Arrivée surprise de Valmer

Initialement, Valmer ne devait pas rentrer au Royaume de l'Air immédiatement. Il s'était donc retiré au siège de l'Inquisition pour y travailler quelques dossiers de prisonniers du Royaume de l'Air mais surtout pour éviter de devoir participer à la reconstruction, et donc se salir les mains. Or, il fut réveillé dans la nuit par un Inquisiteur venant lui apporter une missive impériale. Il s'agissait donc là d'un ordre des plus imminent qu'il fallait exécuter le plus vite. La lettre était sans appel : il fallait faire signer le contrat ci-joint au sire Eros, souverain du Royaume de l'Air, comme quoi il ne voulait pas des dons impériaux. A vrai dire il ne savait pourquoi cette mission devait être exécuté mais si elle avait été ordonnée par l'Empereur c'est qu'il y en avait une. Valmer ferait en sorte d'avoir une explication le plus vite possible. A peine fut-il habillé, qu'il sortit de sa chambre, suivit par quatre de ses Inquisiteurs comme gardes rapprochés. On leur ouvrit la grande porte et les cinq hommes s'envolèrent dans une brume noire, pouvoir de déplacement des Inquisiteurs. Au matin, ils arrivèrent dans la capitale du Royaume de l'Air. Les gens virent dans le ciel ces trainées noirâtres descendre devant les ruines du château royal, en sachant tous qu'il s'agissait là de leur Grand Inquisiteur. Le vieil homme atterrissant sous le regard inquiet du peuple qui était devant le palais, ne perdit pas une seule seconde, il ordonna à deux des Inquisiteurs de se rendre dans la Guilde magique de l'Inquisition pour couper tout échange de communication télépathique au sein du Royaume et vers l'extérieur, pour ainsi empêcher les Daimons de se concerter secrètement, comme l'Empereur lui avait indiqué. Son arrivée n'était pas passée inaperçue et Eros était donc sorti de sa tente pour venir à sa rencontre. Après un bref salut austère, le Grand Inquisiteur expliqua sa présence :

- Votre majesté, pardonnez mon arrivée impromptue, mais son Excellence voudrait que vous lui donniez votre réponse à propos des dons. J'ai cru comprendre hier que vous comptiez vous en sortir seul, chose que je peux comprendre, après tout ce sera mieux pour la souveraineté de notre pays, mais il me faut une réponse.

Valmer avait un don pour le jeu d'acteur et le mensonge. Il avait donc très bien revêtu son costume de diplomate engagé. Pour gagner du temps, il n'hésita pas à faire voir, sans le donner, le contrat qu'il avait reçu dans la missive qui stipulait l'acceptation des dons impériaux si Eros le signait.

Eros n'avait que très peu dormi cette nuit, la veille car il travaillait sur les plans, le matin car il organisait le calendrier de reconstitution et les groupes de travail. L'arrivée de Valmer lui fut annoncé par un soldat. Le roi ne savait pas que le Grand Inquisiteur avait quitté la capitale, du fait qu'il ignorait tout du procès à l'encontre du meilleur ami de son fils ainé. Après s'être respectueusement salués, les faits furent rapidement exposés. Il était surpris que l'Empereur soit déjà aux courants de son hésitation à propos des dons

- Son Excellence a été rapidement mis au courant à ce que je vois.

Ce qui le surpris c'est que l'Inquisition sache déjà, alors qu'il n'y avait rien eu d'officiel. Eros et Roy s'était seulement fait part mutuellement de leur réticence face à ce don qui en l'acceptant, les mettraient dans une situation de dette envers l'Empereur. Néanmoins aucune décision n'avait été prise, et la demande de Valmer en paraissait presque indécente.

- Vous savez Valmer, je n'ai pas encore établi un budget prévisionnel, enfin une simple évaluation si les Fées nous apportent notre soutient. Dans ce cas là où je peux me passer de l'argent impérial, mais si je n'ai pas sur soutient, je ne peux pas me permettre d'y renoncer. Alors je n'ai pas encore pris ma décision, l'Empereur ne peut-il pas attendre un jour de plus ?

