Darkhell convoque ses plus proches collaborateurs

Peu de temps après le départ d'Alia de son bureau, Darkhell avait ordonné à son messager personne, une étrange créature entre la chauve-souris et le dragon, d'aller prévenir ses deux enfants ainsi que Kensylia d'une réunion éminente dans son Palais personnel, le soir même. Afin de ne pas se retrouver en face à face dans un bureau, le seigneur des Ténèbres avait choisit de faire ça au moment du diner pour pouvoir gouter au plaisir gustatifs en même temps. La table fut dressée dans un petit salon : une table ronde pour quatre personne. Il fallut attendre encore quelques heures, le temps pour l'Empereur de se remettre à son travail, avant que tous les conviés n'arrivent, en même temps, chacun à sa manière ; Ténebris en déboulant par la fenêtre dans son nuage sombre, Drakos à l'aide de ses deux ailes de vampire et Kensylia, par la porte, surement la plus civilisée, après avoir emprunté le portail caché dans le Palais de Cristal. L'Empereur inclina la tête pour le saluer et les invita à s'asseoir.

Votre ponctualité m'honore.

Darkhell était surement le plus sincère et bon avec ces trois personnages, pour deux parce qu'ils étaient la chaire de sa chaire, pour l'autre parce qu'elle était la plus honnête et la plus dévouée de tous ses fidèles. Le repas était déjà servi, comme toujours très frugal : des feuilletés de poissons accompagnés de légumes frais et colorés. L'Empereur ouvrit les dégustations, alors que chacun devait être impatient de connaître la cause de cette réunion improvisée.

J'ai cet après-midi même, pu discuter avec Alia. Elle est devenue une femme remarquable. Pour la première fois je n'ai pas su la dominer. Son maître l'a vraiment bien formée. Quoiqu'il en soit, j'ai pu comprendre qu'elle ne renoncerai jamais ni à ses pouvoirs ni à son Diamant. Ce qui est fort regrettable pour notre dessein.

Il finit de se servir, car contrairement à de nombreux souverains, il appréciait l'initimité des repas, et fit circuler la salade pendant qu'il se servit de poisson.

Il va nous falloir procéder autrement pour récupérer ce qui nous a toujours été du, à notre famille.

Kensylia n'était évidemment pas une Magister, mais elle était devenu comme l'un de ses membres en raison de sa très grande proximité avec l'Empereur et ses enfants, car aussi bien Ténebris que Drakos, la considérait comme telle.

Je voudrais donc entendre des propositions de ruses.

Il était évident pour l'Empereur que cette question n'était pas vraiment celle qui était posée ; son but premier était de voir où se situait ces trois plus proches collaborateurs, et s'ils savaient ce que les Ténèbres représentaient vraiment, c'est-à-dire, pas seulement la guerre ou le mal, mais un ensemble de valeur antagoniste mais indissociable au Bien, à la Lumière, et donc que la paix était une chose bienvenue pour eux puisqu'elle symbolisait le retour à la normale, là où la normalité était le temps où Darkhell était Empereur, il y a un peu plus d'un millénaire de cela.

Alors que Dagan venait de quitter le bureau sur ordre de Kensylia, le messager personnel de l'Empereur se présenta à elle pour lui faire part d'une invitation pour une réunion très privée avec Darkhell. Elle avait lieu le soir même. La jeune femme laissa donc un mot sur son bureau à son espion personnel pour le prévenir de son absence. L'annonce de cette réunion avait apaisé sa colère. Elle quitta la pièce et se rendit dans sa chambre pour se vêtir pour le dîner. Elle se rendit ensuite au portail du palais, et se rendit au royaume de l'Univers. Parfaitement à l'heure, elle franchie la porte du palais de l'Empereur. En même temps qu'elle arrivèrent les deux enfants de Darkhell qu'elle salua respectueusement. L'Empereur félicita leur ponctualité, après quoi ils allèrent s'asseoir atour de la table et entamèrent le repas pendant que le maître des Ténèbres expliquait la raison de la réunion.

- Je pense que nous nous attendions tous à son refus. De plus son maître a du la conforter dans l'idée de ne pas abandonner ses pouvoir d’Élue, ainsi que le diamant. Il aurait été plus facile de l'obtenir avec son père.

Puisque la diplomatie la plus polie n'avait pas fonctionné, l'Empereur demandait à ses convives de l'aider à trouver une solution. Kensylia réfléchit quelques minutes. Il était important de préserver a paix, aussi était-il inutile de penser à tout ce qui était chantage. Mais dans ce cas, il y avait quelque chose qui pouvait peut-être fonctionner.

- Vous pourriez lui proposer un accord. Il y a certainement quelque chose qu'elle souhaite mais qu'elle ne peut obtenir par elle-même, que vous pourriez lui donner en échange. Quelque chose de plus important pour elle que le diamant et ses pouvoirs.

Kensylia la première prit la parole. Il fallut cependant attendre quelques minutes, longues et silencieuses, où seul le bruit des couverts et du feu qui crépitait dans la cheminée résonnait dans la salle. Elle proposa de négocier un échange avec elle, ce qui était en soit une idéel originale mais qui pouvait être perçue comme du chantage ; et cela ne saurait-être accepté.

Un échange ?

fit la voix froide de l'Empereur en penchant sa tête en avant comme avant de se renfoncer dans son fauteuil et placer ses bras sur les accoudoirs.

Ce qu'elle souhaite, elle l'a déjà : la paix, sa famille... Et si nous le lui retirons l'une de ses choses et lui proposer de la lui rendre en échange de ce Diamant, cela deviendrait du chantage.

