Entretien avec une... apprentie druide

Leïla avait été très occupée durant le Conseil Suprême et le discours de l'Empeureur. Les blessés étaient vraiment nombreux. Mais grâce à Leya, une elfe sylvestre que Forciticus avait ramené à l'hôpital du palais, son travail avait été nettement réduit. Elle avait laissé partir avec regret la jeune femme elfe, mais elle avait été soulagé car son aide avait été réellement précieuse. Alors que la jeune druide était en train de s'occuper de Luco, qui allait beaucoup mieux, elle avait reçu une lettre de l'Inquisitrice Suprême. En la lisant elle faillit lâcher le flacon qu'elle avait à la main. Son visage sérieux mais doux et agréable à la fois se mua en inquiétude. L'un des infirmiers qui travaillait beaucoup avec elle et qui était devenu un ami s'arrêta dans son travail en voyant le visage de Leïla puis il s'avança vers elle. 

- Ça ne va pas ? Demanda-t-il.

- Je... Je suis convoquée au bureau de l'Inquisitrice Suprême... Balbutia-t-elle.

- Ne t'en fais pas, il n'y a aucune raison que l'on t'arrête. Tu t'es peut-être battu aux côtés des rebelles mais tu as été d'une grande aide à tous les blessés depuis la paix, qu'ils aient été du Bien ou du Mal. Cette convocation est peut-être étrange mais je suis sûr que tu n'as rien à craindre.

Le visage de l'infirmier était sincère et il affichait un sourire rassurant à la jeune fille, la main posée sur son épaule. Leïla fini par lui faire un maigre sourire mais elle n'était pas vraiment rassurée pour autant. Elle n'était pas convoquée n'importe où mais dans le bureau de l'Inquisitrice Suprême en personne. Trois jours plus tard, jour du rendez-vous, la jeune druide se présenta donc à l'Inquisition. Elle fut accueillie par un inquisiteur qui après avoir vérifié son laissé-passer, la guida jusqu'au bureau de Ténebris, l'Inquisitrice Suprême. Il frappa à la porte et après avoir été autorisé à entrer il annonça Leïla qui du entrer à son tour. C'est donc peu rassurée que la jeune fille franchie le seuil de la porte. Elle s'inclina maladroitement.


- Bonjour, j'ai reçu cette convocation et euh... je suis venue.

Tout en parlant la jeune druide avait sorti la lettre et la tendait désormais vers l'Inquisitrice en essayant de ne pas trembler.

Comment pouvait-on ne pas ses sentir mal à l'aise dans un lieu pareil ? Leïla se le demandait. Pourtant elle pensait bien que certaines personnes avaient su rester dignes et droites face à la Grande Inquisitrice sans ciller, et sans doute avaient-ils su lui tenir tête. Cependant la jeune druide n'était pas comme cela. Elle écoutait, abasourdie, toutes ces informations sur sa vie déferler devant elle. Ténebris lui demanda si elle se trompait.

- Euh... Non, c'est... c'est exact.

Son visage s'assombri lorsque la Grande Inquisitrice parla de la mort des êtres qui avaient été cher à la jeune fille. Elle se sentait déshabillée, humiliée et agressée mais elle était aussi un peu perdue et ne compris la raison de sa présence qu'une fois que la jeune femme froide et imposante en face d'elle lui parla de la fameuse loi.

- Oh bien sûr madame je suis parfaitement au courant de cette loi. S'empressa de dire Leïla.

Son ton n'était ni ironique, ni impertinent, Leïla parlait seulement avec franchise et cherchait à expliquer qu'elle avait respecter la loi, car c'était la vérité.

- Cependant je n'ai exercé que le simple métier d’infirmière, et j'ai toujours été sous la surveillance d'un infirmiers plus âgé et plus expérimenté que moi. Je sais que c'est dangereux et cette loi est parfaitement correcte, et j'estime bien trop la vie des autres pour la mettre en danger. Car après tout mon but est de sauver des vies et non d'en détruire.

La jeune druide parlait avec toute la sincérité du monde. Elle semblait une jeune enfant innocente et douce.

Leïla se détendit un peu lorsque la Grande Inquisitrice devint moins froide. Mais elle n'était pas à l'aise pour autant. Le jeune femme lui demanda alors si elle jurait n'avoir jamais utilisé ses pouvoir en l'absence de son maître, mais avant que la jeune druide ait pu répondre, l'Inquisitrice Suprême ordonna à l'un de ses serviteurs d'aller chercher l'infirmier en chef. 

