était alors resté aussi expressif qu'une statue (mais pas celle de l'Empereur, derrière eux, qui inspirait l'ambition, le charisme et le pouvoir), Mythos fit claquer ses rennes et le cheval parti au galop, suivit par celui de Forciticus, qui le suivait, puis se plaça à côté de lui. Le Mage ne disait rien, préférant garder une forme de mystère, ou peut-être parce que son nouveau compagnon ne lui avait rien demandé. Les deux cavaliers traversèrent les différentes routes pavées de marbre de la ville, ses larges escaliers pour accéder jusqu'au muraille, sortie de la Capitale Télanienne. Cependant, au lieu de continuer de longer la rivière en prenant la route qui menait à la sulfureuse surface des commérants, à quelques kilomètres de là, dont on pouvait discerner les hauts bâtiments au loin, Mythos tourna vers le Nord-Est, afin de contourner la cité, pour aller en direction des montagnes.

- Il ne nous faut pas perdre du temps.

Le paysage était d'une sublime beauté, l'Enya, fleuve sacré, serpentait entre les falaises verdoyantes, où des troupeaux de créatures paissaient tranquillement, sans aucune crainte de ce qu'il pouvait se passer du côté des humains. L'air était frais et l'on voyait les montagnes, aux sommets enneigés, se rapprocher lentement. Ils ne faisaient que le tour du Palais de Cristal pour se rendre au pied des montagnes dans les bois. La végétation devenait d'ailleurs de plus en plus dense mais les deux cavaliers ne cessaient de suivre un chemin, comme tracé dans la montagne, entre les sapins, ponctué de petites pierres de chaque côté de la voie sur lesquelles des runes draconiques étaient inscrites. La route devenait de plus en plus raide, mais toujours aussi accessible, désormais, nos deux amis pouvaient distinguer la capitale entre les arbres, vue de plus haut, là, à une près de cinq cents mètres en dessous d'eux, sur la gauche.

- Je ne pensais pas votre cheval capable de garder ce rythme. Mes félicitations messire Forciticus. Vous êtes un excellent maître.

C'est alors, qu'à un virage, les cavaliers s'arrêtèrent, brusquement, sur ordre de Mythos. 0 gauche, la vue était splendide, on y voyait le Palais de Cristal et ses tours scintillantes, et au delà, la surface des Commerçants, immense cité qui s'étalait sur toute la côte depuis les montagnes du Nord jusqu'à celle du Sud. Mais en vérité, le vrai chef d'oeuvre se tenait face à eux : une immense porte blanche, couvertes de dorures et de sculpture : la porte du Temple de Lumière.

Mythos s'était plusieurs fois rendu dans ce lieu divin, et pourtant, il ressentait toujours cette même émotion lorsqu'il s'en approchait, lorsqu'il voyait la beauté du lieu. C'est pourquoi, il resta un petit instant à contempler l'édifice, vision onirique qui lui traversa l'esprit, avant de s'en approcher.

- Voilà surement le seul lieu sur de ce monde aujourd'hui.

Ils s'approchèrent de la porte à double bâtants, haute de plusieurs mètres, qui s'ouvrit sans aucune difficulté, à la simple poussée du mage blanc avec son sceptre. Le Temple de Lumière, au même titre que ceux des Ténèbres étaient un lieu accessible à tous, hormis la salle de l'autel, où seul l'Elue peut s'y rendre. Néanmoins, un voile de magie blanche protégeait l'entrée, car à peine franchissait ton le seuil qu'une créature étant soit peu maléfique périssait. Mythos n'avait guère de soucis à ce faire à ce sujet, car il avait été un ancien Elu du Bien, néanmoins, il mit en garde Forciticus du danger :

- A chacun de vos méfaits, y compris la mort donnée, vous sentirez comme un poignard se planter en vous. Rassurez-vous, ils ne vous tueront que si vôtre âme est plus noire que blanche.

Mythos traversa le premier en silence, et se cacha de montrer sa douleur, lui qui avait évidemment tué, que ce soit des soldats, des orcs, ou d'autres mortels de Télania. Une fois à l'intérieur, l'atmosphère était des plus agréables ; on y ressentait le bonheur, la joie, l'amour, le bien être, toutes ces émotions qu'Alia pouvait nous offrir grâce à ses pouvoirs. Le Temple de Lumière était en fait comme une immense tour depuis l'intérieur, les murs tapissés de bibliothèques contenant des livres et des savoirs ancestraux. L'immense salle, dont le diamètres devait dépasser les cinquante mètres, regorgeait d'objets, d'artefacts, de choses plus ou moins utiles, du moins aux yeux de certains. Au fond, entre deux arches d'où partaient des escaliers circulaires, un tombeau trônait, au pied duquel des reliques avait été déposées. Mythos ne prêta pas attention à l'immense sarcophage d'or et de joailleries, préférant se diriger vers un bénitier, tenu par un dragon de pierre.

