Le retour du roi

La capitale du Royaume de l'Eau n'était pas très lointaine du Palais de Cristal. Le voyage s'effectuait en navire sous-marin, tiré par les dragons aquatiques royaux. Le souverain, Atlant, était très attendu, en raison du fait qu'il avait fui avec sa fille le Royaume occupé par les Ténèbres pour rejoindre les Rebelles. C'est ainsi que Lucius Borgius avait prit le pouvoir en tant que Sénateur, puis remplacé par le Grand Inquisiteur Nagareth. Ce dernier n'était pas déprécié par le peuple, au contraire, il avait su reprendre les reines, tout en se disant ouvert au retour du souverain que le peuple aimait tant. Ainsi, lorsque le navire arriva dans la ville, la foule était tassée le long des rues en criant le nom de leur roi. Ce dernier saluait son peuple en souriant, comme si le fait de retourner dans son pays le guérissait.

- Ah ma fille, que je suis heureux de rentrer. Regarde comme le peuple est heureux. Zephiel a fait un bon travail. Il est peut-être de l'Inquisition mais on l'apprécie aussi ici.

Kali était à côté de lui, souriante mais pensive. Ils allaient bientôt retrouver Milo, l'ancien Intendant qui avait perdu sa fonction. Atlant était heureux en pensant à lui. Il avait fait un si bon travail qu'il fallait le récompenser. C'était un excellent garçon, intelligent et sage qui pourrait surement se présenter à la Chancellerie. Cependant, le roi de l'Eau avait une autre idée en tête : faire du jeune homme le Sénateur, c'est-à-dire gouverner avec le roi, à la place de Zephiel Nagareth qui devait rendre le pouvoir au roi et organiser des élections pour le poste de Sénateur.

Le discours de l'Empereur m'avais profondément ennuyé. Sans parler du fait qu'il fallait avoir une bonne conduite, respecter le protocole et tout ce qui suit. Je n'étais pas fâchée de rentrer au palais, même si je ne m'y sentais pas encore chez moi. Milo n'était pas resté avec nous, mais je sentais déjà qu'il allait me faire encore plein de leçons de tenue une fois que nous serions arrivés et durant les jours qui suivraient. Alors que le bateau approchait, j'étais appuyé contre la barrière de bâbord, les bras croisés et la tête posée dessus. Une tenue peu convenable pour une princesse mais cela m'était bien égal. Mon père était heureux et cela me faisait du bien, il semblait aller un petit peu mieux, mais je me doutais qu'il ne retrouverait jamais toute sa vitalité d'autrefois. Je songeais à la dernière bataille et à tous ces problèmes que nous avions eu. Aux paroles de mon père je me contentai de répondre avec un sourire :

- Oui père.

Mais je ne pensais pas ce que je disais. Je n’appréciais pas beaucoup qu'on nous impose un Inquisiteur. C'était clair : Darkhell mettait son nez dans nos affaires et nous surveillait de près, et il contrôlait également le pouvoir de notre royaume. Je chassai cette pensée de mon esprit et me mit à réfléchir à ce que je souhaiterai faire une fois de retour au palais qui pointait déjà à l'horizon. Je pensais que j'allai de nouveau me pencher sur l'aide aux familles sinistrées. Je pu voir avec joie que Milo avait bien travaillé, la ville devenait belle et agréable. La reconstruction avait bien avancée, j'en étais heureuse. Le bateau s'approchait du port du palais et déjà je pu apercevoir l'agitation du peuple, heureux de nous voir leur roi enfin de retour.

Milo était de retour au palais. Il avait convoqué les meilleurs ingénieurs et les meilleurs ouvriers qui étaient disponibles. Il leur présenta le problème du temple de l'Eau, leur expliquant ce qu'il avait pu constater et ce qu'il pensait qu'il fallait faire tout en précisant que ce n'était qu'une idée, mais qu'il laissait les experts juger les dégâts et faire les réparations qui leur semblait nécessaires.

- Je sais qu'il y a aussi beaucoup de travail ici, mais vous savez que le temple est très important, et croyez-moi les dégâts ne sont pas minimes, il est important que vous alliez voir et que vous fassiez les réparations nécessaires. Je pense que nous pourrons nous débrouiller ici sans vous quelques temps.

Les ingénieurs et les ouvriers acceptèrent avec joie car cela leur plaisait de travailler sur le temple. Tout comme Milo, ils n'avaient pas était mit au courant du tremblement de terre qui avait frappé le temple de l'Eau. Ainsi, après les explications et les directives du jeune De Losley, ils prirent le chemin du temple sous le regard du jeune homme. Soudain un soldat entra, essouflé, dans la salle de réunion où ne se trouvait plus que Milo.

- Mon seigneur, le roi et sa fille sont de retour !

Parmi ses inspirations et ses expirations difficiles, on pouvait ressentir de la joie dans sa voix. Le jeune homme s'avança vers lui et posa une main sur son épaule, souriant.

- Merci mon ami, reprenez votre souffle avant de repartir.

