Le devoir (pv : Mythos alias Glen)

Alia était enfin sortie du bureau de Darkhell, mais elle ne se relâcha pas pour autant. Elle se contenta d'avancer avec droiture en direction de ses appartements. Elle avait du travail, beaucoup de travail. Ce n'était pas le moment de se détendre. Elle était restée plus longtemps que ce qu'elle croyait avec son ancien ennemi car dehors, le soleil d'été commençait à baisser. Elle se demandait où pouvait bien se trouver son maître et Forciticus. Les passant s'inclinaient sur son passage et elle inclinait la tête vers eux en souriant. Une fois arrivée dans ses appartements, elle congédia ses domestiques, ferma la porte et souffla, enfin tranquille. Thor, son loup blanc, se précipita vers elle avec toute sa majesté et sa fierté. Alia sourit et lui gratta la tête.

- Heureusement qu'il y a au moins toi.

- Et moi tu m'oublis ? S'écria une petite voix derrière le loup.

- Mais non Phalengius, pardonne-moi, je ne t'ai pas oublié. Allez, viens, on a du boulot, enfin, surtout moi.

Elle prit Phalengius dans sa main et le posa sur son épaule, et Thor suivit sa maîtresse. Elle alla s'installer sur le canapé. Il était très confortable, et la jeune fille put s'y détendre. Après quoi elle étala les parchemins à côté d'elle.

- Tout ça !

- Eh oui, c'est beaucoup de travail de faire partie de la tête de l'Empire. Je dois étudier tout ça au plus vite.

Elle commença à étudier les parchemins les uns après les autres. Thor s'était allongé à côté d'elle et avait posé sa tête sur ses genoux, et tout en lisant, la princesse lui caressait la tête. Phalengius, installé confortablement sur l'un des coussins du canapé, finit par s'endormir. Dehors, la nuit était tombée, la princesse observa la pénombre par la fenêtre. Elle détestait la nuit. Elle soupira, elle se sentait un peu seule, sa famille lui manquait déjà énormément.

Alicia avait tout fait pour être le plus discret dans le Palais de Cristal. Si elle ne savait devenir invisible, elle pouvait néanmoins le paraître. En se faufilant le plus silencieusement possible, de couloirs en couloirs, de hall en hall, jusqu'à atteindre la porte, bien gardé, de l'Elue du Bien. Pour ne pas que les gardes ressentent sa présence, elle leur souffla de la poudre avant qu'ils ne l'ai vue. Celle-ci les fit perdre connaissance, tout en gardant la même posture, le temps que la fillette frappe à la porte. Lorsqu'on lui autorisa d'entrer, elle l'ouvrit, puis la referma derrière elle.

- Bonjour.

Fit-elle d'une petite voix. On aurait dit un enfant perdu. Elle vint s'asseoir sur le lit d'Alia, souriant, en allant caresser le loup qui le regardait surpris. Alors, ses yeux rouges fixèrent Alia, allongée sur le canapé, en murmurant naïvement :

- Faut pas être triste. Papi va revenir.

Alicia était une jeune fille qui ne devait pas avoir plus de dix ans, peut-être sept, en fait, lui même ne savait pas quel âge elle avait. Son caractère alternait entre des propos très enfantin à des aptitudes interdites, silencieuses voire mystérieuses. Elle était difficile à cerner, la seule chose dont on était sur était son amour pour Mythos. C'est alors qu'une autre voix, beaucoup plus sombre, un peu plus grave, jaillit du fond de la chambre, depuis l'obscurité.

- Alicia, n'embête pas Alia.

De l'ombre, sorti Glen, en chair et en os, vivant alors qu'il avait été vu mort. Ses yeux toujours bandés, il s'avança vers la petite fille. Une fois côte à côte, on ne peut constater que leur ressemblance. Tous deux blonds platine, la peau très claire, lui semblant plus âgé qu'elle. Glen semblait bien se porter. Rien n'indiquait que son corps s'était écrasé en bas d'une falaise.

Alors qu'Alia était perdue dans ses pensées et se sentait un peu mélancolique, on frappa à sa porte. Elle donna la permission d'entrer, toujours en fixant la fenêtre. Elle pensait que c'était Forciticus ou Mythos. Soudain, la voix de la nouvelle venue la fit se retourner brusquement. Elle ne s'attendait pas à voir une petite fille dans sa chambre. De plus, cette petite fille lui rappelait beaucoup quelqu'un... Néanmoins, malgré la surprise, Alia lui sourit gentiment.

- Bonjour. Je ne suis pas triste, j'étais simplement perdue dans mes pensées.

C'est alors qu'elle entendit une voix qu'ele connaissait venir du fond de sa chambre. Et la personne à qui appartenait cette voix s'avança et vint se mettre à côté de la petite fille. La princesse ouvrit de grands yeux, stupéfaite par celui qui se tenait devant elle. Elle se leva d'un bond et resta un court instant immobile, hésitante.

- Glen ? Non c'est impossible...

Alia observa le garçon plus attentivement. Ce n'était pas une illusion, elle pouvait le sentir, ele sentait que c'était bien lui. Elle avait bel et bien Glen face à elle. Elle se précipita vers le lit et ne put s'empêcher de serrer le garçon dans ses bras, des larmes coulant dur son visage.

- C'est un miracle, tu es en vie ! J'ai cru que tu étais mort, tu avais disparue et la prêtresse de l'Eau t'a vu mourir, mais comment... Enfin je suis rassurée de te voir en vie.

Alia se détacha de Glen pour le laisser un peu respirer, mais elle lui tenait les épaules et le regardait en souriant, les joues humides. Elle avait peine à croire que jeune garçon pour qui elle s'était pris d'affection comme un petit frère, celui qu'elle croyait mort était là, devant elle, en vie et en bonne santé. Elle se demandait bel et bien comment c'était possible, mais l'enfant était lié à son maître, aussi avait-il autant de mystères que lui, et sans doute était-il pour quelque chose dans sa survie. L’Élue du Bien le fixait avec bonheur, essayant de réaliser que c'était bien réel.

Le pauvre Glen fut attrapé et enlacé si vite qu'il n'eut le temps de réagir. A peine eut-il cligné des yeux qu'il se retrouvait enserré si fort qu'il lui semblait ne plus pouvoir respirer. Cela fit rire Alicia qui se mit la main devant la bouche en gloussant.

- Le pauvre, lui qui n'est pas très câlin. Enfin heureusement que j'étais là, sinon il serait toujours là bas en petit morceau.

Au même moment Alia pacha son enfreinte sur le jeune garçon qui chancela un peu avant de reprendre se esprits et foudroyer du regard (bandé) la jeune blondinette qui souriait toujours.

- Enfin, si nous sommes là c'est que maître Mythos a du s'absenter.

Le temps qu'il parle, Alicia était allé jouer avec le loup d'Alia, réveillé par tout ce vacarme. Evidemment, elle était silencieuse, dans sa petite robe noire, afin de ne pas réveiller les appartements voisins. Glen lui debout face à Alia, ne la lachait pas de ses yeux aveugles, comme un grand frère surveillant sa soeur.

- Je ne sais pas trop encore dans combien de temps il reviendra, mais ça ne devrait pas être trop long. Toutefois, il ne veut pas qu'il t'arrive quoi que ce soit.