Valmer n'était pas sot. il se doutait que le roi se montrerait très paradoxal en refusant dans un premier temps de renier les dons que lui avaient fait l'empereur, alors qu'il n'en voulait pas. C'était se mettre dans une situation délicate et capable de ridiculiser le souverain, qui serait alors contradictoire. Il était certain selon les informations de l'Inquisition qu'Eros finisse par refuser l'argent impérial, le faire en cette occasion était en revanche une façon pour lui de le faire noblement. Il fallut donc à l'Inquisiteur jouer finement et ne pas laisser le doute s'instaurer, ainsi commença-t-il par donner plus de précision sur ses sources :

- Vous en aviez parlé à votre fils alors que j'étais avec vous votre majesté. M'ignoreriez vous au point de ne plus me voir lorsque je suis à vos côté ?

Il lui tendit le contrat en continuant d'une voix mielleuse, presque hypocrite :

- Il vous faut accepter cet argent mon seigneur, pensez donc à ce que nous pourrions en faire même si ce n'est pas pour la reconstruction. Avec ce don nous pourrions hisser notre Royaume au rang de première puissance mondiale devant celui de l'Univers et du Feu. Votre peuple pourra aussi jouir d'une dynamique économique et sera fier de sa richesse !

Mais Eros doutait, il doutait de ce que signifiait cet argent. Valmer avait donc pris une stratégie inverse : faire croire au souverain qu'il ne fallait pas qu'il renonce à l'argent pour que ce dernier le refuse finalement, inquiété par l'attitude de l'Inquisiteur.

- En acceptant l'argent, que les fées nous soutiennent ou non nous pourrons rétablir la prospérité le plus vite possible ! Enfin, si je puis me permettre, n'aviez-vous pas reçu une réponse de son altesse Yuna ? Un Inquisiteur m'a dit qu'elle vous avez envoyé une lettre ?

Peut-être n'était-elle pas encore arrivée, mais Valmer se doutait qu'elle ferait part de l'acceptation des fées à venir aider les habitants de l'Air. Ainsi, le roi serait plus ouvert à renoncer à l'argent.

HJ : Attention le sujet a été édité !

Valmer était donc de ceux qui voulaient accepter les dons. Après tout il était à la solde de l'Empereur, ce n'était guère étonnant. Il faisait en sorte de le convaincre, mais la perfidie se lisait dans son visage tout plissé, et cela ne présageait rien de bon. Il semblait vraiment y avoir un risque à accepter cet argent.

- J'ai dit que je devais y réfléchir Valmer.

Puis il parla d'une lettre venant de chez les Elfes. Comment pouvait-il le savoir ? L'Inquisition enquêtait aussi chez elles ! Décidément, nous n'étions en sécurité nulle part !

- Je n'ai pas reçu de lettre, j'en suis confus

- Votre majesté !

Cria-t-on. Le roi se retourna et vit arriver l'un de ses pages avec au bras un bel oiseau blanc portant la coiffe des fées, et une lettre à sa patte. Quand on parlait du loup ! Eros prit la lettre. Elle venait bien de Yuna. Il l'ouvrit, la lu et la reposa en souriant malicieusement à Valmer :

- Il semblerait que nos chers alliés viennent nous aider.

Il tourna des talons et entra dans sa tente, Valmer derrière lui pour aller prendre un parchemin où il avait noté ses estimations budgétaires sans le soutient impérial mais avec celui des fées. Tout lui semblait correct, et son fidèle chambellan l'avait bien accompagné dans cette tache.