- Le voilà ! Venez Forciticus, je ne peux le déplacer. ça devrait nous aider pour votre entrainement.

Ici Mythos se sentait chez, lui. De fait, il nous apparaissait beaucoup plus conviviale, détendu, voir même un peu excité. Heureusement, il restait digne et sage, de sorte à conserver toute sa prestance et son sérieux. C'est alors que Forciticus pacha son interrogation, enfin devait se dire la mage.

- Oui votre entrainement, cela vous surprend ?

Cette fois, il était resté immobile, devant la jatte d'eau, tenue par cette statue.

- Vous n'êtes pas sensé ignorer que notre Empereur, par ses pouvoirs de l'Univers, a la faculté de s'insinuer dans nos pensées si notre regarde croise le sien. Je sais qu'il fera tout pour connaître nos intentions futures et étant donné que vous êtes l'un de nos plus proches amis, il fera tout pour tenter de vous usurper ce que vous saurez. C'est pour cette raison que je vous ai éloigné de nous cet après midi, le temps de donner quelques conseils à Alia sur l'Empereur. Du coup, je veux vous apprendre à contrôler vos pensées.

Et sans crier garde, il posa son sceptre sur le torse du prince de la Terre et une onde de choc sembla l'envahir. Il sentit en lui toutes ses pensées dévoilées, défilant en lui à une vitesse folle, remontant dans le temps, d'abord la dernière dispute avec son frère, puis la perte de ses proches dans la caverne des Rebelles, et ainsi de suite par épisode, des événements intimes, d'autres douloureux, pour la plupart. Soudainement Mythos se retira, et Forciticus se sentit comme propulsé en arrière suite à cette première attaque du Mage.

- Dites-vous que l'Empereur saura utiliser chacun de vos souvenirs pour vous influencer, voire vous abattre psychologiquement. Pour peut qu'il parvienne à les travestir, comme il l'a fait à votre frère. On ne peut pas transformer la vérité, mais l'on peut faire changer les pensées qu'on a pour quelqu'un. Et je pense que Darkhell est très bon pour ça. Alors imaginez donc ce qu'il se passerait si le garde du corps de notre chère amie se liait d'amitié avec son ennemie ? Evidemment, je sais que vous êtes un bon combattant, mais contre le seigneur des Ténèbres, il n'y a plus que de la magie. Et contre lui il faut être parfait.

A peine eut il fini que Mythos replaça son sceptre sur le torse de Forciticus, en le regardant dans les yeux, attendant son accord cette fois-ci pour forcer les portes de ses souvenirs et de ses pensées.

Alors qu'il pensait pouvoir lancer son sortilège, Mythos s'arrêta, et retira le bout de son sceptre du torse de son compagnon, avec un soupire navré.

- Vous êtes libres de partir, bien évidemment, si vous ne vous sentez pas capable d'affronter la vie. Néanmoins, vous ne ferez que satisfaire les plans du seigneur des Ténèbres qui souhaite nous éloigner les uns des autres. Je ne pense pas que c'est ce que vous désirez.

Le mage baissa la tête en espérant que Forciticus se montrerait plus courageux par la suite de son entraînent, pour cela, il se dit qu'il fallait s'y prendre autrement dans la mise en oeuvre de cette séance.

- Ne voyez pas vos ennemis comme des adversaires mais plutôt comme des obstacles et des portes qui nous aident à franchir les étapes d'une quête, celle de la recherche du courage. Darkhell joue avec Télania comme avec un échiquier et il cherche en permanence à mettre les pions adverses face à leurs opposants. Pour vous il sait que votre faiblesse et votre peur résident dans cet amour contrarié que vous portez à votre frère. A partir de là il pourra vous manipuler aisément. Cessez de penser à votre frère du passé, mais pensez à celui du présent, à celui qu'il devrait-être, et non celui qu'il est

Il invita Forciticus à s'approcher du bénitier et y plonger sa tête dans l'eau. Evidemment, il fallait avant lui expliquer ce qui allait se passer.