Alia s'assit au bord de son lit, à côté de Glen, et regarda Alicia. La jeune fille n'avait pas pu éviter de comprendre que les deux enfants étaient frères et sœurs.

- Je suis désolée pour le câlin Glen, mais tu n'imagines pas à quel point je suis heureuse de te revoir en vie et en bonne santé.

Le garçon expliqua alors à la princesse que son maître s'était absenté, d'où la raison de la présence des deux enfants. Alia tourna son regard vers Glen.

- Il s'est absenté ? J'aurai du me douter qu'il ne resterait pas longtemps avec moi. Mais où est-il allé et pourquoi ?

Le départ de son maître aurait du renforcer le sentiment de solitude de la jeune fille, mais la présence des deux enfants comblait étrangement le vide qu'elle ressentait. Tout ce bruit avait réveillé Phalengius qui se releva de sur son coussin, observant l'animation qui régnait autour de lui. Il avait du mal à comprendre ce qui se passait mais voyait qu'Alia avait prit un air un peu sérieux, aussi ne voulut-il pas parler pour les déranger.

le jeune garçon qui était resté debout, stoïque et plus distant, comme à son habitude, fut le premier à répondre à Alia à propos de l'absence de son maître.

- Maître Mythos est parti avec le seigneur Forciticus pour lui enseigner quelques tours. Vous savez, si le maître des Ténèbres ne peut pas vous faire du mal, il peut toujours chercher à découvrir ce que vous manigancez en s'en prenant à vos amis.

- Mais il a du partir à nouveau.

S'exclama la petite fille, qui était montée sur le dos du loup, fière cavalière. Comme Glen et Alia la regardèrent surpris de cette nouvelle, elle s'expliqua :

- Et bien au Temple de Lumière, messire Forciticus a trouvé les deux dagues qui appartenait à lui et son frère. L'une d'elle était en proie à un terrible maléfice. Papi Mythos pense qu'il s'agit là d'un coup de messire Magister pour tous nous tromper à propos de l'assassinat des anciens souverains du Royaume de la Terre.

Glen baissa la tête, comme pour réfléchir au propos de sa soeur. Lui n'avait pas ce don de savoir ce qu'il pouvait se passer ailleurs, si ce n'est communiquer avec son maître quelque soit la distance qui les séparait. C'est à ce même moment qu'Alia eut une conversation télépathique avec Forciticus, tout juste sorti du temple de Lumière.

Ainsi Forciticus était parti avec son maître, et ce dernier voulait l'entraîner. Alia comprenait mieux l'absence de son ami qui ne se serait pas absenté ainsi sans la prévenir au préalable. Cependant elle ne fut pas très heureuse d'entendre que Darkhell pouvait s'en prendre à ses amis pour savoir ce qu'elle manigançait. Elle s'en doutait bien sûr, mais elle n'aimait pas trop l'entendre. D'autant qu'elle ne manigançait rien...

- Forciticus est fort, bien plus qu'il ne le croit. J'espère que maître Mythos saura lui en faire prendre conscience et l'aider à développer son pouvoir et ses compétences. Enfin, le connaissant, il finira bien par y parvenir.

La princesse eut un sourire. Son maître était très fort, et il était un excellent professeur. En plus de sa pédagogie, le mage de Lumière était également un grand sage et il savait conforter les gens peu assurés. Elle n'avait aucun doute sur le fait qu'il parviendrait à former correctement le prince de la Terre.
Alors qu'Alicia venait d'annoncer que le maître de l’Élue du bien était reparti, la jeune fille reçu le message télépathique de Forciticus. Elle en déduit qu'il n'était pas loin car seul les personnes ayant un puissant pouvoir de l'esprit pouvait envoyer des messages télépathiques à grande distance. Il lui expliqua a raison de son absence et lui demanda la permission de prolonger son absence afin de venir en aide à l'un de ses amis. Alia lui répondit donc. La conversation fut très rapide, on pouvait à peine percevoir que la jeune fille avait communiqué avec lui. Bien sûr, les deux enfants étaient liés au mage Blanc, ils avaient du donc sans doute le remarquer. Alicia expliqua donc que le mage était reparti. La princesse n'avait jamais entendu parler de ces dagues. Sans doute parce que Forciticus parlait peu, et encore moins de lui-même. Elle imagina que cet événement avait du beaucoup le troubler. Elle avait bien fait de lui dire de partir aider son ami, cela lui changerait les idées, du moins le pensait-elle.

- Darkhell a parfois des idées étranges. Hormis les simples d'esprits et certains partisans du Mal, je doute fort que quelqu'un doute du véritable auteur de l'assassinat des souverains du royaume de la Terre. Stalven y a cru, mais je pense que, quelque part, c'est à cause de sa trop grande foi en Darkhell...

Alia n’appréciait pas trop dire ça. Elle savait qu'auparavant, les deux princes étaient très proches. Elle avait un peu de mal à comprendre comment le prince héritier avait pu se laisser ainsi berner par Darkhell, aussi n'avait-elle trouvé comme solution que le fait que l'homme était en désaccord avec es partisans du Bien et qu'il croyait trop fermement en l'empereur des Ténèbres.

Alicia, bien que présente, ne prit plus part à al conversation, seul Glen écouta Alia parler de l'assassinat des parents de Stalven et Forciticus. Le garçon secoua la tête, quelque peu déçu que la jeune femme parle de cet assassinat sans même l'avoir vécu. Penser que Darkhell avait mal réfléchi à son coup était une absurdité, au contraire, jamais l'Empereur n'avait porté un coup aussi puissant à Télania ce jour là., Glen choisit donc d'y apporter son analyse.

- Le Maître des Ténèbres n'a jamais été aussi puissant suite à cet attentat ; et Télania en est sortie affaiblie comme jamais. La situation au Royaume de la Terre était critique car l'assaut ne vint pas de l'extérieur des frontières, mais de l'intérieur. La capitale a été envahie, encerclée par des armées aériennes tandis que les troupes des Ténèbes remontaient pas le fleuve depuis Le Nord. Les quelques petites villages avaient pu être entièrement anéantis avant même qu'ils ne puissent donner l'alerte dans tout le Royaume. Le roi réussit à prévenir ses alliés. Les Hommes furent les premiers à venir depuis Lavyna et Cyan, mais leur nombre fut insuffisant. La réédition semblait inévitable, mais l'Imperator et votre père refusèrent que leur allié, le roi de la Terre abdique, en le menaçant de trahison. Coincé entre les deux camps, le roi de la Terre espérait que les Elfes et les Nains ne viennent lui porter secours. Mais aucun ne vint. Les Elfes Sylvestres ayant mis trop de temps, les Nains de Morekaï et ceux d'Akelas prétextant une bataille perdue d'avance. Quoiqu'il en soit, on retrouva le roi et sa femme tué dans leur chambre, au palais, bastion de la résistance, la dague de Forciticus dans le coeur. Stalven fut le premier à découvrir et il raconta qu'il vit son frère la vieille se disputer avec ses parents à propos d'un avis de réédition et une armistice avec les Ténèbres. Le seigneur des Ténèbres, pour se défendre, avait en effet cet accord, signé par le roi, et accusa l'Imperator, d'avoir mandaté cet assassinat pour éviter de perdre le Royaume de la Terre.

Soudainement Alicia le coupa, en revenant sur le dos du loup d'Alia.