Inutile pour lui de préciser que le chantage serait la pire des chose que les Ténèbres pourrait faire. L'idée n'était pas mauvaise mais il fallait trouver ce qu'Alia n'avait pas et qu'elle désirait sans qu'on puisse le lui retirer. Il fallait que cette chose appartienne aux Ténèbres. L'Empereur le menton sur son poing, pensa à haute voix :

Il y a bien la paix, que nous avons et maintenons nous-même à laquelle Alia est très attachée. Il est certain que si je la menace de rompre la paix et d'éradiquer tous ces amis qui s'opposent à moi, Alia n'aura pas d'autres choix que d'accepter, mais ne risquerai-je pas de perdre aussi le soutient populaire qui aujourd'hui me permet de dissuader la Lumière de remettre en cause mon pouvoir ?

Son regard se posa sur Ténèbris, pensive afin qu'elle aussi puisse apporter une proposition personnelle. Après tout, elle connaissait bien la famille Daimon puisqu'elle aimait l'ainée de la fratrie.

A peine avait-elle fini de traiter le procès de Dalion, que Ténebris devait se rendre dans la forteresse de son père pour y retrouver son frère et Kensylia, les trois personnes qu'elle appréciait le plus, sans compter Roy évidemment. Le fait que le couvert soit dressé lui fit grand plaisir car la pauvre jeune femme n'avait pas mangé depuis presque une journée. Bien que Vampire, Ténebris pouvait se restaurer de ce qu'elle souhaitait, il lui suffisait de boire simplement un verre de sang par jour. De toute manière, à la table, il n'y avait là que des Vampires, la bouteille contenait donc de ce précieux plasma sanguin.

Rapidement la conversation entra dans le vif du sujet à savoir comment faire en sorte qu'Alia consente à leur donner le Diamant de l'Air. Ténebris se dit qu'elle pouvait tenter de percer du côté de son compagnon, Roy, même si au fond d'elle, cette idée lui déplut que de devoir forcer par amour, ce dernier à convaincre sa soeur d'un chose à laquelle elle ne tenait pas. Heureusement Kensylia trouva une idée, simple dans le fond, mais difficile à mettre en oeuvre. La princesse de l'Univers leva la tête au ciel, comme pour trouver dans le plafond, une façon de mettre en situation l'idée de Kensylia. Son père parla de menacer la paix. C'était évidemment trop dangereux et surement une forme de chantage, ce qu'il fallait éviter. Une nouvelle minute de silence s'installa dans la salle, où l'on n'entendit plus que les respirations et le feu dans la cheminée. Ténebris chercha ce que son père pouvait avoir qui intéresserait Alia. Peut-être qu'elle eut une idée, grâce à Dalion où plutôt son dernier procès.

- Peut-être pourrions-nous faire ça avec l'argent...

Tous les visages se tournèrent alors vers l'Inquisitrice suprême qui venait de baisser sa tête pour fixer les trois autres personnes.

- Et bien Messire Valmer Sage m'a fait savoir que le Royaume de l'Air refusait tout financement étranger pour la reconstruction du Pays, aussi bien celui de l'Inquisition que le votre. D'après mes derniers calculs, ils n'auront jamais assez avec le seul argent des caisses du Royaumes, déjà bien affectés par la guerre. Si nous supprimons le plus vite possible l'argent que nous leur avons offert, mais qu'elle refuse, la famille royale risque d'avoir du mal à finir leur travaux. Je peux aussi demander à Messire Valmer de faire en sorte que les matériaux soient beaucoup plus chers que la normale de sorte à accroitre les dépenses. De cette façon, il sera impossible au Royaume de l'Air de relancer leur économie et il tombera dans une dangereuse crise économique. Alia, qui teinté énormément à son Royaume devra se tourner vers vous, mon père, pour que vous leur refassiez une offre financière. A ce moment là, vous aurez tout pouvoir sur elle, et le Royaume entier.

Comme Darkhell l'espéra, sa fille fit une proposition. Pour elle, grâce à l'argent, on pouvait très bien forcer Alia à devoir choisir entre son Diamant et son Royaume. L'idée était ingénieuse, mais il fallait l'améliorer. Une crise économique, c'était une chose, mais il fallait aussi provoquer une crise sociale qui pourrait mener dans une guerre civile. Des assassinats par exemple, où alors faire exploser le taux de pauvreté, ce qui était plus difficile. L'empereur hocha la tête et regarda tour tour Drakos puis Kensylia pour savoir ce qu'ils en pensaient.

Nous pouvons faire ça, d'ailleurs, j'annule immédiatement l'argent que nous leur avons proposé.

Il fit sonner une clochette d'argent, et un majordome entra, en s'inclinant, pour demander ce qu'il pouvait faire pour son excellence :

Aller trouver messire Jargmund, et faite lui annuler la transaction imperiale et de l'Inquisition pour le Royaume de l'Air, suite à leur refus d'aide extérieur.

Le majordome s'inclina à nouveau et parti. Darkhell se remplit un verre de sang et le but d'un trait, encore plongé dans ses réflexions alors que ses convives étaient tous silencieux.

Il ne nous faut pas seulement les plonger dans une crise économique, il faut que le peuple se révolte. Peut-être as-tu une idée Kensylia ? Toi qui avec Zangdar avait réussi à diviser tous Télania pendant que vous étiez ministres et Chanceliers de Télania avant mon retour.

En effet, quelques années avant que Darkhell ne revienne à la vie, Zangdar avait été ministre de la justice puis de l'économie et avait totalement saboté l'économie du Palais de Cristal, de sorte à ce que son armée ne puisse pas rivaliser avec celle de l'Empereur. Quant à Kensylia, elle avait longtemps défendu les Ténèbres à la Chancellerie si bien que des dizaines de milliers de personnes avaient tourné le dos à la lumière.