- Je le jure, sur l'honneur et sur l'Esprit. 

Répondit solennellement Leïla. Elle ne craignait pas les paroles de l'infirmier qu'on avait appelé car elle savait qu'il ne la contredirait pas. Non seulement parce que chacun appréciait son travail et sa dévotion mais également parce qu'elle ne disait que la simple vérité.

- Cependant je continue à m'entraîner car j'espère devenir druide de premier cercle. Mais je vous assure n'avoir rien pratiqué sur un être vivant.

Leïla attendait le verdict, un peu tendue. L'arrivée de mademoiselle Pumfresh l'apaisa un peu, et elle eu un peu pitié de cette pauvre femme qui avait l'air encore moins à son aise dans le bureau de la Grande Inquisitrice que la jeune druide. Heureusement, l'entretien fut court, et sans surprise, l'infirmière en chef confirma les propos de Leïla. Après cela, la jeune fille espéra que ce serait la fin de l'interrogation, et qu'elle pourrait partir, bien qu'elle trouvât étrange le fait que ce soit la Grande Inquisitrice en personne qui la reçu pour "si peu" et non un simple inquisiteur. Mais en réalité, ce n'était pas tout, et la jeune femme n'était pas libérée de si tôt. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque Ténebris lui expliqua la vraie raison de sa présence ici. 

- Comment ?

S'écria Leïla en se levant d'un bond de sa chaise tant la nouvelle l'avait surprise. Elle croisa le regard de l'Inquisitrice et se rassit un peu confuse, mais ce que venait de lui dire la jeune femme la rendait heureuse et inquiète à la fois. Devenir druide de premier cercle était son rêve, mais elle trouvait étrange que ce soit des partisans du Mal qui lui propose cela. Mais après tout, elle devait passer outre cela et faire confiance en la paix, être druide de premier cercle lui permettrait d'être beaucoup plus efficace.

- Oh madame ce serait vraiment un honneur et une joie de pouvoir devenir druide de premier cercle c'est, enfin, être infirmière c'est bien, mais je n'aide pas autant que je le pourrais si j'étais une druide confirmée. 

La jeune fille se calma et cacha un peu son agitation. En plus c'était quand même l'Empereur en personne qui avait demandé ça, son maître devait être vraiment important pour Darkhell.

- Si son Excellence pense que j'en suis digne et capable alors je passerai le concile.

Alors que la jeune druide allait se rasseoir, l'Inquisitrice Suprême l'invita à rester debout et à la suivre. Elle l'appela par son prénom et demanda la permission de le faire.

- Oh oui bien sûr.

S'empressa de répondre Leïla un peu confuse et encore sous l'émotion de la nouvelle. Elle suivit donc la jeune femme à travers les couloirs, un peu mal à l'aise d'être ainsi traité en égale de cette grande dame, et voyant tous ces gens s'incliner sur leur passage. Ténebris indiqua à la jeune fille qu'elle n'avait rien à craindre et que les intention de l’Empereur à son égard n’étaient pas mauvaise.

- Pour tout vous avouer, je suis contente que ce soit la paix, car en tant qu'apprentie druide, j'aspire à ce que les gens soient en bonne santé et s'il n'y a pas de guerre il y a peu de blessés. Désormais, tout ce que je souhaite, c'est soigner ceux qui en ont besoin, quelle que fut leur allégeance. Chaque vie est précieuse pour moi.

La jeune fille parlait avec son cœur. Elle était peut-être un peu naïve de croire en cette paix. Mais peut-être n'était-ce pas de la naïveté mais plutôt un désir profond que ce qui se passait soit réel et non une illusion. Les deux jeunes femmes parvinrent jusqu'aux jardins où un gnome semblait les attendre. Il se salua très poliment Leïla qui sourit sans pour autant comprendre qui était ce courtois monsieur jusqu'à ce que l'Inquisitrice Suprême le présente. Cette dernière révélait un visage qui était jusqu'alors inconnu à la jeune druide, mais elle appréciait de découvrir cette face cachée de Ténebris. Elle salua à son tour le gnome druide.