- Les habitants du Royaume de la Terre, déjà divisé par la non assistance de leur concitoyens Elfes et Nains ainsi que des autres royaumes, ont évidemment porté Stalven comme roi et Forciticus, qui avait fui, sans se défendre de l'assassinat de ses parents, puisque pourchassé par les soldats de son frère, devint l'ennemi numéro un de son propre peuple, et considéré comme l'assassin. Quant au seigneur noir, en plus de devenir l'allié de Stalven, en étant accusé de l'assassinat par le camp du Bien alors qu'il avait une preuve de sa non culpabilité par le pacte d'armistice avec le Royaume de la Terre, réussit à faire se diviser son camp ennemi, incapable de savoir qui était responsable de cette défaite.

Glen regardait sa soeur finir, puis se tourna vers Alia, comme pour lui dire que finalement les choses n'étaient pas si simple pour ceux qui soutenaient Forciticus, notamment lorsque son propre frère disait l'avoir vu tuer ses parents.

Alia écouta les deux enfants lui raconter l'histoire. Elle comprit qu'elle avait parler un peu trop vite. Il était vrai qu'elle ne connaissait pas très bien l'histoire de cet assassinat.

- Vous avez raison, c'est beaucoup plus compliqué que ce que je pensais. Mais tout de même, accuser Forciticus...

La princesse se leva et se dirigea vers sa fenêtre. Elle souleva un peu le rideau et observa à l’extérieur. On aurait pu croire que c'était l’extérieur qu'elle regardait, mais en réalité, devant ses yeux elle voyait la situation de l'assassinat, ce que venait de lui raconter les deux enfants. Elle réfléchie. Elle avait toujours su que Forciticus était torturé par cette histoire et elle ne voulait pas que les gens pensent qu'il était coupable de ce meurtre. La princesse savait au fond de son cœur qu'il n'était pas coupable.

" Pourquoi ces dagues sont-elles apparues juste maintenant ?" Soupira la jeune fille intérieurement.

Elle se retourna et alla s'asseoir dans l'un des fauteuils. Thor, son loup, avait laissé descendre Alicia. Il vint vers sa maîtresse et posa sa tête sur ses genoux. Alia la lui caressa affectueusement, mais son regard semblait toujours plongé dans le vague. Elle continua donc à parler, mais c'était surtout des pensées à haute voix.

- Je me demande si j'ai bien fait de lui demander de rester ici avec moi. j'ai peur qu'il n'ait plus d'ennuis qu'il n'en a déjà.

Glen suivit Alia de ses yeux bander se lever pour marcher vers la fenêtre. Même aveugle, il savait qu'il faisait encore nuit et que la jeune femme ne devait certainement pas regarder ce qu'il y avait dans l'obscurité, sinon réfléchir. Alors il s'approcha d'elle, se mit à côté d'elle et dit :

- Briser une famille est l'acte le plus cruel qu'une personne puisse faire. Le Maître des Ténèbres et la cruauté.

Puis Alicia et le loup les rejoint. Alors Alia s'exprima tout haut à propos de ce dernier et de ce qu'il devait penser de sa présence ici. Comme pour la rassurer la petite fille fit un câlin à l'animal en enfouissant sa tête dans son pelage épais.

- Oh non il est bien là, il me la dit ! Il ne veut pas partir loin de toi !

Et fière d'elle, elle releva la tête, sourire éclatant, toutes dents dehors, avant de retourner gambader dans la grande chambre. C'est alors qu'elle vit l'heure, un nouveau jour allait bientôt commencer. Elle poussa un petit cri de surprise et se précipita vers la fenêtre pour l'ouvrir.

- Il faut que j'y aille !

Elle embrassa son frère, sauta dans les bras d'Alia pour lui donner un câlin et passa de l'autre côté de la fenêtre en disparaissant sans qu'on ne sache où et comment. Glen ne sembla pas surpris du départ précipité de sa soeur, comme s'il y avait dans cette situation quelque chose relevant du quotidien.

Alia écouta Glen sans tourner son regard vers lui. Elle l'écouta dire que briser une famille était l'acte le plus cruel qui existait. Tout comme dire que l'Empereur était la cruauté même.

- Oui. Darkhell est très doué pour ça, briser des familles...

En disant cela, elle pensait bien sûr à la sienne. Sa mère la haïssait, elle haïssait également son fils et son autre fille ainsi que son mari. Pourtant, aucun d'entre eux ne lui avait jamais causé le moindre tort. La princesse n'avait jamais eu de mère qui s'était occupée d'elle, aussi ne souffrait-elle pas vraiment de sa distance, mais elle savait que le fait que la reine du Feu renie ses enfants et son mari faisait beaucoup souffrir Roy et son père, et cela faisait de la peine à Alia. Elle trouvait dramatique le fait q'une famille se déchire dans la haine.
Après quoi, Alicia expliqua que Forciticus était bien avec elle. L’Élue du Bien leva les yeux vers la petite fille et la regarda avec étonnement.

- Il te l'a dit ?

Mais la petite fille ne lui répondit pas. Elle devait partir. Elle se leva rapidement et fit un câlin à Thor, puis à la princesse qui le lui rendit en souriant. Mais à sa grande surprise, Alicia ne sortie pas par la porte mais par la fenêtre. Elle ne tomba pas, elle disparue simplement. Alia observa la fenêtre étonnée, mais un coup d’œil sur Glen lui fit comprendre que cette situation était tout à fait normal. Alors la princesse repris son sourire tout en continuant de regarder la fenêtre par laquelle Alicia avait disparue.

- Ta sœur est aussi surprenante que toi.

Au loin, on pouvait voir le premier rayon de soleil se lever. Alia avait du mal à croire qu'il était déjà si tard... ou si tôt, elle n'avait pas du tout vu le temps passer et ne se sentait pas du tout fatiguée. Elle se contenta donc d'observer le lever de soleil.

- Une nouvelle journée chargée se lève. Murmura-t-elle.

Comme Alicia était partie, la question d'Alia demeura sans réponse. C'est pourquoi Glen, se permit de le faire à sa place :

- Alicia a le pouvoir de voir ce que les autres ne voient pas. Comme par exemple que tu aimes le prince des Ténèbres.

Satisfait de sa petite déclaration, le garçon baissa la tête et sourit de façon à ne pas être vu. Puis, revenu à son serieux habituel, il pensa à sa soeur. Elle était surprenante certes, mais elle portait beaucoup plus de mystère que lui. Qui étaient ces deux enfants si particuliers ? Quel était leur rôle dans cette histoire ? Peut-être qu'ils n'en avaient pas ; ils étaient surement quelques spectateurs de cette lutte spirituel entre Bien/Mal.
Glen regarda Alia. Celle-ci fixait le soleil pointer derrière les montagnes lointaines, cause du départ d'Alicia. Oui, une nouvelle journée commençait. Mais serait-elle chargée ? Surement pas lorsqu'on est plusieurs. Le petit garçon s'avança alors et déclara :

- Alors ne perdons pas de temps.

Il tourna les talons et pris un premier dossier qu'il posa sur la table basse et ouvrit pour le lire. Il s'agissait du Plan Magister, définissant les financement des Royaumes par l'Inquisition et l'argent impérial.

Alors qu'Alia fixait l'horizon, Glen parla de ses sentiments envers Drakos. Cela la fit se retourner ivement vers le garçon, le visage empli de surprise et un peu d'inquiétude.