Kensylia admit que sa proposition était très ambiguë, et qu'il fallait, par conséquent, faire très attention à la façon dont ils allaient procéder. C'est alors que Ténebris rebondit sur la proposition de la femme brune en proposant d'utiliser l'argent. Cette idée était tout à fait envisageable aux yeux de Kensylia, et c'était également le cas de l'Empereur apparemment. D'autant que ce n'était pas lui qui refusait cet argent au royaume de l'Air mais bien les dirigeants de celui-ci qui avait décliné son offre. Le jeune femme ne pu empêcher un sourire lorsque le maître des Ténèbres exécuta immédiatement la demande de ne pas verser d'argent au royaume de l'Air. Ses capacités d'actions impressionnaient toujours la vampire. Certes à cet instant il n'avait pas fait grand chose, mais il agissait avec rapidité tout en prenant le temps de la réflexion auparavant.

- Je pense que cela peut fonctionner. Le royaume de l'Air s'est mit lui-même dans cette situation délicate, et désormais seule l’Élue du Bien peut les sortir de là.

Après cela, l'Empereur se tourna de nouveau pour Kensylia afin de lui demander si elle avait une idée au sujet de la révolte du peuple de l'Air, lui rappelant qu'elle avait su diviser tout Télania avec Zangdar lors de la chute de leur maître. Elle devait avouer que, bien qu'une forte rivalité règne entre les deux, ils avaient su agir en parfait accord à ce moment là. Elle croisa ses doigts et les mit devant elle en signe de réflexion. Le peuple de l'Eau était assez faible et docile, d'où la facilité qu'il y avait à créer une guerre civile. D'ailleurs personne ne l'avait poussé à éclater celle-ci, le peuple s'était querellé seul. En ce qui concernait le peuple du royaume de l'Air, c'était une toute autre affaire. Il n'était peut-être pas docile, mais sa fidélité et sa foi en son souverain était inébranlable. Lorsque le royaume de l'Air s'était dressé face au maître des Ténèbres, alors que l’Élue du Bien avait disparue et que tout espoir semblait désespéré, le peuple avait continué à suivre ses dirigeants avec ferveur. Le problème était le prince Roy, il était nettement plus apprécie que son père et dégageait un charisme sans faille. Mais ce n'était as si simple.

- Il y a un moyen, mais je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, car elle relève de la trahison, et ce n'est pas ce que nous souhaitons si nous voulons conserver la paix. Le prince Roy est celui qui guide le peuple, il est évident qu'il est leur leader charismatique. Le seul moyen serait de le faire tomber. A moins que...

Kensylia se tut et continua à réfléchir quelques instants. Il était peut-être possible de déchoir le prince de l'Air sans pour autant l'éliminer ou le faire disparaître. Après quelques minutes, elle leva de nouveau son regard vers ses interlocuteurs.

- A moins que nous cassions son image et que le peuple perde sa foi en lui. Si nous créons des situations où il serait indispensable pour venir en aide à son peuple, mais qu'il est absent de ses situations, alors le peuple ne croira plus en lui, et ainsi commencera une remise en question au sein même du peuple.

Tout le long de la discussion Drakos s'était fait extrêmement discret. Il fallait dire que tous autour de la table cherchaient un moyen de mettre à mal celle qu'elle aimait. Pauvre Alia déjà qu'elle était i seule, ses ennemis cherchaient en plus à la priver de tout. Malheureusement, il respectait trop son père pour pouvoir s'opposer à ses décisions et le décevoir. Le prince de l'Univers était donc prêt à faire ce qu'il lui demanderait mais nerveusement, il faisait tourner son anneau à l'annulaire, un présent de sa dulcinée qu'il n quittait jamais, lorsque lui lui avait offert l'alliance de sa mère. Heureusement, personne ne sembla remarquer ce geste d'angoisse. Kensylia reprit la parole. Drakos l'appréciait mais ses plans étaient quelque peu trop maléfiques ; elle comptait faire éliminer Roy, ce qui reviendrait à anéantir Alia. A ces propos, le prince sentit la main de sa soeur s'affliger à sa cuisse. Pour Drakos, l'amour entre Roy et Ténebris n'était pas un secret contrairement à son amour pour Alia. Pour la rassurer, il lui prit la main sous la table en la regardant pour lui signifier qu'il ne fallait pas s'inquiéter. D'ailleurs, Kensylia venait de proposer une alternative à sa première idée. Drakos en profita pour rebondir le premier dessus :

- Pour que Roy ne puisse pas répondre au besoin de son peuple, il faut le forcer à avoir une autre responsabilité, plus importante et difficile que celle de prince de l'Air. Si par exemple il devient Chancelier, il sera obligé de rester le plus longtemps possible au palais de Cristal. Voire même il faut peut-être qu'il retrouve son poste d'Imperator.

Cette idée sembla rassurer Ténebris qui par un jeu de toucher sur la main de son frère, fit comprendre qu'elle aimait beaucoup cette idée ; après tout elle pourrait voir ainsi plus souvent son amant vu qu'ils habiteraient au même endroit. Quant à Drakos, sa proposition le satisfaisait car en forçant Roy par ses fonctions à vivre au Palais de Cristal, il serait plus prêt de sa soeur, ce qui lui ferait énormément de bien. Malheureusment cette idée ne serait pas au gout de tous, notamment aux Darkhellions qui voulaient que les Ténèbres remportent la Chancellerie, et à Kensylia, qui n'avait jamais caché son ambition pour le poste d'Imperator. C'est pour cette raison, craignant de devoir affronter le regard mécontent de celle qui l'avait élevé avant le retour de son père, que Drakos n'osa tourner sa tête vers elle, préférant regarder Darkhell, en face de lui, avant d'ajouter :

- Je comprends que cette idée puisse être saugrenue, mais je ne pense pas qu'éliminer Roy soit une bonne chose ; nous risquons d'être pris comme principal suspect par le peuple et cela reviendrait à nous déclarer la guerre.