Après ces mots, Milo sorti de la salle et se dirigea rapidement vers le port. Il y avait déjà de nombreux membres de la cours présents sur les lieux. Le jeune De Losley eu du mal à se frayer un chemin jusqu'au pont où le bateau se rangeait. Lorsque les personnalités royales descendirent, le jeune homme les accueillie chaleureusement en s'inclinant avec respect et en souriant.

- Votre majesté, votre altesse, je suis très heureux de vous voir de retour au palais. Soyez les bienvenues chez vous.

L'euphorie était à son comble. Le roi, posant pied à terre dans la cité sous marine fut acclamé. Il salua d'un fébrile geste de la main la foule présente. De l'autre il s'appuyait sur sa canne mais sa faiblesse semblait avoir disparut en vu de son sourire. Des multiples mains se tendirent vers lui, au travers des barrières dressée pour dessiner un chemin jusqu'aux portes du Palais. Une tradition disait que dans les sangs du souverains coulait un pouvoir thaumaturgique, c'est-à-dire qu'il pouvait soigner en touchant le front de ses sujets. Ainsi, on attrapait le bras tendu par Atlant et on le posait sur son front. Le roi traversa le port de cette manière en touchant le front de ses sujets qui l'acclamaient. A un moment, il se tourna et cria :

- Moi aussi je suis heureux de vous retrouver !

Sa voix était faible et rauque, mais sa phrase retenti dans le coeur des habitants du Royaume de l'Eau qui se mirent à chanter l'hymne du Royaume : Larme d'Ondine et coeur du Roi. En se retournant, il aperçu, au bout du quai, Milo. Il lui sourit et accéléra l'allure pour aller l'embrasser. Ce jeune homme, qu'il avait nommé intendant, était comme son fils. Bien que jeune, il faisait preuve d'un excellent travail et toutes ses décisions étaient respectées. Lorsqu'il furent en face, Atlant l'enlaça.

- Le plus heureux ici, c'est moi.

En se détachant de lui, il vit, juste derrière Milo, Zephiel Nagareth, le Grand Inquisiteur. Tout sourire, il lui prit la main et la serra :

- La cité est magnifique. Vous vous en êtes si bien occupé pendant mon absence. Merci.

- Je n'ai fait que mon devoir votre majesté. Et désormais, je vous rends votre Royaume.

Et à ses mots l'Inquisiteur tendit au vieux souverain sa couronne. Ce dernier la prit délicatesse et la fixa quelques instants, alors que la foule s'était tu. Il se souvint alors de ce jour où Borgius, le Sénateur, lui avait fait boire cet étrange sirop. Son esprit l'avait quitté. Il se souvint ensuite de ce contrat qu'on lui fit signé alors qu'il n'était qu'un cadavre sur son lit de mort. Il revit l'instant où, un dragon l'emportait avec Milo et Kali, pour le royaume de l'Air, pendant que sa couronne tombait sur le sol. Les douloureux moments lui revinrent à l'esprit et il comprit qu'il avait été drogué par son Sénateur, ne devenant plus qu'une simple marionnette. Alors, le roi se sentit chanceler et manqua de tomber si le Grand Inquisiteur ne vint pas passer son bras sous le siens pour le soutenir et lui murmurer :

- Votre majesté, montrez à votre peuple que vous êtes son roi.

Le roi leva la couronne, de ses deux mains, au dessus de sa tête, et sous le regard médusé et cérémonial de ses sujets, la posa.

Milo était vraiment très heureux de retrouver son roi et la princesse. Et l'étreinte du vieil homme lui fit chaud au cœur. Avec la joie de son visage, il semblait aller beaucoup mieux. Il alla remercier l'Inquisiteur de l'Eau. Il avait beau être imposé par Darkhell, tout le monde l’appréciait, même le jeune De Losley, car il agissait uniquement pour le bien du royaume. Lorsque le roi s'adressa à Zephiel, Milo se mit sur le côté pour ne pas gêner la conversation entre le roi et l'inquisiteur. Ce dernier aida la roi juste avant qu'il ne tome, plus rapide que le jeune De Losley. Il lui permit de retrouver son pouvoir, son rang et sa dignité et alors qu'Atlant levait la couronne et la posait sur sa tête, Milo ressentit un grand bouleversement en lui. Il sentait les larmes de joie monter à ses yeux, mais les retint car c'était indigne de lui de pleurer. IL fut le premier à s'incliner devant le roi, suivit du peuple entier. Le jeune homme était vraiment très heureux, enfin le roi était de retour, enfin le royaume était redevenu complet et entier. Un royaume digne, vec un roi à sa tête, un roi bon et généreux. Des jours meilleurs s'annonçaient pour la suite. Après cette petite cérémonie, Milo attendit de voir si le roi allait faire un petit discours ou non, bien qu'il préféra que non car le voyage avait sans doute du épuiser l'épuiser.

Atlant n'en revenait pas d'être ici, devant cette foule en liasse. Son visage et son corps étaient trop fatigués pour sourire suffisamment fort mais il leva la main pour saluer son peuple. Il savait que l'on attendait de lui un discours, mais il n'avait pas le charisme et l'art oratoire de son Excellence le seigneur Magister. Cependant, il lui fallait dire quelque chose, et ce fut :

- Merci mes enfants.