- Qu... Elle a découvert ça ? Et tu es au courant aussi ? Je dois donc en déduire que maître Mythos est également au courant ?

La princesse finit par soupirer. "Papi Mythos" elle l'aimait beaucoup mais ce n'est pas vraiment la personne qu'elle avait envie d'informer sur sa vie sentimentale. Elle avait déjà eu du mal à l'avouer à son frère qui était son confident, alors savoir que son maître était sûrement au courant l'embêtait un peu. Elle fit la moue et se tourna de nouveau vers les dossiers et les parchemins.

- Bien, allons-y.

Par "Allons-y", Alia pensait seulement à elle-même. Elle s'avança de nouveau vers son canapé et s'y installa pour reprendre sa lecture. Mais à sa grande surprise, Glen vint s'installer lui aussi pour lire l'un des dossiers lui aussi. Décidément, Mythos et ceux qui l'entouraient étaient vraiment des personnes surprenantes et étranges.

- Tu as l'intention de lire aussi les dossiers ? Est-ce que ça compte si tu lis une partie et moi l'autre ?

Bien sûr si Glen lisait une partie des dossiers et les lui résumaient, elle saurait de quoi ils traitent. Mais était-ce suffisant ? N'avait-elle pas besoin de connaître chacun de ces dossiers dans le moindre détail ?

Alia étant inquiète que l'on sache qu'elle aimait le prince de l'Univers, Glen, la rassura

- Je t'ai dit qu'Alicia voyait ce que les autres ne voyaient pas. Mais Maître Mythos n'en sait rien, d'ailleurs, je pense qu'il et serait indifférent. L'amour est bien une chose que nous ignorons.

Le jeune garçon analysa les différentes tableaux de compte et put constater que les Royaumes de l'Air et de la Terre bénéficiaient des plus grands financement alors que celui du Feu n'en recevait presque pas. Il faut dire que les dégâts de la guerre et les pertes matérielles y étaient inexistantes. La première chose que Glen chercha fut de trouver s'il n'y avait pas de L'argent illicite. Tout semblait en ordre, et les documents étaient suffisamment nombreux pour masquer toute corruption ou blanchiment d'argents. En voyons le total de la somme investi par l'Empereur seul, il ne put se retenir de dire :

- je ne savais pas l'Empereur si riche.

C'est alors qu'Alia demanda de partager les dossiers. Glen la regard et secoua la tête.

- Dis toi que ceci est un examen, le maître du mal va tout faire pour trouver une faille dans tes analyses et tes observations. Lui connait tout en détails, les chiffres au centièmes prêts. Il va falloir que tu l'égales, dans quel cas, il ne pourra te faire aucun reproche et te dévaloriser.

Alia écouta la réponse que Glen lui donna pour tenter de la rassurer. C'était peut-être Alicia qui l'avait découvert de part son pouvoir mais Glen était tout de même au courant. Elle ne le fit cependant pas remarquer. En revanche, elle trouva assez triste le fait que le garçon lui dise que l'amour était une chose inconnu pour son maître et les deux enfants. Bien que les enfants soient assez jeunes, la jeune fille ne pensait pas que son maître n'avait jamais aimé quelqu'un.

- Bon, d'accord, excuse-moi. Ma récation était peut-être un peu excessive.

Dit-elle en souriant. Après quoi, elle se plongea dans les dossiers. Il y avait beaucoup de chiffres et d'argents, beaucoup de noms et de calculs. Tour cela commença à donner mal à la tête à la princesse. Glen lui expliqua qu'elle allait devoir connaître tous ces chiffres sur le bout des doigts. Le garçon s'étonna de l'immense richesse de Darkhell, Alia s'en étonna un peu elle aussi. Lorsqu'elle vit la pile de dossiers qui lui restaient encore à lire, elle ne pu s'empêcher de penser :

" Dire que quand j'étais petite j'imaginais qu'être une princesse c'était simplement se contenter d'avoir une immense garde-robe, un prince charmant et des bals... "

Elle soupira intérieurement mais n'en laissa rien paraître. Elle continua courageusement son ouvrage. Un majordome vint porter un repas aux alentours de midi et Alia l'accepta avec joie. Elle n'avait rien mangé depuis la veille au déjeuner. Il y avait assez pour au moins quatre personnes, mais la jeune file ne se pencha pas vraiment sur les quantités, ni sur ce qu'elle mangeait, puisqu'elle restait concentrée dans les dossiers.

- C'est étrange que l'Empereur reverse de l'argent au royaume de l'Air. Roy m'a dit qu'ils voulaient se débrouiller uniquement avec notre argent, pour ne pas avoir de dettes envers Darkhell. Ah moins qu'il l'ait calculé pour leur reverser, mais mon père et mon frère n'accepterons que s'ils ne leur reste pas le moindre centime.

Lorsque le déjeuner fut apporté, Glen, qui mangeait très rarement, ne put s'empêcher d'aller prendre quelques petits légumes pour se restaurer. Les cuisiniers impériaux étaient toujours aussi bons. Chaque assiette étaient richement garnie, à la manière d'une petite oeuvre d'art. Néanmoins, le jeune garçon mangeait tout end entant plongé dans les chiffres de ce qu'on avait baptisé le plan Magister. C'est à ce moment, alors qu'il était en train de vérifier le total des comptes pour le Royaume de la Terre, qu'Alia lui fit part de sa surprise concernant le Royaume de l'Air et son financement. Glen se pencha vers elle pour lire son parchemin.

- Regarde là.

Fit-il en montrant du doigt une phrase perdue parmi tant d'autres.

- Il s'agit d'une répartition provisoire, les Royaumes devront se prononcer dans la semaine suivant leur réception, s'ils acceptent ou non le don apporté par la couronne impériale. En l'absence de réponse, il sera considéré que le Royaume accepte.

Afin de trouver de potentielles lettres d'acceptation ou de refus, Glen se plongea dans la pille de dossier tout en se disant que Darkhell ne laissait pas vraiment de choix à la discussion à propos de son plan économique. Chacun des souverains devaient avoir déjà reçu leur première proposition et peut-être que depuis ce matin, la plupart des Royaumes avaient déjà donné leur réponse.

- Il va falloir que tu te renseignes auprès de l'Inquisition ou directement auprès de l'Empereur si ton père a oui ou non, refusé cet argent. Quoiqu'il en soit, nous avons une marge de manoeuvre très réduite, à part accepter cette répartition, nous ne pouvons pas vraiment donner notre avis vu que tous les Royaumes ont du déjà recevoir l'estimation du don.

Mythos était-il au courant de tout cela ? Le seigneur noir voulait la démocratie et la concertation au sein du triumvirat, mais il avait élaboré seul et sans concertation la totalité de ces donations. En revanche, le plan semblait juste, et sans avoir pu constater la totalité et l'exactitude des préjudices, Glen pensait bien que la réparation était justifiée.

Après l'explication de Glen, et la phrase qu'il lui avait indiqué, Alia se sentit un peu bête. Peut-être était-ce à cause la fatigue, elle n'avait pas pas vu la phrase avant que le garçon ne le lui montre. Elle décida d'être plus attentive. Elle ne devait pas faire d'erreur.

- Je pense que mon père a déjà fait son choix, la réponse arrivera rapidement.