Il était intéressant de voir dans les propos de Kensylia, puis de Drakos, le profond respect qu'ils avaient pour Roy. A croire qu'il était leur seul vrai meilleur ennemi. Il est vrai que pour Darkhell, il n'y avait que quelques vrais puissants dans le camp de la Lumière, et il y en avait trois : Alia, Roy et Mythos. Ils étaient peut-être les seuls que l'Empereur estimait et appréciait sincèrement. Malheureusement, ils étaient aussi ses seuls obstacles à sa course aux Diamants. Tuer Roy n'était pas quelque chose qui lui convenait. En revanche le forcer à être exclu par son propre peuple n'était pas une si mauvaise idée. Après tout, voilà bien des mois que Darkhell voulait faire de Roy l'un de ses plus fidèles alliés. Après Kensylia ce fut Drakos qui proposa un plan. Malheureusement il était impossible à mettre en place en raison du trop temps que cela prendrait.

Tu as une idée intéressante Drakos mais tu oublies que les élections seront dans presque trois mois. Du coup, le Royaume de l'Air aura trouvé un moyen de sortir de sa prochaine crise économique, surtout si Roy est aux commandes.

De plus du temps, il y avait un autre problème, concernant cette fois-ci Roy.

Je dois aussi vous rappeler que Roy en dehors de son Royaume ne bénéficie pas d'un large consensus, ne l'avons-nous pas rendu responsable du massacre de la Chancellerie ? Beaucoup de personnes croient encore à sa culpabilité. Bien que nous ayons fait effacer toutes poursuite judiciaire à son encontre, il nous faudrait le disculper totalement. Et quand bien même il serait élu Imperator, lui sera au Palais de Cristal, mais sa soeur n'ayant plus aucune fonction internationale, rentrera dans son pays natal pour endiguer une probable révolte que nous aurons attisés.

L'Empereur posa son menton dans sa paume en pianotant de l'autre main sur la table afin de réfléchir. Il y eu un silence. Darkhell se dit qu'en plus de Roy, il y avait Mythos qui n'hésiterait pas à quitter ses fonctions officielles pour aider un peuple en détresse. A ses yeux, le seul moyen d'empêcher Roy d'agir pour son peuple et en même temps de perdre sa popularité était de l'attirer dans le camp de ses adversaires, c'est-à-dire dans les Ténèbres. Afin de tout bien planifier, il s'imagina le déroulement des événements qui forceraient Alia à concéder son Diamant. Tout d'abord, le Royaume de l'Air se prive d'argent, ensuite Valmer et l'Inquisition se charge de saboter certains plans de construction et de faire monter les prix pour forcer la hausse des dépenses. A force de constructions qui s'éternisent et du manque de vivre, le peuple commencerait à perdre espoir. Néanmoins Roy tachera de leur en redonner. Et puis ils pourraient utiliser la magie pour reconstruire plus vite, notamment avec l'aide des fées... les fées !

Les fées...

Lâcha l'Empereur en souriant diaboliquement.
Je connais quelqu'un qui a toujours voulu faire du mal aux fées. Peut-être pourrions nous l'aider à exhausser son souhait ? Réfléchissez, si Yuna offre ses services à la reconstruction du Royaume, le peuple de l'Air aura plus facilement de l'espoir, de la nourriture et de la magie. En tuant la reine des fées non seulement nous priverons nos adversaires d'un précieux soutient, mais aussi nous déstabiliserons le petit peuple. Eros devra faire face à un nouveau problème, mais ça ne règle pas le problème que nous pose Roy. A moins que...

Il réfléchit, sous le regard attentif et impatient de ses trois collaborateurs. Drakhelle venait de se rappeler qu'avec l'Inquisition il bénéficiait d'un immense pouvoir sur les autres Royaumes et qu'il était temps de s'en servir.

Dès que le Royaume de l'air sera en faillite, ce que Roy ne pourra pas empêcher, j'ordonnerai de le mettre sous tutelle de l'Inquisition, Valmer en deviendra le dirigeant provisoire et toute la famille Royale ne pourra plus rien faire. Peut-être que d'avoir Valmer en dirigeant mettra le peuple dans une colère certaine contre ses anciens souverains, responsable de cette situation politique et économique.

La suite venait d'elle-même, Valmer ferait en sorte de diviser d'avantage le Royaume en sortant de fausses preuves sur la mauvaise gestion d'Eros et de son fils. Entre temps Alia chercherait à maintenir le pouvoir entre les mains de sa famille, en implorant Drakhell de ne pas mettre sous tutelle son Royaume. peut-être qu'à ce moment là il pourrait réclamer son Diamant.

L'idée d’éloigner Roy de ses fonctions paru plaire à certaines des personnes présentes autour de la table. Mais à présent, il fallait trouver comment établir cette idée. Drakos proposa une première idée indiquant qu'il pourrait être replacé à la Chancellerie voire même être Imperator. Cette dernière suggestion fit tourner le tête de la vampire vers le jeune homme, lui lançant un regard fortement désapprobateur. Cependant, elle ne dit rien car si c'était le seul moyen, elle était prête à se plier à cela. En revanche, elle fit tout de même remarquer :

- Cela pourrait fonctionner, le problème étant que le prince de l'Air a déclaré lui-même qu'il n'avait pas l'intention de se représenter au poste d'Imperator. Je pense que c'est à cause de ce qui lui est arrivé la dernière fois.