Comme il l'avait prédit, les fées comptaient apporter leur soutient, évidemment gratuitement puisqu'elles ne connaissaient pas l'argent : elles oeuvraient pour un bien et non pour de l'argent. Valmer en suivant le roi, continua sa plaidoirie pour défendre l'intérêt de cet argent :

- Si les Fées nous aide c'est merveilleux ! Nous pourrions conserver l'argent impérial et financer des projets ! Pensez donc à la puissance économique que nous pourrions devenir. Nous pourrions créer le premier port aérien mondial devant celui de la Surface des Commerçants et créer une puissante flotte aérienne pour le commerce. Partout dans le monde, nous serions vu comme une puissance inégalable.

Il jeta par dessus l'épaule d'Eros un regard sur le budget constitué la veille sans prendre en compte l'argent de l'Empereur. Finalement le Royaume de l'Air pouvait, si l'on s'en tenait à ce tableau, n'avoir aucun déficit, si les travaux s'étalaient sur plusieurs années.

- Votre majesté, vous ne pouvez pas permettre aux travaux de s'étaler sur autant d'années ! Avec le don impérial et l'aide des fées, en quelques mois tout sera fini ! Cessez donc d'être orgueilleux et faites moi confiance. Cet argent est pour nous un don divin. Son Excellence nous sauve tous.

Le Grand Inquisiteur pesa ses derniers mots, afin de souligner l'aspect grandiose du souverain de Télania, maître du monde et dieu miséricordieux sur terre qui offrait sa richesse pour les plus démunis.

Roy et Connor avaient déployé leurs ailes afin d'arriver plus vite jusqu'au roi. Aussi, au bout de dix minutes, ils parvinrent jusqu'au lieu où Eros s'était établit avec sa fille et quelques uns de ses hommes. Ils se posèrent en douceur et le prince indiqua à Connor se l'attendre après qu'on leur eut indiqué que l'Inquisiteur et le roi s'étaient retirés dans la tente de celui-ci. Le jeune homme ne vit pas sa petite sœur et se demanda où est-ce qu'elle pouvait bien se trouver, mais il n'avait pas le temps de la chercher. Avant d'entrer, il entendit les paroles de Valmer, le vieux serpent tentait de convaincre le roi d'accepter l'argent de l'Empereur, et il y avait quelque chose de curieux dans sa façon de gérer les choses. Roy entre discrètement et se tint juste derrière le vieil homme curbé avant de déclarer :

- Si nous acceptons l'argent, seigneur Valmer, ce sera simplement pour les réparations et éventuellement, si nécessaire pour commencer à relancer l'économie, rien de plus.

Il lança un regard entendu avec son père. Cette phrase lui faisait comprendre qu'ils devaient réfléchir de nouveau à la proposition de l'Empereur. Roy ne voulait pas prendre de décision, simplement s'accorder avec le roi, mais il restait évident que cet argent ne devait pas servir à rendre le royaume de l'Air plus puissant, simplement à le remettre sur pied. Que la capitale soit de nouveau entière et que l'économie puisse repartir un minimum. Il savait que son père était d'accord avec lui et qu'il ne souhaitait aucune dette, aussi poursuivit-il :

- Et, si nous acceptons, nous rendrons l'argent qu'il nous aurait été prêté en trop, en rembourserions le reste plus tard.

Tout en parlant, le prince continuait de fixer son père. Ce dernier n'avait pas encore été mit au courant de l'arrestation de Dalion et de la lourde dette qui pesait sur sa tête. Roy s'était arrangé avec sa sœur pour la dette, mais le soucis était que cet argent devait également servir à aider le royaume de l'Air, au départ. Aussi, le jeune homme avait besoin de s'entretenir seul avec son père, mais il allait être difficile de se débarrasser de Valmer. Avant d'entrer dans la tente, le prince avait vaguement entendu les gardes dire que le roi ne s'était pas encore prononcé et que l'Inquisiteur du royaume avait apporté un tableau budgétaire. Aussi son fils sauta-t-il sur cette occasion et joua la carte de la sympathie avec Valmer, lui souriant.