- Cette eau va traverser vous souvenirs, inutile de lutter, c'est de la magie ancestrale. Elle va chercher tous vos mauvais souvenirs et vous les renvoyez face à vous, il vous faudra lutter, seul, contre eux.

Mythos espérait qu'il réussisse et que la peur ne l'envahisse pas. En effet, si le prince de la Terre réussissait à contrôler ses peurs, déjà l'Empereur aurait beaucoup plus de mal à s'en prendre à lui.

Mythos suivait l'avancée du parcours initiatique et spirituel de Forciticus à l'aide de sa magie, sa main étant placé sur son bras et captant chacun de ses sentiments. Il était évident que le pauvre jeune homme était submergé par ses mauvais souvenirs. Pour Mythos, l'expérience ne faisait que débuter, il fallait alors lui donner un coup de main. Ce bénitier magique avait le pouvoir de nous révéler à nouveau nos plus mauvais souvenirs. Par conséquent, il fallait le forcer à ne nous les prendre et à lui donner ceux qui nous plaisaient. Alors, le mage ferma les yeux et s'insinua à son tour dans l'esprit du prince déchu de la Terre. Sans avoir à y rester longtemps, il trouva un souvenu joyeux, celui-ci correspondait à un jeu dans la neige avec son frère Stalven, alors qu'ils n'avaient pas même dix ans. Au seul son du rire de Forciticus petit, Mythos se doutait que ce simple souvenir aiderait Forciticus à lutter contre les mauvais.

- Pensez joyeux !

Glissa-t-il avant de quitter l'esprit du jeune homme. Il était évident que l'artefact, en voyant que Forciticus allait désormais tenter de résister, allait redoubler de virulence. Néanmoins, Mythos veillait à tout et sa main sur le bras de son apprenti d'un jour. Il sentit au bout de plusieurs minutes que le jeune homme semblait mieux s'adapter à ces souvenirs, qu'il parvenait à les contrôler, certes pas encore avec perfection, loin de là, mais suffisamment pour un débutant. Alors, il lui fit sortir la tête de l'eau et lui tendit de quoi s'essuyer.

- Je suis content de vous, pour une première fois, six heures contre ses souvenirs c'est énorme. Mais ce n'était que le début.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il s'était écoulé autant de temps ; Forciticus, détaché de l'espace-temps avec le bénitier magique, y avait donc perdu tout repère temporelle. De la même manière il sembla surpris de se retrouver dans ce lieu sacré qu'était le temps de la Lumière.

Le Mage de Lumière, qui avait fait disparaître son bâton, marchait en faisant les cents pas, les mains derrières le dos, non pas pour réfléchir, mais pour profiter de l'immensité spectaculaire de ce temple. Le plafond, dôme céleste, se situait à plusieurs centaines de mètres de leur têtes, le chemin étant barré par d'innombrables passerelles de bois luisant, d'un point à un autre des parois bibliothèques de la grande tour. Un vrai dédale de merveilles, où l'on pouvait trouver tout ce que nous rendait heureux. Peut-être que Forciticus trouverait son objet. Un peu dans ses visions oniriques, Mythos, bien qu'en ayant fait attention à la remarque du jeune prince, se contenta d'une réponse toute simple :

- Un entrainement plus difficile est plus efficace lors du vrai examen.

Puis, une seconde remarque, cette fois plus pressée, fusa de la voix de son compagnon. Cette fois le mage cessa sa déambulation lente et rêveuse, et le regarda, comme surpris.

- Alia ? Mais que voulez-vous qui lui arrive ? Elle est entre de bonnes mains. Je la sais en sécurité, avec Darkhell, elle ne risque rien.

Sans même se douter de la portée que pouvait avoir sa phrase, Mythos croyait à ses propos. Tout d'abord il y avait Glen, pour la protéger des mauvais tours, mais il savait que l'Empereur ne pouvait, et ne voulait pas tuer ou même faire le moindre mal à son ennemi. Il avait besoin d'elle, comme elle a besoin de lui. A eux seul, l'équilibre du monde était intact. Le danger serait qu'un tiers fasse du mal à l'un ou à l'autre. Mythos, dans cette balance mystique, ne représentait que l'aiguille, qui se déplace dans le but de faire en sorte que les deux forces s'équilibrent.
C'est en ayant répondu, qu'il reprit sa déambulation, marchant vers le tombeau, seul région du bâtiment épargnée par le bazar, où l'ordre et la fierté imposait comme une fausseté dans ce temple de la Lumière.