En effet, le plan qu'avait élaboré l'Empereur lorsque Roy était Imperator, avait du couper toute envie au jeune prince de recommencer. Lui qui cherchait à protéger son peuple et sa famille, il n'avait sans doute aucune envie de se remettre dans une position délicate, s'empêchant ainsi d'être auprès de ceux qui avaient besoin de lui. L'Empereur ajouta alors qu'il y avait une autre raison pour laquelle l'idée de son fils ne pouvait pas fonctionner. Il allait donc falloir réfléchir à autre chose. Kensylia se dit que si Roy voyait que son royaume était dans la difficulté, il renoncerait à sa candidature pour la Chancellerie, afin de rester dans son royaume pour aider. Chacun se remit à réfléchir, la vampire tenait son menton d'un doigt, sa bouche plissé dans un rictus de réflexion. Ils tentaient de faire tomber l'un de leurs ennemis les plus difficiles à faire chanceler. Mais à eux quatre, ils pouvaient créer des plans imparables. Le maître des Ténèbres fit également remarqué que Roy était toujours soupçonné du massacre de la Chancellerie.

- Vous avez raison. Ce plan est donc exclu. Nous allons devoir trouver une autre idée.

Alors qu'ils se replongèrent tous dans la réflexion. L'Empereur murmura un mot concernant une idée qui venait de germer dans sa tête. "Les fées...". Chacun releva la tête d'un air interrogateur, fixant le seigneur noir et attendant ainsi l'explication de son idée vis à vis des fées. L'Empereur expliqua alors le fond de sa pensée, et au fur et à mesure qu'il parlait, un sourire maléfique se dessinait sur le visage de Kensylia. Elle n'avait qu'une chose à dire, le plan de son ami et maître était tout simplement brillant. Elle s'adossa à sa chaise, toujours son malfaisant et satisfait sourire sur les lèvres. Elle voyait parfaitement de qui l'Empereur voulait parler. Sélena. Autrefois, les deux femmes vampires avaient combattu côte à côte et et la haine de la vampire de l'Univers envers le reine des fées n'était un secret pour personne du côté du Mal. Toutefois, Kensylia constata qu'il pouvait y avoir une légère faille dans ce plan.

- Je suis certaine qu'elle serait parfaitement d'accord. Et cet accord que nous lui accorderions ne pourrait que lui faire plaisir, cependant si elle tue Yuna, tout le monde saura que c'est elle la coupable, nous serons donc forcé de l'arrêter, du moins si nous voulons garder notre couverture.

Bien entendu, aux yeux de la vampire, c'était pour la bonne cause, et elle estimait que Sélena pouvait bien sacrifier sa liberté quelques temps pour le maître des Ténèbres. Mais était-ce la volonté de ce dernier que d'enfermer l'une des nobles de son royaume ? Kensylia allait bientôt le savoir. Dans tous les cas, elle approuvait ce plan. Si l'Empereur le maintenait, elle espérait pouvoir se charger elle-même d'en parler à Sélena, ou au moins d'être présente lorsqu'on lui annoncerait la nouvelle.

L'Empereur haussa de la tête et s'adressa à Kensylia pour la rassurer. Evidemment qu'il ne fallait pas que Séléna soit impliquée. Le seigneur des Ténèbres avait encore besoin de cette puissante femme dans l'échiquier politique.

Non, Séléna ne sera pas notre assassine. Je refuse de la faire se sacrifier pour nous. J'ai quelqu'un qui pourra faire le travail proprement. La même personne qui a fait assassiner tous les Chanceliers. Un très bon apprenti.

Tout le monde savait que Darkhell voulait parler de Magyk, ce jeune homme qu'on appelait la main du seigneur des Ténèbres, chargé de commettre des méfaits pour arranger son maître, sans pour autant le compromettre et qu'on ne puisse le suspecter. Cependant, le jeune homme n'avait plus donné signe de vie depuis plus d'un mois et l'on ne savait si l'Empereur savait comment le contacter. En vérité, Darkhell ne se souciait guerre des activités extra professionnelles de son apprenti, tant qu'il était là pour exécuter ses ordres. Le maître du mal fit sonner une nouvelle fois sa clochette et le même majordome entra et s'inclina.

Envoyez un message urgent pour la Comtesse Séléna, je veux la voir le plus rapidement possible pour une affaire importante.

Une fois le nouveau venu parti, l'Empereur resta silencieux le temps de quelques secondes, avant de reprendre la discussion laissée précédemment :

L'idée serait de remettre en cause la sécurité au sein du Royaume de l'Air et de les rendre responsable de la non protection de la reine des Fées. Il faudra ensuite permettre à des petits brigands de venir piller les populations du Royaumes et renforcer la crainte. Un Royaume qui vit dans la peur est souvent en proie à la colère et disposés à renier son gouvernement. Néanmoins, j'ai peur que la faute soit aussi attribuée à l'Inquisition. C'est pourquoi je pense que si nous plaçons le royaume sous sa tutelle, l'Inquisition détruira tous ses vils bandits et le peuple sera content, si bien qu'il en oubliera sa fidélité pour la famille Daimon. Peut-être même qu'il n'en voudront plus. Mais je me pose la question si cela suffira à Alia pour accepter de nous implorer à l'aide.

Si tout se déroulait comme prévu et dans le cas le plus optimal, Le Royaume de l'Air serait en faillite, en proie à des violences urbaines, et la famille royale pourrait être écartée.

Ténebris se permit d'intervenir rapidement car une question essentielle la tracassait :

- Et que faisons nous si finalement Eros refuse de renoncer aux dons ?

Après tout, la question devait être posée car si elle s'avérait juste, cela remettrait en cause tout le projet de son père, ce qui la chagrinerait. Sa question laissa planer un silence sur la tablée, et elle sentit tous les regards se posaient sur elle. Sans se sentir mal à l'aise elle continua :

- Il faut savoir que l'ami de son fils, Dalion, a été condamné à une lourde amande ce matin, sans rentrer dans les détails, il faut savoir que cela va inciter Eros à accepter notre don, du fait qu'il n'a pas l'argent pour payer cette amande.