- Je vois que vous avez apporté un tableau budgétaire, il nous sera certainement très utile pour prendre une décision, nous vous remercions. Mais je pense que nous devons encore y réfléchir, qu'en penses-tu père ?

Des deux hommes c'est Valmer qui le premier réagit à l'arrivée du prince de l'Air dans la tente. Il lui fallait désormais faire preuve de plus de persuasion et sa stratégie devait être d'avantage efficace.

- Prince Roy, je ne vous pensez pas ici, n'auriez-vous pas confiance en votre père que vous veniez à nous ?

Un petit sourire taquin vint s'ajouter à sa pique avant qu'il n'ajoute cette fois à l'intention du souverain qui n'avait que peu prêté d'attention à son fils.

- Votre majesté, ce don de son Excellence doit être bien utilisé, si vous voulez redresser le pays, il va falloir l'investir correctement et pas le mettre de côté, dans les caisses du Royaume pour rembourser notre puissant seigneur. C'est là un don, qui ne demande aucun remboursement. Je ne vois pas en quoi cet argent vous apparait comme un poison.

Il montra ensuite son tableau budgétaire, il prenait en compte les dons de l'Empereur et l'aide des Fées. Une grande partie de l'argent servait à la reconstruction qui devait s'étaler sur une année, pendant que le reste allait soit dans la sécurité intérieur (l'armée), soit dans le commerce et la construction de navires volants. Sans attendre, il commenta son budget :

- Il est important d'investir dans la sécurité intérieur, nous ne sommes pas à l'abri d'ennemi et croyez en mon expérience et des témoignages de l'Inquisition. Si vous refusez l'argent de l'Empereur, alors divisez tout ces chiffres par 300 ou alors ne gardez que la ligne concernant la sécurité. J'ai par ailleurs fait des calculs, car je connais bien votre tempérament majesté et l'horreur que vous avez pour les dettes, mais si vous comptez rembourser son excellence, cela vous prendra une dizaine d'année dans le meilleur des cas. Et l'accord stipule bien que tout l'argent doit être investi et non conservé dans les coffres comme le ferez votre fils.

Enfin, il ajouta :

- Vous ne devriez pas réfléchir trop longtemps votre Altesse, l'échéance d'acceptation doit être adressé à son Excellence d'ici deux jours, d'où mon empressement.

L'hypocrisie de Valmer n'était que trop grande et Eros ne cessa de se méfier de chacun de ses propos. Toutes les vertus que vantaient le Grand Inquisiteur par ce don ne lui laissait présageait rien de bon. Oui il voulait la gloire de son Royaume, oui il voulait en faire la première puissance du monde et évidemment qu'avec cet argent c'était possible, mais il signifierait être redevable au seigneur des Ténèbres. A ce moment Roy entra mais il n'y prêta attention, quelque peu surpris et blessé dans son orgueil que son fils vienne ici pour donner son avis et réclamer une discussion avec son père, comme si ce dernier ne pouvait pas prendre de décision seul. Il le laissa parler, puis laissa Valmer s'exprimer avant d'avancer à son tour ses arguments :

- Il nous sera impossible de rembourser la totalité des dons faits par l'Empereur en peu de temps Roy. Valmer a raison, c'est bien plus de dix ans qu'il nous faudra.

Certes c'était un don, certes il ne fallait pas chercher à la rembourser, mais Eros savait très bien que tous les souverains chercheraient à le rembourser. Flameria devait être la première à avoir l'argent nécessaire pour le faire. Malheureusement le Royaume de l'Air avait reçu l'une des plus grosses sommes si bien qu'un remboursement sur court terme était impossible. En acceptant l'argent, l'Empereur jouirait d'un pouvoir moral sur chacun des Royaumes et sur tout leur peuple. Puis Valmer n'arrangea pas les choses en disant qu'il lui fallait donner une réponse d'ici deux jours. Il se consacra donc alors à comparer le budget de Valmer et le sien, tout deux étant fait avec attention et vérité.