Mais les autres royaumes avaient du tous accepter. a princesse de demanda comment sa meilleure amie, Kali, allait réagir face à cette situation. En pensant à elle, elle ne pu s’émécher de penser à quel point elle lui manquait. Elles ne s’étaient pas vu depuis la bataille. Elles avaient été si proche dans le palais et pourtant elles ne s'étaient pas même croisées. Malgré ces pensées, elle se replongea dans sa lecture avec concentration lorsque Glen prit à nouveau la parole.

- Ce n'est pas grave. Je pense que Darkhell a voulu agir au plus vite car la reconstruction des royaumes et tout de même notre priorité. Je comprend qu'il ne nous ait pas attendu pour agir sur ce point et très honnêtement je ne lui en tiens absolument pas rigueur. Sa réaction me paraît sage.

Tout en parlant, la princesse souriait. Certains auraient pu être en colère du fait que l'Empereur n'ait pas attendu l'avis de ses congénères pour agir, mais aux yeux d'Alia, c'était une réaction stupide. Elle pensait que son ancien ennemi avait agit comme il le fallait. Sur ce, elle se concentra de nouveau sur les documents, mais pour quelques heures cette fois-ci. Vers quinze heure, elle n'avait étudié qu'un quart des documents. Elle put voir que Glen se débrouillait mieux qu'elle, et plus rapidement. La jeune fille sentait qu'elle avait besoin de sortir, de bouger, mais elle devait étudier ces documents au plus vite, surtout si elle voulait avoir le temps de les relire. Mais au loin par la fenêtre, elle voyait le soleil briller avec majesté, et il semblait l'appeler. Elle avait vraiment envie de sortir se balader, courir, voler. Mais elle avait un devoir. Elle s'affaissa dans son siège et soupira, inutile de préciser que ça n'avait rien de gracieux, mais elle s'en fichait un peu. Thor ne l'aidait guère à se renconcentrer, il faisait des tours devant la porte, montrant qu'il avait, lui aussi, besoin de se dégourdir les pattes.

- Je peux t'ouvrir si tu veux.

Dit-elle en s'avançant vers son animal au pelage d'un blanc éclatant et aux yeux d'un bleu cristallin. Le loup ne sembla qu'à moitié d'accord avec cette idée. Il semblait vouloir que sa maîtresse vienne avec lui. Elle se pencha et lui gratta la tête en souriant.

- Je ne peux pas sortir avec toi mon petit Thor, j'ai encore du travail. Mais Phalengieus peut aller avec toi si tu le souhaites.

Le lutin, entendant son prénom, s'avança vers les deux amis. Mais Thor fit comprendre que ça ne lui suffisait pas. Alia, en revanche, lui expliqua qu'elle ne pouvait vraiment pas sortir. Mais elle eut une idée, se rappelant l'heure.

- Tu n'as qu'à aller chercher Forciticus, pour voir où il en est. Il ne devrait plus tarder maintenant. Mais ne le ramène pas ici s'il n'a pas fini ce qu'il avait à faire.

Sur ce, elle ouvrit la porte de sa chambre. Thor fit quelques pas en reniflant dans tous les sens, comme pour vérifier qu'un siège ne l'attendait pas à la sortie. La princesse en profita pour saluer les gardes qui se trouvaient devant sa porte. Après quoi, son loup jeta un dernier regard vers elle et s'éloigna en galopant dans le couloir, Phalengius assis sur son cou.

- Allez en avant Thor !

Alia les regarda s'éloigner en souriant, amusée. Puis elle referma la porte et retourna avec regret à ses papiers. Elle se rassit dans son fauteuil et prit un nouveau parchemin au hasard sur la petite table. Elle admirait Glen pour sa patience et son travail irréprochable.

De ses oreilles, Glen écoutait Alia et ses deux compagnons discuter ; son loup et le dénommé Phalengius quittèrent la chambre avec satisfaction, galopant dans les couloirs, et le jeune homme indifférent se contenta de dire :

- Il y en a qui s'amusent bien ici.

Il sentit le regard de l'Elu du Bien sur lui, toujours plongé dans les document, qu'il lisait à la pointe de son doigt, son sens tactile suivant les courbes des lettres pour déchiffrer chacun des mots qu'il ne voyait pas. Le travail était plus long qu'une simple lecture qu'il ne pouvait faire, mais il ne pouvait ainsi ne rater aucune phrase et aucun mot. Qu'il travaille plus qu'Alia ne semblait pas le déranger bien au contraire, il comprenant très bien que le jeune femme ait besoin d'un peu de repos et il ne lui en tint pas rigueur. Une fois de plus tout lui semblait en ordre, rien ne pouvait être reprocher, l'Empereur avait tout fait bien et sans aucune mauvaise intention.

- Je pene qu'on peut dire que notre Empereur est quelqu'un de bien.

Dit-il en se relevant, quelque peu lassé par les papiers après les avoir presque tous lus. Il s'installa sur un canapé, rajusta son bandeau sur les yeux qu'il ferma, comme pour s'endormir tout en donnait l'air de réfléchir, assis en tailleur, la tête penchée vers le sol. Bien qu'il se repose, Glen gardait ses sens en alerte ; ne devait-il pas se charger de la sécurité d'Alia ? Et il comptait bien le faire ! Après moins d'une demi heure, on frappa à la porte. le jeune garçon, de marbre ouvrit ses oreilles, prêt à intervenir en cas de danger. Pour l'instant il ne pouvait savoir de qui il s'agissait. Lorsqu'on ouvrit la porte, Alia accueillit Forciticus en le faisante entrer. Glen fut rassuré et se replongea dans ses pensées en écoutant d'une oreille ce que se disait les deux amis.

Alia revint vers son fauteuil après avoir refermé la porte. Un sourire amusé s'affichait sur son visage, mais au fond, elle aurait bien aimé, elle aussi, aller courir à travers la surface des commerçants, sentir tous les parfums qu'on y trouvait, voir les étalages, les aliments tous aussi appétissants les uns que les autres, les couleurs qui émerveillaient le regard. Mais elle devait travailler, devoir de princesse, devoir d’Élue du Bien, devoir de membre du triumvirat. Alors qu'elle prenait à nouveau place dans son fauteuil, Glen fit une remarque au sujet des deux compagnons de la jeune fille.

- Oui, ils ont de la chance de ne pas avoir de travail et de responsabilités et donc de pouvoir sortir et se balader.

Tout à coup, se rendant compte de ce qu'elle était en train de dire, elle s'interrompit brusquement et baissa la tête, rougissant, un peu confuse.

- Oh pardon, je ne voulais pas me plaindre, après tout j'ai choisi de faire ça.

Et sans un mot de plus, elle attrapa un nouveau parchemin et se mit à le lire. Il s'agissait de l'aide apporté aux royaumes dans le besoin, non une aide financière cette fois-ci, mais des ouvriers de royaume pas ou peu touchés qui pouvaient se rendre dans les royaumes dans le besoin afin d'aider à la reconstruction. Tout paraissait en ordre, comme pour le côté économique, le royaume de l'Air ainsi que le royaume de l'Eau était ceux à qui l'on proposait le plus d'aide. Les habitants du royaume de la Foudre étant les plus proches, c'était les ouvriers de ce royaume qui devaient se rendre dans celui d'Alia. Cela la rassura et elle espérait que son père et son frère acceptent cette aide là, car ils avaient grand besoin d'aide, de mains, pour les aider à avancer rapidement. La jeune fille n'avait pas vu les dégâts à la capitale, mais elle pouvait imaginer sans peine à quel point ils devaient être considérables.
Elle arrivait à peine au dernier mot du parchemin que l'on frappa à la porte. Elle posa le papier sur la pile des documents lus et se leva afin d'aller ouvrir. Son air sérieux se changea en un grand sourire lorsqu'elle découvrit le visage de celui qui venait de frapper.