Si la question de Ténebris laissa planer un doute sur la petite assemblée, Darkhell la rassura très vite :

J'y ai pensé ma fille. Et la situation sera encore plus critique moralement pour eux.

Comme sa réponse laissa surpris ses proches, il s'expliqua :

La somme offerte au Royaume de l'Air a été établie selon les fonds déjà existants. Nos experts l'ont répartie de telle façon qu'ils se complètent et ne peuvent être modifiés. Par exemple, s'il retire une part de budget de la construction, cela empêchera l'investissement dans un autre secteur. Plus concrètement, j'ai fait allouer un énorme budget à la sécurité, chose inutile vue que c'est l'Inquisition que s'en charge. Eros s'en rendra compte et il le supprimera pour peut-être le réinvestir ailleurs. Mais en faisant cela, il ne pourra pas investir dans le commerce extérieur, car les navires auront besoin de gardes. Il doit donc soit accepter tel quel le budget, mais au risque de devoir le rembourser pour satisfaire son orgueil, soit le refuser mais faire face à quelques difficultés économiques.

Grâce à cette stratégie, le seigneur des Ténèbres était certain qu'Eros tacherait de modifier le budget proposé par l'Inquisition et le réduire au maximum. Sinon, il le refuserait et l'on end viendrait à la discussion dernièrement proposée. Les experts y avaient énormément travaillé en anticipant toutes les possibilités, de sorte à créer ce budget inéchangeable qui forcerait le souverain à le conserver tel quel. Si jamais Eros parvenait à la réduire, et à ne prendre que ce dont il avait besoin, à partir d'un autre budget dont Valmer avait fait une prévision, alors il se rendrait compte de l'inutilité du don et donc le refuserait.

Je ne suis pas inquiet en ce qui concerne sa décision. Eros n'échappera pas à son destin.

L'Empereur posa ses mains sur la table, et des majordomes entrèrent pour retirer les asiettes et les plats vides en amenant cette fois un petit dessert : des gâteaux de soirée.

Kensylia écouta l'Empereur exposer la suite de son plan. Il lui indiqua que la vampire Séléna ne serait pas impliqué dans le meurtre de la reine des fées Yuna. Cela lui permettrait de ne pas être arrêtée, et le seigneur des Ténèbres n'avait pas tort, ils avaient besoin d'elle en liberté.

- Votre plan me paraît prudent et judicieux. Hélas pour cette chère Séléna, elle risque d'être déçue.

Mais il lui faudrait accepter l'idée. Kensylia espéra simplement que son amie saurait se tenir. La vampire était encore jeune et trop impulsive par moment. Mais elle saurait, à l'instant où l'Empereur expliquerait son plan à Séléna, si elle risquerait de faire un bêtise ou non. Le maître des lieux fit convoquer la comtesse et poursuivit les explications de son plan. Kensylia l'écouta en silence. Elle admirait l'ingéniosité de son maître et trouvait le plan parfait. parfait jusqu'à ce que Ténebris soulève une question capitale. La vampire du admettre que la fille de son maître n'avait pas tort, si le roi de l'Air acceptait finalement l'argent, le plan risquait d'échouer. Mais l'Empereur était un homme doté d'une très grande intelligence et son plan était imparable, en effet, quelque fut la décision du royaume de l'Air au niveau du don, il était prit au piège. Kensylia émit un petit sourire et ne pu retenir un compliment à l'attention de son ami et maître :

- Vous avez confectionné ce plan avec beaucoup de subtilité et d'adresse. Les seigneur du royaume de l'Air n'ont aucune chance.

Finalement, tout se déroulait à la perfection pour le Mal. La vampire sentait que l'avenir leur était très prometteur.

- De plus, si jamais la situation de sa famille et de son royaume ne décident pas la princesse Alia à vous céder le diamant de l'Air, il vous suffira d'attendre un peu. Elle est forte mais cette situation de devoir choisir entre son devoir et son cœur la briseront moralement. Et lorsqu'elle sera complètement effondrée et impuissante, vous n'aurez plus qu'à tendre la main pour vous saisir de ce que vous souhaitez.

Pour ce qui était de briser moralement les gens, Kensylia était également très forte. Et lorsqu'elle visait quelqu'un, elle devenait cruelle et impitoyable. Bien évidemment, elle ne le faisait pas perpétuellement, mais surtout avec les gens qu'elle haïssait profondément ou bien lorsque c'était nécessaire. Aussi savait-elle parfaitement que l’Élue du Bien risquait d'être complètement détruite par la situation.

Entre le seigneur des ténèbres et celle qui parlait pour lui, la satisfaction se lisait sur leur visage. Drakos et Ténebris restaient eux plus discret, surement parce que dans cette opération, leurs amants seraient dans une bien mauvaise situation. L'Empereur leva un verre au plafond, en déclarant fièrement :

A notre réussite !

Et après avoir bu son verre de sang avec délicatesse, mais d'un trait, il continua :

Il va nous falloir aussi commencer à se mettre d'accord sur les prochaines élections. Et surtout savoir qui dirigera nos candidats et deviendra le candidat au poste d'Imperator.

Son regard s'était tourné vers Kensylia dont il connaissait évidemment toute la volonté qu'elle témoignait pour pouvoir porter les couleurs des Ténèbres. Malheureusement, le seigneur noir ne s'était jamais prononcé en faveur d'aucun candidat ou potentiel candidat, préférant bien au contraire, jouer sur la neutralité afin de voir comment chacun d'eux allait se construire.