- Je ne pense pas que la sécurité soit une priorité.

Et il biffa d'un trait la ligne "sécurité" du budget de Valmer en entourant la somme dont il pouvait disposer en plus.

- L'Inquisition se charge de la sécurité je crois bien. N'est-ce pas ? Si je supprime toutes les choses inutiles de votre estimation budgétaire, je pense que son Excellence pourra nous verser beaucoup moins d'argent que prévu et nous permettre de le rembourser beaucoup plus rapidement.

Petit à petit, de réduction en réduction, on constata que le budget de Valmer ne disposait que de quelques centaines de pièces d'or d'écart. Eros sourit, en écrivant la différence exacte : 2561 pièces d'or soit une différence surmontable.

- Je crois bien que nous n'avons pas besoin de cet argent.

Roy fit mine de ne pas avoir entendu la pique de Valmer qui n'était, pour lui, que du vent. Il resta silencieux en attendant la suite, car il n'oubliait pas que son père était le roi. Cependant, il constata au regard que ce dernier lui lança, que sa présence et son intervention ne lui avait pas plu. De plus, il lui fit remarquer que le remboursement serait long, aussi le jeune homme choisit de se plier face à son père.

- Tu as raison, pardonne-moi père.

Ensuite, l'inquisiteur du royaume se mit à expliquer son tableau budgétaire en le déployant sur le bureau du souverain. Toujours silencieux, la prince s'avança en tachant de rester le plus discret possible, afin de voir le fameux tableau. Certes les décisions appartenaient à son père, certes son père pouvait gérer cela tout seul, mais Roy était prince, et un jour, il serait amené à gouverner ce royaume, alors cette histoire le concernait aussi. Mais il au vu de la réaction de son père à son arrivée, il se contenta d'observer en silence. Il observait aussi Valmer avec attention.

" Qu'est-ce que vous nous cachez Valmer ? Où voulez-vous nous mener ?" Pensa le jeune homme.

Son père commença alors à tout recalculer en rayant ce qui lui paraissait ne pas être une priorité. La présence de Valmer et le fait qu'il presse le roi de rendre sa décision inquiétait le prince qui ne savait plus quoi penser, ni quelle décision était la meilleure. Il lui apparaissait que, quelque soit la décision que le roi prendrait, elle les mènerait inévitablement à leur perte. Roy voyait le royaume de l'Air comme une souris affamé qui devait choisir entre mourir de faim et manger un morceau de fromage empoisonné. Ses mains se serrèrent dans un signe de nervosité. Il sentait que quelque chose allait indubitablement leur retomber dessus, mais il ignorait quoi, et cela le rendait fou. Il se retrouvait dans l'attente d'une chose qu'il ne pouvait éviter et c'était insupportable. Finalement, au bout d'un long moment, la conclusion du roi tomba. Roy n'émit aucune remarque, de toute façon, il pensait qu'aucune décision ne serait bonne. Il resta donc silencieux.

Le plaidoyer de Valmer se montra contre productif, à sa grande joie : au lieu d'inciter le roi à accepter, il l'amenait à refuser les dons impériaux. Sa mission était donc presque réussite, et ainsi face à la confiance du souverain, il se contenta de hausser les épaules :

- Soit, si vous pensez votre budget nécessaire, alors j'en ferai part à son excellence.

Il lui tendit le parchemin envoyé par l'Empereur, pour qu'il signe officiellement sont refus.

- Puisque je ne pourrais pas vous convaincre et que semblez être certain de votre bon jugement, alors imposez par écrit votre choix pour son Excellence.

Certain de ses calculs, et donc de sa décision, Eros prit le parchemin de l'Inquisiteur et le signa en vérifiant les closes du contrat. il s'agissait simplement de refuser le don impérial et d'accepter sa répartition dans pour les autres Royaumes.

- Maintenant seigneur Valmer, si vous voulez bien m'excuser, j'ai du travail.