- Forciticus ! Te voilà. Je suis contente de te voir. Viens t'asseoir.

Le jeune homme entra, suivit de Thor et Phalengius. La princesse leur sourit et gratta la tête de son loup, puis elle alla s'asseoir elle aussi. Elle proposa à boire à son ami et lui tendit son verre, puis elle s'adossa confortablement dans son fauteuil. L’Élue du Bien avait reprit sa droiture et sa grâce, souriant.

- Alors dis-moi, est-ce que tu as pu aider ton ami ?

Forciticus attendit seulement quelques secondes derrière la porte. Celle-ci s'ouvrit, illuminant le couloir d'une lumière dorée qui s'échappait de la pièce, et sur le visage heureux et souriant de la princesse de l'Air. Celle-ci accueillit chaleureusement son ami qui se demanda s'il lui avait tant manqué que ça où si elle était heureuse de pouvoir sortir de son travail. C'était sans doute les deux, mais aussi qu'il venait lui apporter un peu de compagnie en plus de Glen. Forciticus alla donc prendre place sur le sofa que lui indiquait Alia et prit le verre qu'elle lui tendait tout en la remerciant. Elle le questionna alors sur son aide auprès de son ami.

- C'est assez compliqué en réalité. Dans un sens je pense l'avoir aidé en lui indiquant ce qui se passait réellement dans l'esprit de son frère et comment il pouvait renouer avec lui, mais dans un autre je ne l'ai pas vraiment aidé car lorsque je suis partie, leurs rapports étaient les mêmes que lorsque je suis arrivé.

Le jeune homme se surprit à parler autant. Mais en même temps, il savait que c'était souvent comme ça avec l’Élue du Bien, les gens lui parlaient assez facilement. Ce qui n'était pas toujours réciproque... en même temps qu'il parlait, le prince de la Terre se remémora la soirée et la matinée qu'il avait passé dans le chalet de Kratos. Il se rappela son visage, son regard, ses paroles et sa voix.

- En vérité, Zélos, mon ami, sent que son frère devient distant, qu'il s'éloigne de lui. Mais je crois qu'en vérité, son frère, Kratos, est simplement perdu. Il m'a d'ailleurs dit une chose étrange, il m'a dit "Dis à mon frère que je n'ai plus d'espoir".

Forciticus avait apprit que dans la vie il y avait toujours de l'espoir. Cela pouvait paraître surprenant venant de lui, lui qui n'avait pas su renouer avec son frère, et qui était détruit de l'interieur petit à petit. mais chaque fois qu'il voyait la princesse, il savait, il sentait que l'espoir n'était pas mort, chaque fois qu'ils avaient triomphé sur un champ de bataille, chaque fois qu'il avait sauvé la vie d'un homme, d'une femme, d'un enfant, il sentait qu'il y avait encore de l'espoir. mais que fallait-il à Kratos pour retrouver cet espoir ? Que pourrait-il espérer ? Qu'attendait-il qui n'est jamais venu et qui a détruit ses espoirs ? Le prince l'ignorait, mais Zélos devait savoir.

Tout en se servant un verre à son tour, la princesse écoutait son ami avec attention. le nom de Zélos ne lui était pas inconnu, mais elle connaissait à peine le jeune rôdeur. Elle l'avait croisé une fois alors qu'elle s'était rendu au royaume de la Terre dans le clan des rebelles de Forciticus. Cependant elle savait que c'était un ami du prince. Ce dernier lui expliqua qu'il n'avait qu'à moitié aidé Zélos. Mais aux yeux de la jeune fille, ce n'était pas le cas.

- Je pense que tu as fait tout ce que tu pouvais. Si seul Zélos peut renouer les liens d'antan avec son frère, alors tu lui as donné tout ce dont il avait besoin. Et de ce que tu m'as raconté, c'est énorme. Le plus dur reste à faire de son côté bien sûr, mais si Kratos n'est pas devenu mauvais, empli de colère et de désir de vengeance, et qu'il ne hait pas son frère cadet alors ça ne devrait pas être trop compliqué de reprendre leur ancienne relation.

Son verre à la main, Alia se décida enfin à appuyer son dos contre le dossier du fauteuil, se tenant ainsi un peu moins droite, mais sans être avachie dans son fauteuil pour autant. Glen était toujours allongé sur le canapé d'à côté. La princesse était certaine qu'il écoutait leur conversation, ce qui ne la dérangeait pas, ils ne parlaient de rien de très personnel. Ainsi les deux amis continuèrent de discuter tranquillement. Après que Forciticus eu cité la phrase de Kratos à l’Élue du Bien, elle posa son verre avant de lui répondre :

- C'est malheureux de perdre l'espoir. Hélas, beaucoup de gens le perdent à l'heure actuelle, et je ne les comprend que trop bien... C'est pour cela qu'ils ont besoin d'aide, ils ont besoin que certaines personnes leurs montrent la voix. Kratos a besoin de s'ouvrir pour qu'on puisse l'aider, et il ne s'ouvrira qu'à son frère, cela c'est évident, il ne ferait que se fermer encore plus face à des étrangers.

Toutes les cartes étaient désormais dans les mains de Zélos. Alia était d'accord avec Forciticus, il avait fait ce qu'il fallait. Désormais, tout ce qu'il pouvait faire, c'était prendre des nouvelles et attendre. cette histoire de perte d'espoir, en revanche, troubla quelque peu la jeune fille. Le coude appuyé sur l'accoudoir, elle touchait son menton du bout des doigts, pensive. Elle n'appreciait pas que les gens soient malheureux, qu'ils ne croient plus en rien. Pour elle, il n'y avait rien de pire que le désespoir. Car désespoir signifie ne plus avancer, le vide. On ne peut pas vivre sans espoir. Sinon en tant que spectre sans aucune émotion, errant à travers le monde sans but. Cependant, Alia n'avait pas envie d'en discuter, aussi changea-t-elle de sujet.

- Tu es allé au Temple de Lumière avec mon maître pour t'entraîner ? Comment cela s'est-il passé ? Qu'est-ce que vous avez fait ?

Afin d'alléger la situation, la princesse reprit son sourire habituelle et plongea ses yeux d'un bleu cristallin dans le regard profond de son ami. Elle aurait très bien pu, tout comme l'Empereur, ou Mythos, entrer dans l'esprit de Forciticus et savoir tout ce qu'elle voulait. Bien entendu, il n'y avait aucune raison qu'elle le fasse, et elle ne le faisait pas sans l'accord des gens, sauf situation exceptionnelle. Elle se contenta donc d'attendre la réponse du prince de la Terre, heureuse d'arriver à le faire parler, lui qui, d'ordinaire, était si peu loquace et très renfermé.

Forciticus posa son regard sur le visage de son amie pendant qu'elle parlait. Elle semblait avoir rapidement cerné le problème concernant Zélos et son frère. Elle avait l'air d'accord pour dire que ce qu'avait fait le jeune homme était le mieux, et qu'il n'aurait rien pu faire de plus.