Il faudra ma chère amie, que tu convoques tous les hauts dignitaires des Ténèbres après le Tournoi de Numarus pour que nous puissions préparer le congrès du Mal et lancer la campagne de la Chancellerie.

Fit-il en s'adressant à Kensylia avant d'ajouter, en détachant sa serviette de son col :

Hormis cela, je n'ai rien à ajouter concernant la politique ou nos plans. A moins qu'il y ait des interrogations de votre part.

Moralement, la situation était difficile pour Ténébris, il lui fallait cacher une vérité à celui qu'elle aimait et le mettre dans une situation délicate. Evidemment, elle ne pouvait rien y faire, mais sa responsabilité y était importante ; bien qu'elle ait pu obtenir de son père une assurance de traitement de faveur envers Roy et la famille royale. Heureusement, se disait-elle, que le prince de l'air n'était pas là en ce moment ; comment lui cacher cette triste vérité ? Confuse, celle qui était considérée comme la femme la plus puissante de Télania, en terme de pouvoir politique, mangeait, nonchalant, son choux à la crème, sans grande conviction. A plusieurs reprises, la cuillère ripa sur l'assiette, provoquant un petit tintement mélodieux à certains moments, un bruit désagréable à d'autres.

Lorsque le repas fut terminé, plus silencieusement, étant donné que personne n'avait rien à ajouter, l'Empereur se leva, et quitta la salle d'un air joyeux, pour se préparer avant de recevoir la comtesse Séléna. Kensylia s'en alla à son tour, laissant les deux frère et soeur seuls, à se regarder. Ténèbris regarda son ainé, pensif, avec l'envie de se jeter dans ses bras pour ne plus penser à cette situation difficile. N'ayant pas la force pour cela, elle préféra s'asseoir et attendre que Drakos soit le premier à se manifester.

Drakos regarde s'asseoir sa soeur qui lui tournait désormais le dos. Il savait pour elle ; d'ailleurs, qui ne le savait pas parmi les quatre ? Elle avait eu le courage de dire la vérité, et paradoxalement, son père l'avait très bien pris.Quant à lui, il n'avait pas eu ce courage, craignant plutôt d'être renié. Après tout Alia était l'ennemie première du seigneur des Ténèbres, alors que Roy n'était qu'un adversaire politique. Ce genre de discussion, où le bien é tait la cible de mauvais plans, il en avait l'habitude, sa soeur moins. Alors il choisit de la rejoindre, s'asseoir à côté d'elle, et par les épaules, l'invita à venir poser sa tête sur ses genoux. Là il lui passa une main dans ses cheveux, sans la regarder, attendant peut-être qu'elle soit la première à s'exprimer. Or, le silence persistant, Drakos décida de le rompre le premier :

- Je crois que père a raison, il faut montrer définitivement à nos adversaires qu'ils doivent se plier à nous, sinon jamais nous ne pourrons être dans une confiance mutuelle. Je sais très bien que la famille Daimon se méfie de nous, comme la plupart des dignitaires. Pourtant nous n'avons rien à cacher. Nous souhaitons tous une entente cordiale. Du moins pour la plupart d'entre nous.

Evidemment, il y avait bien quelques Darkhellions désireux de continuer à faire du mal, à faire couler le sang d'innocents et à mener une politique de la terreur, notamment ceux qui occupaient des postes médians dans la hiérarchie : quelques Inquisiteurs, d'anciens commandants de guerre et des dignitaires. Ceux-la devaient être surveillés voire punir, mais Drakos savait que son père ne voulait pas perdre ses plus fidèles alliés, bien qu'ils soient dangereux.

Ténebris aimait ces moment où elle était allongée sur les genoux de son frères, ses cheveux caressés par sa main, en sentant son souffle animer son torse d'un lent mouvement périodique. Il avait toujours les mots pour rassurer. Et si elle s'était montrée inquiète ce n'était seulement pour l'entendre parler et dire ces quelques douces phrases. Ainsi, la jeune femme se contenta de hausser les épaules avec un petit sourire naïf.

- Peut-être qu'une bonne petite purge des mécontents nous permettrait d'instaurer la confiance.

Plaisanta-t-elle avec ironie. Sa mauvaise plaisanterie amusa son frère qui lui donne une petite tape sur la cuisse.

- Aïe ! Méchant

Ils se mirent à rire puis Ténèbres bascula la tête en arrière pour mieux regarder le visage de Drakos.

- Il nous faudrait réussir une chose exceptionnelle, fédérer le peuple autour d'un événement. Habituellement on a les couronnement, les mariages, les naissances impériales, mais bon, je ne pense pas que ni toi ni moi ayons prévu de nous marier.

Elle accompagna ses propos d'un petit clin d'oeil avant d'ajouter :

- Tu vas me dire qu'il y a le tournoi de Numarus, mais ça reste très bref. Et puis ça ne sera bénéfique qu'au vainqueur.

Ténebris remit sa tête droite, fixant à nouveau le lustre, tout en malaxant la main de son frère, posée sur on ventre.

L'entente et la complicité étaient toujours au rendez-vous dans la fratrie Magister. Drakos se laissait malaxer la main pendant que l'autre caressait continuellement les cheveux de sa soeur. Cette dernière discutait, sous son oreille attentive. Après avoir quelque peu plaisantée sur la paix, elle redevint sérieuse en cherchant un moyen de fédérer le peuple. Pour cela il était évident qu'il fallait un événement mondial où leur père serait la figure centrale. Evidemment, ce n'était pas si aisé à trouver, alors, sans même réfléchir, le jeune homme lâcha :

- Tu n'as qu'à épouser Roy !