- Depuis que les prêtres ont quitté ce lieu, je le trouve particulièrement plus naturel ? Ne trouves-tu pas ?Chaque objet est là, incarnant le savoir envahissant chacun des espaces disponibles, savoir, bonheur, joie, tout personne peut y trouver ce qu'il désire le plus mais qu'il a perdu. Evidemment il faut énormément le désirer. J'avais perdu il y a longtemps de cela mes bésicles, j'espérais les y retrouver mais il semblerait que je n'y tenais pas assez.

Mythos s'était arrêté devant le tombeau, et se retourna en levant les yeux, pour contemple la lumière venu du ciel, traversant les grands vitraux pour frapper la statue centrale, Un Dragon à deux têtes, plumeux, dont l'une de ses pattes, au bout desquels des serres tranchantes avaient été ciselées, reposait sur une sphère, vierge de toute gravure. La splendide statue, haute d'une dizaine de mètres était entouré d'une colonnade de marbre blanc, pour former un dôme doré, comme une petite chapelle dans cet immense tour.

- Ne soyez pas trop dur envers les prêtres messire Forciticus, il y en a des très bons.

Toujours sans son bâton, à peine vouté, le vieil homme venait de regarder le prince en lui souriant, pour, sans attendre lui répondre :

- En ce qui me concerne, non. Par contre, vous vous avez perdu quelque chose, et peut-être le trouverez-vous ici. Je ne peux vous dire quoi, car j'en ai aucune idée, mais en le trouvant, vous saurez.

Mythos avait une petite idée de ce que Forciticus pouvait trouver dans ce lieu sacré. Sa première hypothèse était retrouver le frère qu'il avait perdu, la seconde étant les sentiments qu'il cachait et se cachait et qui était donc sa faiblesse. Comme le jeune homme sembla perplexe, le mage lui fit signe de chercher. Au bout de quelques minutes infructueuses, le vieil homme, ferma les yeux et sans crier garde, tenta de s'insinuer dans l'esprit de son apprenti, afin de voir si ce dernier allait s'en rendre compte et surtout riposter. Mythos comptait être extrêmement offensif et avait prévu de faire surgir de ses souvenirs, les plus douloureux, et parfois mêmes des tissus de mensonge, comme Darkhell l'avait fait pour son frère Stalven, en lui faisant croire que ses parents avaient été tués par un homme du Bien.

La curiosité de Forciticus fit plaisir au mage, qui appréciait faire partager ses connaissances avec des plus jeunes, si ces derniers se montraient intéressés. il se retourna donc pour s'approcher du tombeau, de marbre rouge, noir et blanc, couvert d'or à des endroits. Incrusté dans le mur, sous une petite voute semblable à une petite chapelle, on distinguait clairement le cercueil, en marbre noir, très arrondis, portés par deux dragons en marbre blanc et duquel semblait renaître et s'envoler un phoenix d'or aux yeux de rubis. Sur le cercueil, un cavalier cabré, fixait au lointain, vers le sud. Il s'agit de la représentation de celui qui gisait là, depuis maintenant plusieurs milliers d'années. Il est évident que dans cette description je vous épargne tous les détails et certaines précisions de toutes beautés, les laissant à l'imagination du lecteur.

- Il s'agit de la dernière demeure du premier Empereur, du tout premier Empire, de Télania, Noelopan Ier, Empereur Phoenix, protecteur du Halo.

mythos fit apparaître une petite gerbe au pied de l'immense tombeau, avant de continuer :

- Il venait de Numarus est a fondé un Empire qui s'étalait sur les actuels Royaumes de la Foudre et de la Terre, ainsi que l'Ouest de l'Ile de Cristal. C'est lui qui a fondé la Surface des Commerçants, sa capitale qui s'appelait Phoenix, non loin de ce Temple et du Halo, ville des Dragons Mages qui s'étendait là où aujourd'hui il y a le Palais de Cristal. Comme c'était un homme sage et très apprécié par les Dragons Mages, enfants de l'Esprit de la Lumière, il eu le droit de reposer en ce lieu sacré. Il est d'ailleurs le seul. Enfin, ce n'était pas non plus un homme de coeur, plus quelqu'un qui prêchait la tolérance, la connaissance et la sagesse. Tout pour plaire au Dragons Mages.