- Je crois que tu as raison. J'espère que tout cela finira bien.

Il s'installa au fond du canapé puis aussi, posa son coude sur le dossier et ramena sa main à son visage, posant un doigt près de sa bouche, son autre bras était posé sur ses jambes, près de son ventre et ses jambes étaient croisées. Il se sentait tel un gardien de cochon à côté de la grâce et de l'élégance de l’Élue du Bien mais il n'en laissa rien paraître. Ils étaient entre amis, il ne devait pas se prendre la tête. Mais le prince ne pouvait s'empêcher d'admirer la jeune fille qui semblait dégager une certaine lueur rassurante. Comme chaque fois qu'il était auprès d'elle, il sentait tous ses soucis s'envoler. Il y avait quelque chose de merveilleux dans le pouvoir des Élus du Bien. C'est alors que lorsqu'Alia parla du désespoir, elle sembla troublé par ce sujet, mais elle le détourna rapidement. Le jeune homme voulait la rassurer mais il ne savait que dire. Et il voyait bien que son amie n'avait pas envie d'en parler.

- En effet, j'ai eu l'impression que je le gênais plus qu'autre chose ce matin. Il faut dire que je lui posais des questions alors que ça me ne concernait pas réellement. Mais je voulais essayer de comprendre et d'aider. Cela m'a au moins permis de le cerner et de donner quelques conseils à Zélos. D'ailleurs il te passe le bonjour. Il souhaitait venir te voir mais je lui ai expliqué que comme tu étais ici, au palais de Cristal, c'était compliqué.

Ce palais était magnifique, mais pour Forciticus, il avait des airs de prison. Et malgré le rôle important qu'elle tenait, les appartement qu'on lui avait attribué et la bonne humeur qu'elle affichait, Alia semblait telle la prisonnière la mieux gardée de cette immense prison aux yeux du prince. Il sentait bien qu'elle n'était pas libre et admirait sa résistance. La jeune fille entama alors le sujet du petit voyage au Temple de la Lumière. Il était évident qu'elle avait envie d'en savoir plus, ce que son ami ne pouvait que trop bien comprendre. Il conclut donc que Glen l'avait informée de la raison de leur départ.

- C'est exact, nous sommes allés au Temple de Lumière, le seigneur Mythos essai de me guérir de mes maux.

Jamais le jeune homme n'aurait dit cela en temps normal. Mais il tentait de faire comprendre ce qu'il avait réellement fait au Temple avec Mythos, sans pour autant donner des détails, car il ne fallait pas que l'on découvre qu'il s'entraînait à résister aux attaques mentales probables du seigneur des Ténèbres. Peut-être que personne n'écoutait mais il préférait éviter de se trahir. Il continua donc sur sa lancée.

- Et entraîné et un bien grand mot, non il m'a plutôt instruit un peu sur l'histoire de la Lumière, et surtout du Temple. C'est une merveille d'architecture.

Forciticus avait du mal à croire que c'était lui qui racontait ça. Il allait devoir arrêter ar il n'était pas du tout crédible sur sa dernière phrase. Il l'avait trouvé magnifique, c'était vrai, mais jamais il ne disait ce genre de chose. Aussi reprit-il son air rembrunit en baissant les yeux. Le regard de le princesse le mettait tout à coup mal à l'aise, pas forcément dans le mauvais sens du terme, mais il avait du mal à soutenir son regard. Puis il continua avec plus de sérieux.

- Si jamais tu as le temps... J'aimerai bien que tu m'enseignes ce que tu sais, comme tu as de grandes connaissances sur le sujets...

Forciticus commença alors à raconter le petit voyage au Temple du Bien qu'il avait fait avec le maître de la jeune fille. Elle comprit qu'il ne voulait pas dire à haute voix ce pour quoi il s'entraînait, mais Alia s'en doutait assez. Cependant lorsqu'il parla de l'architecture du Temple, elle leva un sourcil, un air perplexe sur son visage. Mais quand son ami s'aperçu de sa façon peu habituelle de parler et de la fausseté de sa voix sur la phrase, la princesse ne put réprimer un petit rire quelle tenta de cacher en mettant sa main fine devant sa bouche.

- C'est vrai que le Temple est magnifique.

Lui répondit-elle d'un air amusé. Même s'il cachait la vérité derrière ses paroles et qu'Alia devait deviné leur vrai sens, elle se doutait tout de même qu'il devait y avoir une part de vrai dans ce qu'il disait. Son maître avait du se faire une joie de traiter un peu d'histoire et d'architecture avec Foricticus. C'était un homme très cultivé et il aimait à faire partager sa culture, ce qui plaisait beaucoup à la jeune fille car elle le trouvait très intéressant et espérait avoir autant de connaissances que lui un jour.

- Je trouve que maître Mythos est passionnant lorsqu'il commence à parler d'histoire ou d'autres connaissances qu'il a. Mais dès qu'il voit que l'on est intéressé il est parfois difficile de l'arrêter. Et pourtant, malgré tout ce qu'il nous apprend, il reste quelque part un grand mystère pour nous. Mais je crois que c'est le propre des grands hommes que d'avoir une part de mystère.

Sur ces mots, elle sourit avec tendresse. Même si elle ignorait beaucoup de choses sur son maître, elle l'aimait beaucoup, et même s'il piquait énormément sa curiosité, elle respectait qu'il veuille garder le silence sur une partie de sa vie et de ses activités. Une partie de sa vie ? Non, toute sa vie. Alia ignorait presque tout de la vie de son maître. Elle posa son regard sur Glen. C'était l'un des plus grand mystère du mage de Lumière avec Alicia. Mais la princesse de l'Air n'osait pas poser de questions, alors elle n'en apprenait pas plus. Et puis, elle était persuadé que même si elle les posait, elle n'obtiendrait pas de réponse.
Forciticus la tira de ses rêveries en lui faisait comprendre qu'il aimerait qu'elle l'aide dans son entraînement. En effet l’Élue du Bien maîtrisait avec brio le pouvoir de l'esprit, au point qu'elle avait su contrer l'Empereur lorsqu'elle l'avait regardé dans les yeux. Mais elle n'avait jamais rien apprit à personne, du moins jamais donné de cours.

- Eh bien, je veux bien essayer de t'instruire un peu sur ce que je sais, mais je n'ai pas la verve de mon maître. Tu risques de t'endormir en quelques minutes. La vérité c'est que je ne suis absolument pas douée pour raconter ou expliquer quoi que ce soit. Je dois avouer qu'en tant que princesse, Élue du Bien et membre du Triumvirat c'est assez handicapant...

Sur ces mots, la princesse sourit, un peu gênée. Elle voulait vraiment aider Forciticus, d'autant que si son maître lui faisait faire l'entraînement auquel elle pensait, cela devait être atroce et extrêmement difficile pour son compagnon. Principalement car il avait des souvenirs bien plus horribles que la plupart des gens, et que les moments d'entraînement devaient se changer en vraies séances de torture psychologique. Alia repensa au jour où elle avait de nouveau trouvé son ami en proie à ses émotions, dans l'ombre, à l'infirmerie après la dernière dispute avec son frère. Pourtant quand elle le voyait là, face à elle, il avait l'air impassible, tel un rocher, rien ne semblait pouvoir l'ébranler. Alors elle céda :

- Je t'apprendrai ce que je sais, mais si je suis trop incompétente tu te contenteras es ouvrages de la bibliothèque.