Et il se retourna, en s'appuyant sur l'épaule de Milo à qui il sourit gentiment. Sous les applaudissements, les hauts dignitaires rentrèrent dans le palais sous marin, accompagnant le maître du royaume qui se tenait appuyé sur l'épaule de son Intendant car sa canne ne suffisait pas. A l'intérieur, un sublime fauteuil roulant, confortable et soyeux, l'attendait. Non mécontent, Atlant s'y assis dans un long soupire de satisfaction. On l'amena sur le grand balcon où l'on avait une sublime vue sur les jardins aquatiques du château et de fait, sur la faunes alentour. C'était un joli tableau qu'on avait là et qui fit sourire le roi. Ce dernier se tourna vers Milo et murmura :

- Fais sortir tout le monde, j'ai envie d'être seul avec toi et Kali.

Milo voyait bien que son roi était quand même fatigué. Il le guida donc à l’intérieur et l'aida à s'asseoir dans le fauteuil roulant royal. Il avait hâte de pouvoir être à nouveau seul avec le roi et la princesse, comme au bon vieux temps, car depuis ils n'avaient jamais eu cette occasion étant donné que le roi était bien trop souffrant. Ce dernier demanda de congédier les personnes présentes.

- Bien sûr votre majesté.

Le jeune homme s'exécuta et convia les personnes présentes à se retirer. La cours ne se fit pas priée, comprenant le souhait du roi de par son état. Le jeune De Losley, après avoir fermé les portes, revint auprès du roi.

- Comment se sont passés votre voyage et votre séjour ?

Demanda Milo en souriant à ceux qu'il considérait comme une famille. Kali semblait ailleurs, comme si être là ne l'intéressait pas vraiment. Le jeune homme la connaissait assez pour se douter qu'elle avait hâte de se retrouver seule pour être tranquille.

Ce fut pour le roi, un vrai plaisir que d'entendre le silence autour de lui. Il en soupira même avant que Milo ne lui demanda, à sa fille aussi, comment le voyage s'était passé, et surtout le séjour. Le roi se gratta la barbe et se concentra. Il se souvenait avoir mangé un peu dans le navire, mais ce fut tout. Pourquoi cet oubli ? Il fronça les sourcils mais ne put réfléchir car il devait répondre à la question de son ami :

- Et bien, et bien... oui il s'est bien passé. Je crois que... Ah oui ! j'ai dormi ! Enfin disons fais un petit somme car le voyage a duré presque la journée entière.

Le roi sourit et puis continua :

- Sinon, son excellence a été très cordiale avec nous. Un vrai gentleman, mais ça je l'ai toujours dit ! le seigneur Mythos m'a fait concocté une quantité phénoménale de médicament, pas désagréable au gout. Il faut d'ailleurs que j'ai toujours une fiole sur moi? Vous y prendrez garde j'espère.

En disant cela il s'était tourné vers sa fille, puis de nouveau vers Milo.

- Et toi Milo, qu'es-tu devenu en notre absence ? Qu'as tu fait ?

J'avais suivit le mouvement sans m'intéresser réellement à ce qui se passait. Je voyais bien que mon père essayer de faire des efforts pour se montrer digne et résistant, mais il restait tout de même faible. A notre arrivée, mon père remercia l'Inquisiteur de notre royaume, et je vis au regard de Milo que ce dernier l’appréciait aussi. Je ne comprenais pas pourquoi, cet homme était pour moi comme un espion de Darkhell qui était ici pour épier chacun de nos faits et gestes. Je n'avais absolument aucune confiance en lui et je me demandai s'il allait rester longtemps chez nous. Milo nous conduisit sur le grand balcon où nous fûment enfin tranquilles tous les trois. Milo nous demanda comment s'étaient passés le voyage et le séjour.

- Pour ma part je dirais long et ennuyeux. Alia a vraiment eu beaucoup de patience et de modestie, je n'aurai pas pu faire comme elle. Sinon, je ne suis pas fâchée d'être rentrée.

Mon père donna aussi son avis. C'était normal qu'il se souvienne de peux de chose, il était encore très faible et tous les derniers événements l'avaient encore plus épuisés. Aussi avait-il beaucoup dormi, ce qui, à mon avis, n'était pas un mal, bien au contraire. Mais lorsqu'il commença à dire que Darkhell avait été cordiale avec nous, c'était trop pour moi et, comme à mon habitude, je n'hésitai pas à faire éclater ma franchise.

- Oh il peut être courtois ! C'est quand même à cause de lui que tu es dans cet état père ! Grâce à sa cordialité et à la superbe chambre qu'il t'avais offert dans son palais !

Je croisai le regard de Milo qui me fit comprendre que ce n'était ni le lieu ni le moment pour parler de ça. Je m'arrêtai donc, mais mon expression en disait long sur le fond de ma pensée. Mon père avait enchaîné sur Mythos. Cet homme là était quelqu'un de bien, et je le remerciai intérieurement d'avoir autant prit soin de mon père. Ce dernier nous demanda de veiller sur le précieux remède.