Les Dragons Mages étaient d'anciens dragons, de taille très différentes, mais dont les pouvoirs surpassaient tous les mortels de Télania. Ils incarnaient la Sagesse et la Lumière. L'Empereur Phoenix, avait énormément de respect pour eux et leur proposa sa protection et une amitié dévolue. Les Dragons Mages, aussi puissants qu'ils étaient, ne pouvaient mener une guerre, voire même se battre, au risque de perde tous leur savoir et s'animaliser. Ainsi l'alliance fraternel qui s'instaura avec cet homme, fut d'une grande sincérité et d'un amour, aujourd'hui encore jamais atteint.
Mythos s'assit sur les quelques marches qui menaient au tombeau et fit signe à Forciticus de commencer à chercher. Ce fut extrêmement surprenant qu'il trouve quelque chose aussi rapidement. En fait le mage sentit que son camarade avait été comme attiré par un point précis, ce qui ne lui permettait pas de douter de l'importance de celui-ci. Il s'approcha de lui discrètement pour voir de quoi il s'agissait, en faisant réapparaître son sceptre blanc. Forciticus avait dans sa mains deux dagues, sans savoir quelles valeurs elles avaient pour lui. Néanmoins il ne chercha pas à le savoir car elles avaient une signification pour le prince de la Terre. Alors qu'il allait pour s'éloigner, Mythos entendit le son des deux lames tomber sur le sol de marbre. Il se retourna et fixa le jeune homme qui semblait avoir perdu conscience. Sans même le toucher, le Mage blanc comprit que les deux dagues avait eu un tel impact qu'il en avait perdu toutes pensées conscientes. Le vieil homme passa sa main derrière lui, pour ne pas qu'il bascule par mégarde et planta ses yeux dans les siens.

- Dis-moi ce que tu as vu !

Il écouta le prince de la Terre, puis ferma les yeux, comme inquiet, mais resta interdit. Il lui fallait réfléchir. Toutefois, Le jeune homme réclamait des réponses, ou plutôt de quoi le rassurer.

- Seul Darkhell sait ce qu'il s'est passé ce jour là. Je n'ai vu qu'une ville en feu, encerclée et conquise à des endroits par des troupes d'Orcs, de Vampires et d'Hommes. Je n'ai jamais vu tes parents assassinés.Ce que j'ai vu c'était toi qui revenait en larme et en sang pour nous dire que tes parents avait été assassinés. Alors des soldats de la Terre sont arrivés pour nous arrêter au moment même où l'on entendit l'armistice sonner. C'est là que nous avons fuit, comprenant que le Royaume de la Terre ne nous appartenait plus.

Le Mage se mordit la lèvres, essayant de revivre cette triste journée durant laquelle l'Empereur du Mal avait remporté une victoire décisive.

- Tu nous a expliqué que ton frère t'avait attaqué au moment où tu l'avais découverts, vos parents dans ses bras, en t'accusant de leur assassinat. Ce que tu as toujours nié. Et même si nous n'avions aucune preuve, nous te faisions confiance et on a pensé que le neutre venait du conseiller de tes parents, puisque nous ne l'avons jamais retrouvé.

Il prit une des deux lames au sol quand soudain au moment où il la toucha, d'horribles souvenirs lui traversèrent l'esprit. Suffisamment fort; Mythos ne se laissa pas perdre connaissance et réussit à lâcher l'objet maléfique, en se tenant la main. Une fumée blanche s'en échappait et la peau semblait avoir complètement brulé, la main, comme calcinée était devenue presque squelettique. Sans même s'inquiéter de la douleur, le mage la fixa, comme intrigué, sans dire un mot. C'était comme si quelque chose venait de germer dans son esprit, une explication logique des événements du passé qu'il n'avait jamais pu comprendre, à savoir qu'est-ce qu'il s'était passé dans la chambre royale, le jour où le Royaume de la Terre était tombé au main des Ténèbres.

Le Mage secoua la tête, avec un visage fermé, et des yeux exprimant une immense fascination, sans ne lâcher du regard les deux lames. Il s'était redressé, devant elles et recula, sans cesser de les fixer, en poussant en arrière Forciticus avec son bras.

- Non. Ce n'est pas ça. Des lames peuvent être protégés par un sortilège, mais jamais tes parents n'y auraient laissé un sort de mauvais augure. Une arme n'est pas vivante, elle est l'outil funeste d'un Homme qui la maîtrise. Or celle-ci n'appartient plus à un homme, mais à une malédiction.