- Oh c'est moi qui suis enchantée monsieur Argast. Vous devez être très fort si vous avez eu un maître aussi doué et renommé qu'Elia la Bleue.

Par la suite, la Grande Inquisitrice, expliqua à Leïla que ce druide avait été un ami de son cher maître disparu et qu'il pouvait désormais être son nouveau maître afin de lui permettre de devenir druide de premier cercle, et donc druide confirmée. La jeune femme suggéra qu'elle montre son niveau.

- Oui bien sûr, ce sera plus simple comme cela pour reprendre l'entraînement.

Argast était quelqu'un de si discret qu'il avait tendance à rougir facilement. On l'appelait ainsi Argast aux joues roses et face au compliment de Leila, son surnom pris sens puisque ses pommettes se tintèrent en rose. Il prit son petit bonnet vert et le trifouilla en baissant les yeux au sol et frottant de son pied sur le sol 
 
— Oh non mademoiselle, votre maître mérite plus grande estime que moi, il a été l'élève préféré d'Elia la bleue, croyez moi. Je serai donc un bien moins bon professeur.

Ténebris soupira et fit jaillir du sol un tôle bien sombre qui apparut au milieu de brume noire qui se dissipa aussitôt. Elle fit apparaître aussi un merle qu'elle attrapa et à l'aide d'une épingle, lui ouvrit une partie de ventre, sans toucher les organes vitaux de façon à ne pas lui noter la vie.

— Trêve de bavardage et passons aux choses plus sérieuses, soignez moi cet oiseau avant qu'il ne meurt.

Et elle fit voler l'animal profondément blessé et souffrant, au pied de la jeune fille. A cette vue, le druide remit son chapeau et poussa des petites gémissements, comme apitoyé du sort de l'animal

— Oh... oh... que madame est sévère, avec tout le respect que je vous ; vous nous l'avez presque tué.

Et il s'inclina avant de repousser ses petits gémissement de compassion. Pendant ce temps Ténebris regardait la scène sans grande conviction, comme si elle doutait des compétences de Leila. Elle regardait un peu ailleurs et pointait une table sur laquelle une quantité indénombrable d'ingrédients avait été apportée. Il y en avait de tout genre, les uns sur les autres si bien que l'on pouvait se demander comment une si petite table pouvait porter un si grand amas d'ingrédients.

— Vous avez ici tout ce que vous pouvez trouver sur Télania. Si vous ne l'utilisez pas pour cette exercice, vous l'utiliserez pour le second : Argast veut une potion d'invisibilité, un philtre d'amour et une lotion pour créer un squelette externe.

Faire des potions était une matière propre à l'alchimiste. Cependant, le druide devait savoir faire la plupart des potions liées à la médecine, à la défense et à l'agriculture. Celle demandée par l'Inquisitrice suprême n'était pas les plus simple, notamment la dernière, d'autant plus qu'elle s'adressait à une apprentie druide, c'es-à-dire à quelqu'un qui n'avait jamais à utiliser ce genre de chose.

Leïla observa avec une légère horreur le traitement qu'infligea la Grande Inquisitrice au pauvre oiseau. La jeune apprentie druide le prit délicatement dans ses mains et observa un court instant la blessure. Elle savait la soigner sans potion. Elle s'agenouilla donc sur le sol et le déposa délicatement sur ses cuisses. Elle commença à frotter ses mains ensemble et une lueur jaune semblant jeter comme des paillettes commença à apparaître. Ensuite, Leïla posa sa main sur la blessure de l'oiseau et commença à incanter.

- Inlasen merlearte codulasi melanem. Inlasen merlearte codulasi melanem.