- Bien sûr nous y ferons attention.

Cela fit sourire Milo de voir le roi réfléchir car il avait beaucoup dormi. Au moins il avait pu se reposer, cela ne lui faisait pas de mal. Il est vrai que le voyage était assez long, une journée entière avec les moyens magiques actuels c'était extrêmement long. Le roi expliqua ensuite le séjour et Kali ne put s'empêcher de faire une remarque sur ce que venait de dire son père. Une remarque sulfureuse à laquelle le jeune De Losley ne pu s'empêcher de répondre, inquiet de ce que ces propos pouvaient déclencher.

- Kali ! Enfin ! Ce n'est ni le moment ni le lieu. Nous devons oublier les rancœurs passés !

" Ou du moins le laisser paraître." Lui indiqua-t-il par télépathie.

Il se rassura en se disant que tout le monde connaissait le légendaire caractère borné et entêté de la princesse de l'Eau. Elle était réputé pour sa gentillesse mais aussi son caractère borné et sa franchise. Milo soupira et se remit à sourire. Le roi vint à lui demander à son tour ce qu'il avait fait durant son absence.

- Eh bien, pour tout vous dire, j'ai juste observé l'avancement des réparations du royaume, mais comme vous le savez et avez pu le constater, l'Inquisiteur Zephiel Nagareth a fait un travail fantastique pour la reconstruction du royaume. En revanche il y a quelques jours, je me suis rendue au temple de le prêtresse Naomie et j'ai constater avec regret qu'un tremblement de terre que nous n'avons pas ressenti ici à détruit une bonne partie du temple. J'ai donc envoyé les meilleurs architectes et ouvriers encore disponibles là bas pour qu'ils réparent les dégâts.

La réponse de Kali à propos du voyage amusa énormément le roi qui ne s'en cacha pas en souriant. Il était évident qu'elle avait un caractère tellement différent de la princesse de l'Air? Cette dernière était si courageux ; elle avait tout sacrifier pour protéger ses propres et se battre contre l'Elu des Ténèbres. En vérité, il ne savait pas s'il pouvait faire confiance en cette jeune fille si jeune et donc si fragile. Atlant perdit rapidement son sourire lorsqu'il entendit sa fille blasphémer l'Empereur sans retenu en l'accusant sa preuve. Le roi voulu réagir mais heureusement, Milo intervint, ce qui permet au souverain de ne pas se fatiguer d'avantage. Il aurait néanmoins voulu rappeler que le responsable de son état actuel n'était pas l'Empereur mais l'ancien sénateur Borgius. Aucun lien n'avait été établi entre les deux personnes. Il se contenta donc de dire :

- Le seul responsable de mon état actuel n'est pas l'Empereur mais la guerre elle-même. J'aurais du rester dans la neutralité et ainsi ne causer de tort à personne.

Afin d'éviter de rendre l'ambiance encore plus morose, le seigneur des lieux changea de sujet pour revenir sur celui abordé par Milo :

- Oh le temple de l'Eau ! C'est vrai que ce bâtiment est parfois oublié car très loin de chez nous, malgré le téléporteur qui nous y relie. Je suis content que tu aies prix cette décision. As-tu consulter la prêtresse ? A-t-elle consulté notre toute puissante Ondine ?

Le roi espérait ainsi obtenir un soutient de son esprit élémentaire et des informations sur la suite de la situation.

Milo constata que le roi ne put s'empêcher de faire une remarque à sa fille lui aussi. Mais il avait raison. Puis il repassa sur le sujet du Temple. Il fut heureux que le roi approuve sa décision, même s'il aurait été surpris que cela ne lui plut pas. Mais lorsqu'il parla de la consultation de la prêtresse, le jeune comme prit un air sombre.

- l'Esprit est de notre côté votre majesté, mais elle nous a mit en garde, une nouvelle tempête s'annonce. Nous en avons discuter avec la prêtresse, et je voulais vous conseiller, si vous me le permettez, que si une nouvelle guerre éclate, nous n'entrions pas dans le conflit. Cela afin de protéger notre peuple et de pouvoir reconstruire le royaume.

Il aurait préféré attendre pour avoir cette conversation avec le roi, car ce dernier avit besoin de repos, et ce n'était pas vraiment le moment de parler de guerre, de protection du peuple et de mauvaises nouveles, mais le jeune homme se voulait honnête et répondait donc à la question de son souverain.

Le roi écouta Milo très attentivement. Il aurait préféré que l'Esprit lui confie que tout irait bien, que l'Empereur autrefois noir redeviendrait parmi les bons. Elle ne pouvait pas se tromper ; les Esprits savaient tout, enfin du moins c'est ce que tout le monde disait. Et pour Atlant, Ondine ne pouvait pas se tromper. Il baissa donc la tête, par déception et d'un geste de la tête approuva les dires de son ami :

- Je suis d'accord avec toi. Et j'espère que ma fille saura en faire de même.