Sur ces mots, elle sourit. Elle se voulait rassurante mais ne l'était pas elle même. Elle se dit que son maître avait bien du courage, elle ne se sentait absolument pas de voir Forciticus souffrir sans pouvoir réellement l'aider. Car il lui faudrait se débrouiller tout seul, elle ne devrait intervenir que si vraiment il ne parvenait pas à s'en sortir. Alors elle continua sur le ton de l'amusement pour essayer de détendre l'atmosphère.

- Remarque peut-être que je serai un excellent professeur, après tout, j'étais une jeune fille insignifiante et orpheline et je suis devenue la fille d'un roi et d'une reine, je suis devenue princesse et même membre du Triumvirat, le sort de la moitié de notre monde repose sur mes épaules, moi qui me sentait déjà à peine capable de protéger ma sœur lorsque nous étions sur Terre. Si ça se trouve j'ai des talent de pédagogue cachés.

La princesse continua sur le chemin de la conversation qu'avait emprunté Forciticus. Elle se prit au jeu et ne put s'empêcher d’émettre un petit rire discret lorsque le jeune homme avait commencé à parler de l'architecture. Bien qu'il n'en montra rien, il était gêné. Il se sentait assez ridicule. il détourna donc le sujet pour demander son aide à Alia. Il s'en voulait un peu de lui demander ça, elle qui avait déjà tant à faire, mais elle était la meilleure personne à qui il puisse s'adresser en l'absence de Mythos. Cela surpris le prince que son amie lui explique alors qu'elle n'avait aucun don pour la pédagogie et les discours. Il la fixa un instant, cherchant à ne plus éviter son regard. Cependant, elle semblait sérieuse et penser réellement ce qu'elle disait. Forciticus ne put alors s'empêcher de faire un léger sourire à la princesse.

- Je suis sûr que tu peux enseigner beaucoup de choses si tu le veux. Je suis persuadé que j’apprendrai des choses passionnante avec toi et que tu sauras me les enseigner clairement.

Décidément, depuis qu'il avait entamé cette discussion, il n'agissait pas comme à son habitude. Il ne souriait jamais, sauf un peu avec les enfants. Bien entendu, ce n'était pas la première fois qu'il rassurait quelqu'un. Il avait été plusieurs fois amené à le faire lorsqu'il se cachait avec ses hommes dans les monts Akelas. Mais c'était en tant que chef et non en tant qu'ami, et pas pour les mêmes raisons. Il reprit donc son sérieux et soupira légèrement, levant son regard et sa tête vers le plafond.

- Je sens une ambiance étrange dans l'air depuis quelques temps.

Dit-il avec neutralité. Cela était certainement du au fait que la paix ne tenait qu'à un fil et qu'elle avait des allures de fausseté. Mais il y avait réellement quelque chose d'étrange que chacun pouvait ressentir, une tension mélangée à de l'attente. Mais qu'attendait-on exactement ? La guerre de nouveau ? Si non, quoi donc ? Forciticus se sentait, lui aussi, submergé par ses sentiments déroutant, et il ignorait ce que lui-même attendait. Depuis le conseil suprême, Alia n'avait pas beaucoup parlé de la paix, seulement de manière éloigné, par rapport aux engagements qu'elle allait devoir prendre et à son futur travail. Le prince se demandait ce qu'elle pouvait bien penser de tout cela. Elle semblait vouloir faire croire qu'elle y croyait, pourtant, il était évident qu'elle ne pouvait pas y croire. Surtout à cause de ce que demandait l'Empereur. Sur ces pensées, Forciticus porta son regard sur le tas de papiers qui attendaient son amie. Aussi déclara-t-il :

- Je crois que je ferai mieux de te laisser travailler. Nous reprendrons la conversation plus tard. Si ça ne te dérange pas je vais passer dans la salle de bain.

Tout en terminant sa phrase, le jeune homme s'était levé. Il prit le verre et bu la dernière goutte qu'il restait au fond et le reposa sur la table basse. Il éprouva une certaine compassion vis à vis de la princesse quant à la pile de documents qu'elle avait encore à étudier avec minutie et à connaître.

Alia sourit à son ami. C'était étrange que ce soit lui qui tente de la rassurer car, habituellement, c'était plutôt l'inverse. Elle trouva tout de même cela très gentil de sa part. Cependant elle resta perplexe quant à ses talents de professeur mais elle ferait du mieux qu'elle pourrait pour aider le jeune homme.

- Merci, j'espère que mes efforts porteront leurs fruits.

Finit-elle par lui répondre avec un clin d’œil. Après quoi elle se passa la main sur le visage. Elle commençait à ressentir de la fatigue mais ne montra pas qu'elle l'était. Quelques tasses de thé et cela lui passerait. ELle fit donc venir un serviteur et le pria d'apporter la précieuse boisson chaude, et il revint au bout de quelques minutes avec un thé fruité qui dégageait une odeur alléchante. La jeune fille afficha un sourire satisfait sur son visage et servit une tasse à Glen et à Forciticus avant de se servir à son tour. Il ajouta trois sucres à sa boisson, car elle l'aimait ainsi, très sucré, et une cuillère à café de miel. On aurait dit un druide en train de préparer une potion. Forciticus indiqua alors ce qu'il ressentait et Alia cessa un instant son activité.

- C'est vrai, je la sens moi aussi. ça ne me plaît pas. Surtout que cette ambiance règne dans les deux camps. Les hauts dirigeants font beaucoup d'efforts pour maintenir la paix, et je crois bien que c'est la seule muselière que porte la guerre et qui empêche les peuples d'entrer à nouveau en conflit. Hélas tout ne se joue qu'à un fil. Le moindre pas de travers d'un télanien peut tout faire basculer.

Sans un mot de plus, elle se recula sur son siège pour poser à nouveau son dos contre le dossier, portant dans ses mains la tasse avec sa soucoupe. Une légère vapeur s'élevait de la boisson, et, approchant la tasse de ses lèvres, la princesse souffla avec délicatesse sur le breuvage pour le faire refroidir, puis elle bu une gorgée. Elle grimaça quant à la température du thé qui était encore trop chaude à son goût et reposa la tasse afin d'attendre qu'elle refroidisse. Son silence faisait comprendre qu'elle ne souhait pas aller plus loin dans le sujet sur la paix, et Forciticus le comprit très bien. Il indiqua qu'il allait se retirer dans la salle de bain, afin de permettre à son amie de reprendre son travail. Jetant à son tour un regard sur la table, Alia soupira intérieurement, oui, il allait falloir qu'elle s'y remette. Elle tourna de nouveau son regard vers le jeune homme et lui sourit.

- Tu as raison, il faut que je continue. Je t'en prie vas-y, fais comme chez toi.

Comme Forciticus devait veiller sur Alia, il avait été entendu qu'il partagerait les appartements de la princesse. Cela n'avait donc rien de choquant qu'il use de sa salle-de-bain. Il prit congé d'elle et la jeune fille attrapa un nouveau parchemin qu'elle recommença à étudier avec minutie. Dehors le jour avait baissé, et le ciel avait prit une couleur grisâtre. Alors, sans s'en rendre compte, la jeune fille glissa dans un doux sommeil, le papier retombant sur elle.

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