Il retourna à ses plans quand une idée lui traversa l'esprit

- J'aimerai que vous soyez plus souvent présent dans la capitale pour nous aider. Qu'en pensez-vous ? Notamment pour l'enterrement des morts.

Sans attendre de réponse, sa question étant rhétorique, le roi quitta la tente pour monter sur son cheval suivit d'une charrette de boeuf pour continuer de charger les corps et les amener ensuite sur une île volante voisine.

Roy avait continué à garder le silence. Calmer continua de prétendre que prendre l'argent aurait été nécessaire mais sans plus insister maintenant que le roi avait prit sa décision. Ce dernier signa le parchemin après l'avoir soigneusement lu, tout était en ordre apparemment. Une fois vert affaire terminée, le souverain du royaume indiqua qu'il avait du travail et quitta Valmer. Mais juste avant de s'en aller il lui demanda une chose qui n'arrangeait absolument pas le prince. Il s'inclina donc légèrement devant l'Inquisiteur.

- J'ai moi aussi du travail qui m'attend. Si vous voulez bien m'excuser seigneur Valmer.

Et sur ceux, il monta sur un hypogriffe et rejoignit son père au galop. Il devait absolument lui parler. Il le rattrapa rapidement et se tint à côté de lui sans le dépasser, continuant d'avancer.

- Père je dois absolument te parler de quelque chose.

Le jeune homme marqua une pause, observant ceux qui l'entouraient. Mais de toute façon, la moitié du royaume était déjà au courant. Cependant il préféra baisser la voix. Il sentit que son père était toujours un peu fâché contre le comportement qu'il avait eu toute à l'heure dans la tente. Roy commença donc par lui présenter ses excuses :

- Je suis désolé pour mon comportement de toute à l'heure. Je te fais entièrement confiance mais cette situation m'inquiète, tout comme la présence de Valmer si près de nous... Il faut que tu saches que Dalion a été arrêté il y a quatre jours suite à une altercation avec lui. Il a été libéré mais à la condition de payer une lourde amende, d'être déchu et banni de son titre de souverain de Jaguarys et de ne plus pénétrer dans la capitale lorsque Valmer s'y trouve également...

Là, le jeune homme se tut. Il craignait la réaction de son père. Il attendit donc de connaître sa réaction mais avant il se sentit obligé d'ajouter :

- Pour son amende, nous avons trouvé un moyen de la payer sans utiliser notre argent.

Le fou était joué ! Valmer avait très bien oeuvré, son maître le féliciterai. Une fois le parchemin récupéré, il s'inclina et sorti à son tour de la tente, avec un dernier regar sur Roy en s'adressant au roi :

- Désormais je serai présent tous les jours au Royaume de l'Air, soyez-en assurée votre majesté.

Et il s'en alla pour confier à un Inquisiteur le précieux parchemin.

- Son Excellence doit recevoir ce document avec ce soir, va !

Et l'homme de Justice s'enveloppa d'une brume noire et s'envola dans le ciel sous le regard satisfait du Grand Inquisiteur qui s'encolla à son tour pour se rendre sur l'île volante sur laquelle les morts devaient être enterrés et recensés dans la mesure du possible.

Eros entendit son fils le rattraper mais il ne daigna pas pour autant s'arrêter, pressé de pouvoir travailler ce matin. Il se contenta de le laisser trotter à ses côté tout en 'l'écoutant, d'abord s'excuser, et ensuite lui faire quelques aveux qui n'allaient pas rendre le roi plus joyeux. Sans surprise, ses sourcils se froncèrent, il s'arrêta pour foudroyer du regard Roy/ Mais avant qu'il n'ait pu dire quoique ce soit, le jeune prince s'enquérir d'ajouter qu'il avait trouvé lui-même un moyen de payer l'amande ?

- Qui va donc payer ?