Di-il en se tournant vers l'intéressée qui avait en effet l'habitude de soutenir le camps d'Alia. Le danger était en effet que l'hériter au trône, c'est-à-dire Kali, choisisse un camps et de fait, engage la stabilité et la neutralité politique de son pays. C'est pourquoi Atlant faisait preuve d'énormément de sérieux dans ses propos. Puis il se tourna vers Milo, une nouvelle fois pour lui demander :

- Dis moi, comptes tu conserver ton rôle d'intendant et donc rester mon principal conseiller ou as-tu d'autres ambition ?

Atlant apperciait énormément Milo aussi bien pour sa personne que pour ses compétences. Il ne voudrait en rien le changer mais il fallait aussi respecter le choix des autres ; c'est pour cela qu'il lui demandait cela, car peut-être avait-il envie de se mettre à de nouvelles taches et bénéficier d'une plus grande liberté politique.

Le jeune homme remarqua la déception sur le visage de son roi. Il comprenait qu'il attendait d'autres nouvelles, mais il fallait qu'il sache la vérité. D'autant que l'Esprit ne se trompait jamais. Mais Milo fut rassuré que le roi soit d'accord avec lui, il savait lui aussi qu'i serait plus difficile de convaincre Kali qui n'accepterait jamais de rester passive. Il semblait que ce soit un trait de caractère commun à toutes les princesse, car sur ce point, la jeune fille ressemblait énormément à la princesse e la Foudre Edelwen. Cependant, l'heure n'était pas encore au choix d'un camp dans une guerre mais à la réorganisation politique du royaume. Et c'est à cette question qu'en vint le roi en demandant au jeune De Losley ses projets d'engagement politique.

- Votre majesté je n'ai pas d'autres ambitions, et je craignais ne plus avoir ce poste car il me tient à cœur.

Ce n'était pas pour le pouvoir que lui conférait ce poste que le jeune homme y tenait, mais parce qu'il lui permettait de travailler très étroitement avec le roi et de veiller sur le royaume, sa protection, sa reconstruction et son bien être. Il continua donc en souriant :

- Ce serait donc avec une grande joie et un immense honneur que je continuerai d'être votre conseiller si vous voulez toujours de moi bien sûr.

Le visage du souverain s'illumina lorsqu'il entendit Milo lui donner ses intentions futures, et son désir de reprendre son poste ancien.

- Et comment je veux toujours de toi !

Et Atlant lui prit sa main pour la lui serrer avec une certaine vigueur.

- Et bien tu vas pouvoir t'y mettre tout de suite en me disant tout ce qu'il nous faut réparer pour que nous puissions établir un budget.

Il fit rouler, de lui-même, avec difficulté, son fauteuil pour s'approcher d'une commode où il prit un flacon qu'il ouvrit pour servir dans trois verres qu'il tendit à son conseiller et sa fille.

Milo sourit avec bonheur en apprenant son souverain voulait toujours de lui en tant que conseiller et intendant, bien qu'il aurait peu de travail dans le dernier domaine. Rien ne tenait plus à cœur au jeune De Losley que de pouvoir continuer à servir son roi comme il l'avait toujours fait depuis qu'il en avait l'âge.

- Bien sûr. Nous avons déjà grandement avancé grâce à l'Inquisiteur du royaume, cependant il reste encore des travaux à faire.

Milo prit le verre que lui tendait son souverain et le remercia toujours en souriant, puis il reprit un air sérieux pour continuer à répondre.

- Notre ville capitale est pratiquement reconstruite, mais beaucoup de villages aux alentours ne peuvent pas en dire autant. Certains sont encore entièrement détruits, mais faute de main d'œuvre et de temps, nous n'avons pas encore pu leur envoyer de l'aide. Nous avons préféré privilégier la sécurité et le bien-être des sinistré en les abritant ailleurs quelques temps. Ajoutez à cela ce que je vous ai dit tout à l'heure, à savoir les travaux du temple.

C'est attentivement que le roi du Royaume de l'Eau écouta son conseiller lui détailler les lieux nécessitant des réparations. Non sans surprise, la liste n'était pas longue et surtout, non exhaustive. Fort heureusement, son pays n'avait pas été le plus touché par la guerre. Atlant ferma les yeux et eut une pensée pour le Royaume de l'Air, qui avait énormément de blessures à panser et de morts à oublier. Revenant à ses préoccupations primaires, il réfléchit sur le montant des réparations.

- Les efforts de guerre nous ont fait perdre énormément d'argent. Si le souvenir que j'ai de mes comptes avant que je ne parte est toujours aussi bon, je ne pourrais subvenir que pour un montant de 500 000 pièces d'or.

Le montant représentait 2 500 000€ environ. Cependant, le roi espérait bien recevoir en plus les aides impériales même si elle devrait d'abord être accordées au Royaume de l'Air puis de la Terre.

- Quant à la sécurité, je vais la confier au Grand Inquisiteur Zephiel. Je pense que plus que jamais il faut que je partage mes pouvoirs. Toi l'économie, lui la sécurité et lorsqu'un nouveau Sénateur sera élu, je lui confierai les taches sociales et les relations avec le peuple.

A ce propos, le roi réfléchit intérieurement afin de savoir quand devra-t-il organiser les élections du sénateur.