Au fil de l'incantation et de la lumière, la blessure se referma lentement mais sûrement. AU bout de quelques minutes, la jeune fille avait terminé. L'oiseau n'avait plus rien. Leïla sourit et caressa la tête de l'animal avant de l'aider à reprendre son envol. A cet instant, elle semblait innocente et enfantine, mais d'autres épreuves l’attendaient. Il lui fallait maintenant créer trois potions difficiles. La jeune apprentie s'avança donc vers la table et étudia les ingrédients qui se trouvaient devant elle. Grâce à son maître, elle les connaissait tous, car c'était l'une des base primordiale pour un apprenti druide. Cependant, il y avait des ingrédients tellement rare que la jeune fille pensait ne jamais en voir en vrai un jour. Maintenant, il fallait qu'elle se rappelle lesquels il fallait associer afin de créer les potions demander. Elle commença par celle qu'elle connaissait le mieux : la potion d'invisibilité. Elle prit trois flacons et deux bocaux et se mit à l'ouvrage. Elle versa la moitié d'un flacon au liquide bleu livide puis trois goutte du flacon violet. Dans l'un des bocaux elle prit quatre graines et les écrasa puis elle les ajouta à la mixture. Elle se saisit du troisième flacon contenant un liquide orange et en versa la quantité d'une cuillère à café. Elle était très concentrée et en avait presque oublié la présence du gnome et de l'Inquisitrice. Enfin dans le dernier bocal elle récupéra ce qui ressemblait à des queues de petite créature. Sans dégoût, elle les découpa en petits morceaux et les jeta dans sa petite marmite. Puis la jeune fille remua doucement tout en laissant mijoter.

"Bien celle-ci est faite, passons aux suivantes. Voyons, réfléchis Leïla, la clé est dans les livres, tu as passé des jours à les étudier."

La jeune druide avait mit de côté la potion d'invisibilité qu'elle avait terminé, et était en train de se creuser la tête face aux ingrédients posés sur la table pour se rappeler comment faire les deux autres potions demandées. Une fiole au contenu rose lui remémora les ingrédients pour le philtre d'amour. Du rose, du rouge, du sucré, du mielleux, c'était ses mots mémo. Elle prit donc sept ingrédients qui correspondaient à cette description, et qui étaient les bons. La jeune apprentie druide s'activait à la tâche sans se reposer. Elle était déterminée à montrer son savoir et voulait se montrer digne de la confiance que son maître avait placé en elle. Après quelques minutes, la jeune fille avait terminé la nouvelle potion et passa à la dernière. C'était celle qui allait lui poser le plus de problèmes. Mais après quelques minutes de réflexions, Leïla commença à faire le tri parmi les ingrédients et à en sélectionner quelques uns. Petit à petit, elle finit par récupérer tous ceux dont elle avait besoin pour la potion. Elle se mit à travailler cette nouvelle potion tout en soant chaque ingrédient avec soin et dans un ordre bien précis.

Leïla aurait elle aussi pu protéster car, comme le disait le gnome, cette évaluation était à la hauteur d'un apprenti druide qui aurait le niveau pour passer le concile, cependant, la jeune druide ne se laissait pas abattre, et bien au contraire de protester ou d'être agacée par ceci, elle était contente qu'on lui présenta ces épreuves. Pour elle, c'était une parfaite manière de s'entraîner pour le concile, il y avait tout ce qu'il fallait, des épreuves de toutes sortes, théoriques et pratiques, un temps limité et une pression, ainsi qu'une exigence de montrer la perfection de sa part. Normalement, pour Leïla, ces pages de questions ne devaient pas être un problème, car faute de pouvoir exercer sans son maître, elle avait passer un temps incalculable la tête dans les livres à apprendre ce qui lui manquait sur les créatures, les plantes, les ingrédients et les potions. Cependant, il était plus facile de retenir tout cela lorsqu'on exeçait la magie druidique depuis longtemps, ce qui n'était pas encore le cas. Ténebris indiqua qu'il fallait un sans faute.

- Très bien, je m'y met.

Répondit simplement la jeune fille. Elle pris donc un stylo et commença à répondre. Pour la première page c'était simple, la deuxième lui posa un peu plus de difficulté sur certaines questions mais après un court instant de réflexion elle parvint à se souvenir et répondre aux questions. Ensuite jusqu'à la page sept il n'y eu aucun problème, c'est en arrivant à la page huit que Leïla commença à bloquer à partir de la troisième question. On lui posait une question sur le nom et la fonction d'une créature en lien avec la magie médicinale qui vivait dans les marais, mais la jeune druide ne parvenait pas à se rappeler qui était cette créature.

" Oh réfléchis Leïla, tu as vu ça dans un livre, c'est obligé !"