Il se mit à rire. Il savait, comm son père, que Ténebris aimait Roy et qu'ils vivaient pour le moment une relation idyllique, mais était-ce suffisant pour envisager une relation plus sérieuse entre les deux ? Surement pas. Après avoir retrouvé son serieux habituel, Drakos se remit à réfléchir. Cette fois-ci, il ne caressait plus les cheveux de sa soeur, mais enroulait ses doigts autours de quelques mèches.

- Je pense que petit à petit les choses s'arrangeront. Père sera apprécié comme il l'avait été il y a mille ans de cela, lorsqu'il était l'Empereur. Et puis, déjà même aujourd'hui, beaucoup sont d'accord pour surnomme père, le faiseur de paix. Après tout, n'est-ce pas lui qui a réussit à instaurer la paix ?

Ténrbris ne fit preuve d'aucune réaction à la pique que lui avait envoyé son frère. Elle aimait Roy, c'était une chose, mais ces derniers temps, le voir était difficile d'autant plus qu'elle savait qu'il était en danger. Ne pouvant trahir son père qu'elle aimait par dessus tout, la jeune fille ne voulait voir Roy avant que le plan ne se referme sur la pauvre famille royale de l'Air, de peur de trahir les siens en révélant la triste machination des siens. Elle sentit alors son frère enrouler ses doigts dans ses cheveux. Il était donc en pleine réflexion. Si ce qu'il disait vantait le fait d'attendre et de laisser les choses se faire, son esprit restait angoissé. De ce qu'il disait, il n'était sur de rien. Alors Ténèbris se redressa pour s'appuyer sur l'épaule de Drakos en l'interrompant :

- Pour une fois laissons faire les choses se faire. Père a toujours su protéger son image et se faire apprécier de ceux qui sont asservis à son pouvoir.

Elle lui sourit, lui embrassa la joue avant de se renfoncer dans le canapé.

- Tu vas participer au Tournoi de Numarus ?

Fit-elle pour lancer un nouveau sujet de conversation.

- D'ailleurs tu sais qui va y participer ?

Laisser faire les choses... C'est ce que Drakos avait toujours fait. C'est comme ça qu'il avait rencontré Alia, et c'était comme ça qu'il l'avait aimé et c'est comme ça qu'il finirait sa vie. Sa soeur devrait faire parfois pareil ; arrêter de vouloir tout contrôler et laisser la providence la mener là où elle va.
Les vas-et-viens de sa soeur sur le canapé de le dérangea pas, même si à chaque fois, il devait agir vite pour éviter qu'une de ses mains, ou sa cuisse, ne se fasse écraser, non pas que ça soeur soit lourde, bien au contraire, mais plutôt parce que ses nerfs étaient parfois sensibles. Ténèbres en vint à parler à nouveau du tournoi de Numarus. Décidément, ce mot occupait toutes les pensées Télaniennes en ce moment.

- Qui y participe ?

Répéta Drakos en haussant un sourcil ?

- Je ne suis pas l'organisateur, mais le Grand Inquisiteur Amon devrait y être. Après il y aura tous les souverains, mais ils n'y participent pas, de peur d'être ridiculisé, surement. Après, normalement, toutes les reines seront représentés, mais pas par leur époux, évidemment. Certaines princesses aussi, comme Edelwen, ou Anna.

Il ne cita pas Alia ; quant à Kali, il ne savait pas. En tant que prince souverain du Royaume de l'Univers, il savait qu'il serait présent, mais pouvait-il se battre au nom d'Alia ? Impossible. Son père s'y serai opposé. Mais pour sa soeur ? S'opposerait-il à ce que Roy la représente ? Il tourna brusquemment sa tête vers elle, alors qu'il regardait en face de lui jusqu'à lors.

- Et toi ? Roy se battra-t-il pour toi ?

Elle écouta son frère citer quelques noms, sans qu'il n'y ait aucune surprise, dans cette guerre, des couples s'étaient formés, et ils se montraient désormais dans cette compétition internationale. Mais voilà que Drakos évoqua le nom de Roy. Ténebris fit la moue en le regardant et haussa des épaules :

- Je ne sais pas. Père m'a bien dit qu'il ne fallait pas encore trop me montrer avec lui. Sinon la populace jaserai en sous entendant que finalement notre guerre c'était du pipeau, qu'à peine fini, on se tombe déjà des les bras, bref, les ragots qui fragilisent la confiance quoi. Et puis peut-être voudra-t-il représenter sa soeur. On a beau dire ce qu'on veut, nous allons encore être dans un bipartisme Lumière/Ténèbres pendant longtemps. Les rebelles vont former leurs propres couples et les Darkhellions vont former leurs propres couples.

Sa remarque jeta un silence dans la salle, qui l'était déjà assez. Elle ferma les yeux, et s'endormi sur son frère. Elle ne rêva pas. Son cerveau se reposa, et ce lui fit le plus grand bien. C'est l'horloge sonnante qui la réveilla en sursaut. Drakos n'était plus là, mais avait laissé une petite rose en papier plié. ça la fi rire. Depuis petit son frère se passionnait pour les fleurs, notamment les roses, et ne perdait jamais l'occasion d'en porter une à la boutonnière. Depuis, il s'entrainait souvent à sculpter, tailler ou plier des objets pour leur donner des formes florales. C'était depuis devenu un moyen de communication entre les deux. Ainsi, cette fleur en papier voulait dire "je t'aime". L'horloge sonna un second coup, comme pour rappeler Ténèbris à l'ordre qui se redressa en sursaut. Il était tard, son père l'attendait pour aller voir Séléna. Après avoir arrangé ses cheveux et sa tunique, la jeune femme se précipita vers la sortie du petit salon.

FIN DU TOPIC

» Qui es-tu ? (pv : Darkhell)
» Darkhell au chevet de son fils
» Darkhell vs Grandil