Milo écouta le roi faire les comptes et dire combien il pourrait donner. Cela ne représentait pas grand chose pour réaliser les travaux qui manquaient mais il faudrait faire avec. Le jeune De Losley pensait, tout comme le roi, que peut-être ils pourraient bénéficier de quelque argent impérial. Il serait sans doute difficile aux puissants de Télania de fournir beaucoup d'argent car la guerre avait ruiné tout le monde. Et ceux qui n'avaient rien perdu étaient ceux qui ne se mêlaient de rien et qui ne risquaient pas de prêter un cents.

- Ne vous en faites pas votre majesté, je suis sûr que nous parviendrons à réaliser ces travaux quelque soit l'argent que nous auront. Si nous n'avons pas assez pour tous les faire, nous réaliseront les plus urgents et laisserons les autres de côté en attendant d'avoir l'argent qu'il faut.

Ce que suggérait Milo était parfaitement réalisable. Mais il comprenait que le roi souhaita que tout cela sait enfin terminait. Car avec la guerre civile, les travaux ne s'arrêtaient pas.
Puis il commença à expliquer la nouvelle politique qu'il allait établir. La jeune homme la jugea sage. L'économie lui convenait mieux que la sécurité, et il pensait également que Zephiel était, quant à lui, parfaitement adapté à ce second poste.

- Si vous me permettez, votre majesté, je pense qu'il ne faut pas trop précipiter l'élection du nouveau Sénateur, mais ne pas la faire trop attendre longtemps, disons, le temps que le royaume se relève. Bien sûr il ne faut pas que cela soit dans trop longtemps non plus, car pour permettre à notre politique de se relever aussi il nous faudra un sénateur.

Alors qu'il parlait de compte, on frappa à la porte, Atlant se tourna mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, le Grand Inquisiteur entra pour venir déposer un parchemin sur la petite table devant le souverain.

- Qu'est-ce donc ?

fit-il pour tenter de s'imposer alors qu'il avait demandé d'être seul avec Milo et sa fille. Cette dernière ne sembla pas non plus enchanté de cette présence à en juger le mauvais regard qu'elle lui lançait. Cependant, le nouveau venu n'y prêta aucune attention, se contenant d'expliquer sa présence.

- Son Excellence m'a fait savoir qu'il va doter le Royaume de l'Eau d'une bourse de deux millions de pièces d'or. J'ai pensé que vous faire savoir le plus rapidement cette nouvelle, vous satisferez.

Et sans attendre, le Grand Inquisiteur tourna des talons et s'en alla. Atlant, qui était resté béa face à cette heureuse nouvelle n'avait pu prononcer un mot. En fait, il lui fallut se souvenir de ce que lui avait dit Milo avant l'entrée de Zephiel Négareth pour qu'il dise :

- Oui, attendons, mais pas trop longtemps.

Il était évident que le seigneur de l'Eau n'était pas encore totalement rétabli de sa malédiction, et qu'il avait toujours des instants de faiblesses, de non-réaction, comme si quelque chose venait de lui faire oublier certaines situations, ici, l'annonce exceptionnelle du grand Inquisiteur et de ce flot d'argent.

J'écoutai ce que racontaient mon père et Milo. J'étais rassurée que mon père garde Milo comme conseiller, en ces temps de troubles, on ne savait plus à qui se fier. En même temps, cela ne me surprenait guère, mon père avait toute confiance en Milo et n'aurait pas voulu se séparer de lui en politique. Pour les histoires d'argent et de politique ne m'intéressaient absolument pas, mais je voulais absolument aider le peuple. Depuis que j'étais arrivée dans ce royaume, je m'étais toujours efforcée de faire de mon mieux pour venir en aide au peuple. Je comprenais donc que la question de l'argent soit importante. Cependant, n'y connaissant rien, je laissais le soin aux deux hommes politiques d'expliquer la situation financière. C'est à ce moment que le Grand Inquisiteur Zephiel Négareth décida de faire une visite impromptue.

" Qu'est-ce qu'il veut encore celui là ? Il n'est vraiment pas gêné !" pensai-je.

Je savais que, même si je ne disais rien, mon visage et mon regard exprimaient le fond de ma pensée. Il déposa un parchemin et expliqua le motif de sa présence et de ce morceau de papier. Après quoi il s'en retourna sans demander son reste. Je fronçai les sourcils en observant ce que venait d'apporter cet homme que je n'aimais déjà pas.

- Nous ne devrions pas l'utiliser. Cet argent est mauvais. Finis-je par déclarer avec froideur.

A peine le Grand Inquisiteur fut-il parti que Kali monta son mécontentement. Elle commença par repousser l'argent offert, après accord entre les nations, de l'Empereur.

- Comment ça ?

Demanda-t-il quelque peu mal à l'aise en la regardant. Il ne comprenait pas, cet argent était celui de la couronne impériale, il n'avait rien de mauvais, et de l'argent n'étais jamais mauvais. Alors, quelque peu déçu de ce comportement, Atlant déclara avec dédain :

- Peut-être préfères-tu que nous augmentions les impôts et que nous volons à mon peuple le peu qu'il lui reste ?