On pouvait lire sur son visage la concentration et le stress. Elle décida de répondre à toutes les questions qu'elle connaissait bien et de revenir sur celle-ci ensuite. Quatre autres questions lui posèrent le même problème. ELle se retrouva donc face à cinq questions où aucune réponse ne lui venait. Soudain, pour la première, elle eu l'impression d'entendre une voix dans sa tête qui lui soufflait la réponse. Elle fut surprise puis se rappela les paroles de Ténebris "Même mort un druide est toujours là pour son apprentie". Alors Leïla comprit, un sourire s'afficha sur son visage et elle répondit aux dernières questions en écoutant la petite voix dans sa tête qui lui donnait des indices plus que des réponses, il ne fallait pas que ça tombe tout rôti du ciel quand même, pour répondre aux cinq dernières questions. Leïla avait répondu dans les temps. Maintenant, Argast allait vérifier ses réponses.

Leïla regardait avec un léger stress Argast qui observait ses réponses avec attention. Lorsqu'il annonça que les réponses étaient toutes exactes, la jeune fille soupira intérieurement de soulagement. Elle avait donc fait un sans faute. Elle ne put s'empêcher de faire un petit sourire amusé lorsque Ténebris dit que la réponse était évidente et se trompa et que le druide voulu la rectifier. Elle qui était vraiment très inquiète lorsqu'elle s'était rendue au bureau de l'Inquisitrice Suprême, elle se sentait désormais bien. Leïla était ici pour montrer ses capacités et pour qu'on l'aide à devenir druide confirmé. Cependant elle fut surprise qu'on lui propose de passer le concile sans plus d'entraînement.

- Vraiment ? Vous pensez que je suis prête ?

La jeune apprentie avait confiance en elle et en ses capacités mais elle ignorait quel niveau il lui fallait exactement pour passer le concile. Elle se sentait très honorée de la proposition qu'on lui faisait. Ses deux interlocuteurs semblaient sûrs de ce qu'ils avançaient, alors LeÏla avec un sourire mais aussi avec serieux répondit :

- Oui je veux le passer.

Elle se sentait prête et déterminée, elle voulait que son maître puisse être fier d'elle, même si sa présence manquait horriblement. Elle voulait faire honneur à tout ce qu'il lui avait enseigné.

Leïla savait qu'elle avait peu de temps avant le concile, mais elle était déterminée et saurait être prête parfaitement. Elle écouta ses deux interlocuteurs lui parler de Nilth le Malveillant. Elle avait en effet entendu vaguement parler de lui. Grandil ne l'aimait pas du tout. La jeune apprentie devait reconnaître, après avoir entendu les explications détaillées sur lui, que c'était un homme abjecte.

- Pourquoi le laisse-t-on en liberté s'il est aussi dangereux ?

C'était son désir de protection des Télaniens qui venait de parler. Elle avait du mal à comprendre pourquoi, si cet homme était aussi dangereux et risquait de provoquer des catastrophe, pourquoi on lui permettait d'être libre et d’entraîner librement des apprentis druides. Ténebris donna un dossier à Leïla, lui expliquant qu'elle avait deux semaines pour être parfaitement opérationnelle. Elle l'écouta attentivement lui expliquer qu'il fallait qu'elle apprenne également à se défendre et à défendre les autres. Ce point n'était pas fort chez la jeune fille qui avait privilégié les soins au combat.

- Très bien, je ferai de mon mieux. Je commencerai donc dès demain puisqu'on me le permet.

Sous son air déterminé, Leïla afficha un sourire à Ténebris. Un sourire qui voulait dire merci et également qu'elle était heureuse de ce qui était en train de se mettre en place pour elle.

- J'ignorais qu'il était aussi habile.

Répondit le jeune druide après avoir entendu les explications de l'Inquisitrice Suprême. Elle espéra qu'un jour elle serait assez puissante pour le mettre hors d'état de nuire, mais si son maître n'avait pas réussis, car elle était persuadé qu'il avait essayé, elle doutait fort être plus à la hauteur. Leïla suivit Ténebris vers la sortie des jardins. Elle lui dit que ça n'avait aucune importance le jour où elle commence son entraînement et qu'elle pouvait disposer de son après-midi à sa guise.

- Je vous remercie, je vais en discuter avec lui. Merci pour tout ce que vous me permettez d'accomplir. Passez une bonne journée. Au revoir, à demain.

Leïla s'avança vers Argast qui dit au majordome de s'immobiliser mais qui ne descendit pas de son piédestal pour autant. La jeune druide sourit, amusée par ce personnage atypique.

- Bien maître Argast, si vous le voulez bien j'aimerai commencer dès maintenant.