Il braqua son sceptre sur la dague qui appartenait à Stalven, et une lumière blanche en jaillit pour l'envelopper. Puis, d'une voix forte, semblant surgir de son corps et envahir l'espace, il prononça :

- J'en appelle à la Lumière pour venir combattre en ces lieux sacré les forces obscures qui s'y sont immiscées. Esprit des Ténèbres, que la Lumière libère cette lame de ta perfidie !

Un Aura blanc, comme tombant du ciel, avait encerclé le mage blanc qui se tenait face et stoïque à la lame qui commençait à s'agiter, et de laquelle emmenait un force répulsive indescriptible. Puis, à force des incantations répétées, en langue draconique cette fois, par le vieil homme, la lame sembla exploser en libérant un nuage d'ombres et de Ténèbres à l'aura extrêmement maléfique. La chose s'allongea, tel un serpent de brume noire, amorphe, avec deux yeux rouges fixant le mage, et délivrant d'une voix d'outre tombe, des propos incompréhensibles. Pour Mythos, qui protégeait de son corps Forciticus, il devait s'agir d'incantations maléfiques qui t'enta de repousser à l'aide de sa magie blanche, toujours en langue draconique. Il implorait le soutient d' l'Esprit de la Lumière, gardien de ce lieu sacré où la magie noire s'était infiltrée. Alors, on vit dans le dos du vieil homme, comme deux ailles blanches, semblable à celle d'Alia, et un petit dragon à deux têtes sembla se matérialiser au dessus d'eux, un court instant, le temps de fuser sur la créature maléfique. A peine l'eut-il percutée qu'une explosion lumineuse souffla les deux humains, propulsés en arrière. Mythos tomba, ses pauvres jambes ne le tenaient plus très bien. Pourtant, à peine la lumière fut elle disparue qu'il se remit debout, appuyé sur son sceptre pour observer les lieux. Hormis le désordre encore plus frappant, il ne restait plus rien de l'incarnation du Mal, qui n'avait pu lutter en étant démasquée dans ce lieu qui lui était hostile. Les deux dagues étaient toujours au sol, intactes, et la main de Mythos avait perdu toute trace maléfique.

- Cette magie... Voilà bien longtemps que je ne l'avais pas ressentie...

Mythos parlait de cette magie noire qui avait comme envahit tout le Temple, le temps d'un instant. Il marcha en direction d'un des murs où des livres étaient rangés, passant à côté de Forciticus qui ramassait ses dagues. Tout en marchant, il réfléchissait à haute voix :

- Si l'on se tient à notre ressenti, nous avons tous les deux vus quelque chose que nous craignions, mais sans savoir s'il s'agissait de la vérité. De plus, cette lame était celle de Stalven. Il est donc possible qu'il l'ai eu alors qu'elle portait ce maléfique. Ça pourrait expliquer le fait qu'il pense que c'est toi qui tué vos parents, en la prenant alors qu'elle était dans leur corps.

. Pour Mythos, tout semblait devenir clair. Parcourant les rayons, le mage chercha un livre, mais en vain, à en juger sa frustration lorsqu'il se retourna vers le prince. Alors il marcha de l'autre côté, en parcourant d'autres bibliothèques, une nouvelle fois sans succès. Il lui fallait trouver des informations et cela dans les landes appartenant aux Ténèbres. Il aurait voulu partir sur le champs, mais il avait un devoir à tenir aurpsè de Forciticus et de l'Empereur. De plus son absence intriguerait ce dernier qui chercherait à le retrouver et savoir ce qu'il faisait. Alors, le vieil homme regarde Forciticus, hésitant, et ne sachant où aller.

Que Forciticus lui propose son aide fit plaisir à Mythos. Il s'approcha de lui, en réfléchissant à ce comment pourrait-il l'aider et en même temps partir dans les contrées obscures.

- Il me faut trouver des réponses à cette malédiction. Je dois partir vers le sud. Ce qui implique que je ne peux t'entraider d'avantage. Il te faudra donc perfectionner tes compétences spirituelles.

Il lui montra le bénitier magique en continuant

- Vas y le plus souvent possible et garde tes distances du maître des Ténèbres.

Puis, sans prévenir, il récupéra la dague de Stalven des mains de Forciticus en prenant garde de l'enrouler dans sa manche pour ne pas subir le sort défensif qui faisait que seul les deux frères pouvaient les toucher

- Si tu n'y vois pas d'objection je te prend celle-là, il va me falloir l'étudier.

Fit-il en marchant en direction de la sortie.