Son regard se tourna vers Milo, pour savoir quelle était sa réaction et surtout son parti. Et à son encontre, il lui dit :

- Nous ne sommes pas suffisamment riche pour palier à tous nos problèmes. Notre argent et parti dans la guerre.

Je savais très bien pourquoi nous en devrions pas accepter cet argent, mais mon père n'était pas d'accord avec moi. Il était évident que c'était compliqué et que je n'avais aucune connaissances en économie. Cela ne m'intéressait pas, bien qu'il soit important que j'acquiert cette connaissance pour remplir pleinement mon rôle de princesse et future reine. Si au moins j'éprouvais la moindre envie d'être princesse et reine. Je regardai donc mon père droit dans les yeux, prête à défendre mes arguments :

- Tout d'abord cet argent est un butin de guerre que Darkhell s'est fait sur notre dos. En plus je sais qu'au royaume de l'Air ils n'ont pas l'intention de l’accepter.

Un bref regard sur le visage de mon père me fit comprendre qu'il n'était toujours pas convaincu. Je savais qu'il était inutile que je regarde Milo, car il serait sans doute de l'avis de mon père. Je n'avais vraiment pas l'étoffe d'une politicienne. Je comprenais que la situation financière était compliquée, mais il fallait penser à l'avenir.

- Père, si nous acceptons cet argent, Darkhell aura un moyen de pression dur nous. Il se servira de nous comme des pantins en se servant de cette dette financière que nous aurons envers lui.

Je tentai d'être la plus convaincante possible, mais j'avais quelques doutes. Je n'étais pas la personne que l'on écoutait dans ce genre de situations. Et c'était une rares situation politique dans laquelle j’intervenais.

Milo leva un sourcil à la remarque de Kali. Sur le moment il ne comprit pas très bien sa remarque, il se dit simplement que la jeune fille disait cela car elle éprouvait beaucoup de haine envers Darkhell et ses partisans. Mais l'heure n'était plus à la haine, aussi le jeune De Losley apprécia peu sa remarque. Mais le roi fut le premier à réagir. Milo sentit son regard qui réclamait un peu d'aide pour raisonner sa fille. Le jeune homme ne pensait pas être le mieux placé, s'il avait été l'ami d'enfance de Kali, elle le rejetait désormais, tout comme la vie de princesse qu'on lui imposait. Après son explication, il comprit mieux ce qui la dérangeait, mais ils n'avaient pas le choix.

- Kali, nous comprenons ton point de vue, mais toi aussi tu dois comprendre le notre. La situation financière du royaume est catastrophique, nous n'aurions même pas de quoi reconstruire un quart de la capitale. Si le roi Eros et le prince Roy ont décidé de refuser l'argent de l'Empire, ils se rendront rapidement compte qu'ils en ont besoin. De plus, ils peuvent se permettre de le décliner pour l'instant car ils ont plus d'argent que nous, mais ils n'en ont pas assez quand même.

Milo aurait aimé, lui aussi, pouvoir refuser cet argent, mais il se devait être réaliste. Comparé à la princesse, il gérait le royaume depuis des années, ils connaissaient la situation politique, financière et sociale sur le bout des doigts. Il se rangea donc du côté du roi qui savait mieux gérer le royaume que la princesse, lui aussi.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la fille et le père semblèrent chacun prêt à entrer dans une lutte et un débat ardent pour défendre leur conviction. Atlant n'était pas un amateur de ce genre d'exercices, préférant l'accord commun à l'imposition d'idée. Le premier argument de Kali fut pertinent, et son père le reçu avec sagesse. Toutefois, Milo fut plus rapide et répondit en premier. Très diplomate, comme toujours, son raisonnement n'était on ne peut plus juste et à chacune de ses phrases, Atlant approuvait de la tête.

- Oui c'est de l'argent de guerre, un argent gagné grâce à ses conquêtes et qui ne peut être récupéré, c'est la loi de la guerre. Quand nous nous y sommes rentrés, chacun d'entre nous savait qu'en cas de défaite nous perdrions aussi économiquement. Et si son Excellence avait perdu, alors le Royaume de l'Univers aurait aussi été soumis à des sanctions économiques. Et ne le nie pas. Or son Excellence a décidé de restituer cet argent remporté en le redistribuant proportionnellement aux pertes humaines et matérielles. C'est un gage de sa bonté ma fille ! Jamais, je dis bien jamais,Télania n'a connu un conquérant reversant en totalité ce qu'il avait dérobé.

Puis, sa fille avait avancé un second argument, cette fois-ci sur la dette que cela provoquerait, mais la, elle se trompait sur ce que signifiait cet argent. Atlant, cette fois plus calme, apporta donc des explications.

- Il n'y a aucune dette à craindre ma fille, il s'agit là d'un don et non d'un prêt : son excellence nous l'a assuré. Je n'ai plus ses mots en tête mais je suis certain que ça disait que après une expertise de l'Inquisition, l'Empereur subviendra au moins à la majorité, des dégâts occasionnés par la guerre, par un don global et unique. Le seigneur Negareth nous a dit qu'après son expertise, nous aurons besoin de deux millions de pièces d'or et que cela suffisait amplement. Le surplus, si jamais il y a, lui sera rendu.