Le roi de l'Air appréciait Dalion qu'il avait en parti élevé. Malheureusement il regrettait son caractère impulsif et les problèmes qu'il pouvait engendrer. Ainsi, en raison de la situation, il était hors de question de payer quoique ce soit qui ne fut pas pour la reconstruction du Royaume.

- Valmer est perfide mais il a un travail ici, et il nous est précieux pour l'aide et la sécurité qu'il nous offre. Je ne veux donc pas d'embrouille avec lui. J'espère que Dalion recevra ce message.

Pendant ce temps, des soldats chargèrent des corps dans la charrette, en prenant garde de ne pas les abimer d'avantages, et de sorte à mettre les plus fragiles en hauteur. Eros se retourna enfin vers Roy, sans aucune violence sur son visage pour lui demander :

- A combien s'élève l'amande ? Et ta soeur est-elle au courant ?

Hj : Je suis désolé j'avais complètement oublié ce sujet...

Roy grimaça intérieurement à la phrase de Valmer. "Désormais je serai présent tous les jours au Royaume de l'Air". Évidemment, c'était une bonne façon de faire payer à Dalion son insolence. Il n'y aura pas un jour où le jaguaran pourrait remettre les pieds dans la capitale.

Après avoir informé son père de la situation de son meilleur ami, Roy fut étonné de voir le calme de son père. Celui-ci soutint la présence de Valmer au royaume, indiquant qu'il avait tout de même un rôle à y jouer. Le prince se garda de lui faire remarquer qu'il se débrouillait pour éviter les tâches les plus pénibles auxquelles lui-même s'attelaient. De toute façon à quoi bon ? Le roi devait s'en douter et il aurait beau dire ce qu'il voudrait à l'Inquisiteur, ce dernier ne changerait pas de comportement. En revanche, le jeune homme fit comprendre par son regard qu'il n'était pas d'accord au sujet de " il nous est précieux pour l'aide et la sécurité qu'il nous offre" La sécurité ! Cet homme était celui qui avait brisé la sécurité du royaume en donnant des informations à leurs ennemis pendant la guerre. Mais là aussi, Roy préféré se taire.

- Ne t'en fais pas, Dalion a bien compris le message. Il se tient tranquille maintenant.

Roy observa les soldats qui s’étaient mis à l'ouvrage et se rappela qu'il avait du travail lui aussi. Il n'avait pas le temps de s'étendre d'avantage sur le sujet avec son père mais pris tout de même le temps de répondre à ces questions. Il espéra que le roi ne s'opposerait pas à sa solution. Mais lorsqu'il annonça le montant de l'amende, il fut assez mal à l'aise, tout comme avec sa sœur.

- L'amende s'élève à... cent mille pièces d'or... C'est Alia qui va la régler.

La prince de l'Air avait bien conscience que c'était exagéré que sa sœur paye cette amende, d'autant que cet argent aurait pu être une aide financière supplémentaire apportée au royaume, mais il n'avait pas trouvé d'autre solution.

Le regard désapprobateur de Roy concernant Valmer ne fit aucun effet à son père. Au contraire, il préféra l'ignorer et ne pas se justifier de ses précédents propos. Le temps n'étaient pas aux désaccords idéologiques. De plus, il ne pouvait s'opposer à sa présence dans la ville. Bien évidemment, la confiance du Roi de l'Air pour le grand Inquisiteur était nulle, mais malheureusement, il devait accepter sa présence. Eros espérait donc que celui-ci fasse preuve d'une certaine utilité et qu'il puisse participer ou aider à la reconstruction de la capitale.
Lorsqu'Eros pris connaissance de la somme à payer, il manque de tomber de sa monture. Cent mille pièces d'or ! C'était autant que des impôts rapportés à une ville de la taille de Numarus. Comment un simple citoyen pouvait-il s'acquitter de cette dette ? Décidément, l'Inquisition avait des méthodes bien cruelle pour forcer ses condamner à choisir la prison plutôt que le paiement.

- Cent mille ! Mais c'est énorme ! Comment Alia peut-elle donner autant ?

Il secoua la tête par dépit.

- Qu'importe, je n'ai pas envie de savoir. J'espère simplement qu'elle ne volera pas dans les caisses impériales. Heureusement que nous l'avons dans notre famille. Sinon, nous serons tous dans une situation bien malheureuse.

Un cavalier l'appela au loin, un général a priori, surement pour lui demander une autorisation concernant l'extraction des corps. il allait pour le rejoindre, quand il se ravisa pour dire à l'attention de son fils.

- C'est dommage que finalement tu aies refusé de te présenter au poste d'Impartor. Le seigneur des Ténèbres auraient eu un vrai adversaire.

Et il s'en alla rejoindre le général.

La somme demande fit beaucoup plus d'effet à son père qu'à sa sœur. Cette réaction était naturelle et Roy ne s'en étonna pas. C'était plus la réaction d'Alia qu'il avait trouvé bizarre. Il allait répondre à son père mais celui-ci finit par lui indiquer qu'il ne voulait pas le savoir. En y réfléchissant, le prince de l'Air ne savait pas réellement lui aussi comment sa sœur allait payer cette dette, mais si elle avait dit qu'elle le ferait, c'est qu'elle en avait les moyens. Il apprécia que son père face une remarque positive au sujet de la jeune fille. Il y a quelques temps, la relation entre les deux étaient impossibles, mais désormais ils avaient une bien meilleure relation, et cela faisait plaisir au jeune homme. Même sans leur mère, il avait ainsi l'impression d'avoir retrouvé sa famille.

- Faisons-lui confiance, si elle s'est engagée c'est qu'elle est en mesure de la payer.

On appela son père au loin et celui-ci alla pour se rendre dans cette direction lorsqu'il s'arrêta pour prononcer une ultime phrase à l'intention de son fils. Ce dernier resta bouche bée suite à cette phrase puis il finit par sourire, heureux de ce compliment que venait de lui faire son père. Il le regarda s'éloigner au loin.

- Merci père. Murmura-t-il, conscient que son père ne l'entendrait pas.

Alors que son père s'était plongé dans son travail, le jeune homme fut interpellé à son tour. C'était Condor. a capitaine de la garde s'était absenté durant la conversation entre Valmer et le roi pour retourner travailler, mais il avait de nouveau rejoins le prince.

- Votre Altesse, nous avons besoin de vous à l'Est de la ville.

- Très bien Condor, j'arrive tout de suite.

Il frappa les flans de son cheval qui s'élança au galop derrière Condor qui se déplaçait en volant. Ils retournèrent à l'endroit où Roy et ses hommes travaillaient déjà depuis plusieurs jours. Pendant qu'il se trouvait avec son père, ils avaient bien avancé le travail. Les deux tiers des cadavres avaient été retirés et les chacun s'attelait à sa tâche avec courage. Le prince les encouragea en passant près d'eux. Il avait retiré sa cape, et pendant qu'il se dirigeait vers l'un des cadavres pour le ramasser, il indiqua à Condor :

- Retourne au camp, et dis à Dalion d'y rester. Préviens-le que j'ai l'intention de l'envoyer en mission de ravitaillement demain, ça devrait le faire patienter je crois. Si jamais il y a quelque chose à faire au camp, dis-lui qu'il peut aider. Quant à Kali, eh bien elle nous sera utile ici, reviens avec elle.

- Bien votre Altesse.

Le capitaine s'inclina et s'envola à son tour pour se diriger vers le camp. Roy se pencha pour ramasser le cadavre, aidé d'un soldat. La journée reprit son cours habituel, le cours habituel qu'avaient pris les journées à la capitale du royaume de l'Air.

FIN DU TOPIC

» Valmer, traitre et Mage de l'Air
» Le Grand Inquisiteur de l'aire : Valmer (pv Eros)
» attaque surprise