Et en réaction à ce qu'avait dit Milo :

- Eros est un pauvre fou ! Si j'étais son peuple je commencerai à m'inquiéter ! Il n'a jamais voulu faire la paix, a abandonné son épouse parce qu'elle soutenait son ennemi, jusqu'au bout il a mené sa guerre au détriment de son peuple et de son pays ! Aujourd'hui encore il refuse la paix ! Son fils c'est la même chose ! Je te rappelle que tout deux sont soupçonné, l'un d'avoir fait parti des commanditaires de l'assassinat de l'ancien couple Royal du Royaume de la Terre, l'autre d'avoir incendié la Chancellerie.

Atlant était extrêmement virulent, malgré sa fatigue, il était prêt à bondir et continuer son violent réquisitoire contre Eros, mais il préféra s'arrêter en concluant :

- Seules ses filles sont raisonnables. Heureusement que l'Elue du Bien ait été Alia et non Eros, sinon à l'heure qu'il est, nous serions tous en train de ramper sous des cadavres. Enfin, je gage Eros de voire comment il va réussir à redresser son Royaume sans argent. ça nous en fera un peu plus après tout.

Je désespérais de voir mon père et Milo rester sourd à mes avertissements. Bien que Milo sembla comprendre, il ne voulait pas refuser l'argent. Bien entendu, moi aussi j'avais bien conscience des difficultés économiques de notre royaume, même si l'économie ne m'intéressait pas vraiment. Mais je trouvai mon père était vraiment naïf, en parlant de "dette", je parlais en réalité du fait que c'était un moyen de pression de Darkhell, qu'il puisse se servir de cet argument comme quoi il avait été bon et généreux envers le royaume de l'Eau et que par conséquent il lui devait obéissance, il devait le soutenir car ils avaient une dette envers lui.

- Je suis bien consciente de ce qu'il a dit, mais vous n'avez pas compris, je ne parle pas d'une dette monétaire mais d'une dette morale. Vous lui devrez tout simplement parce qu'il vous a rendu votre argent, il se servira de cet argument pour vous manipuler à sa guise.

Toute cette histoire commençait fortement à m'agacer. D'autant que, comme d'habitude, je n'avais le soutien de personne. Pan devait sentir ma colère monter car il s'agita sur mon épaule. Je lui caressai machinalement la tête comme pour le rassurer et pour me détendre à la fois. Je jetai un regard noir à Milo qui s'embourber lourdement dans sa politique, au détriment de ses idéaux. Je ne savais plus vraiment s'il était mon ami, après tout, qu'avions-nous en commun ? Et un ami est une personne censé vous soutenir, ce qu'il ne faisait jamais. Il passait son temps à men dire comment me comporter, comment m'habiller, à me donner des ordres, à m'analyser, à me rabrouer. Il se comportait plus comme un garde môme que vraiment comme un ami.
Je fixai les deux fous qui se tenaient devant moi. Fous ou naïfs, je ne savais pas vraiment quel adjectif leur administrer. Mais à ce que dis mon père, je fit mon choix. Au fur et à mesure de ses paroles, je sentais la colère monter en moi, et je fini par exploser, frappant violemment la table avec mon poing :

- C'est vous qui êtes fous ! Vous êtes prêt à faire confiance au seigneur des Ténèbres, à mettre le destin de notre peuple et de notre royaume entre ces mains, ces mêmes mains qui vous ont torturé, qui vous ont enfermé dans un cachot dans lequel il vous a laissé pour mort ! Je n’apprécie pas vraiment Eros, mais je vous défend de dire du mal de Roy, il est mon ami et je je suis de son avis ! Je ne suis pas pour repartir dans une nouvelle guerre, mais je n'ai aucune confiance en cet homme, pas après tout ce qu'il a fait ! Je suis d'avis de rester méfiant, simplement. Et je suis sûre qu'Alia est de mon avis.

La violence de mon point avec fortement secouer la table, et tout ce qui se trouvait dessus s'était trouvé renversé ou avait largement bougé de sa place. Pan avait manqué de tomber de mon épaule. Mes yeux crépitaient de colère et je ne lâchais pas du regard mon père et Milo.

- Et comment osez vous dire qu'au moins s'ils refusent, cela en fera plus pour nous ? Vous vous réjouissez alors ? Non ! Je n’adhérerai pas ! Sans moi !

Et sur ces dernières paroles, je tournai les talons avec violence et je me dirigeai vers la porte que je refermai derrière moi avec violence. J'avais l'intention de sortir du palais. Mes nerfs étaient à vif et mes poings étaient serrés. Cette conversation ainsi que la situation m'avait passablement énervées, j'avais envie de me rendre dans mon ancien chez moi où j’étais bien tranquille, ou d'aller au royaume de l'Air auprès de mes vrais amis qui partageaient mes idées.

» De retour !
» Le retour de Roy
» Au retour de l'Inquisition (pv : Roy)
» De retour au palais du mal